Dès son indépendance en 1960, la République centrafricaine (RCA) a connu une succession de troubles politiques et militaires qui l’ont régulièrement plongée dans le chaos. Cette instabilité chronique a considérablement freiné le développement économique d’un pays devenu l’un des plus pauvres au monde.
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, LES RAVAGES DE LA HAINE
« Rarement une visite de terrain au
cours de mes huit années de mandat en tant que Haut Commissaire m'a
causé une telle angoisse que mon récent voyage en République
centrafricaine. J'ai été profondément choqué par la barbarie, la
brutalité et l'inhumanité qui caractérisent la violence présente dans le
pays. » António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les
réfugiés - Conseil de sécurité, 6 mars 2014
»LIRE AUSSI:La Séléka exclut ses membres entrés au gouvernement
LE CERCLE INFERNAL DES VIOLENCES
Dès son indépendance en 1960, la
République centrafricaine (RCA) a connu une succession de troubles
politiques et militaires qui l’ont régulièrement plongée dans le chaos.
Cette instabilité chronique a considérablement freiné le développement
économique d’un pays devenu l’un des plus pauvres au monde.
Depuis 2013, la RCA est à nouveau à feu
et à sang. Le pays est plongé dans un conflit interne qui le conduit à
la dérive. Ce nouveau déchaînement de violence est entretenu par une
impunité enracinée depuis des décennies du fait de la complète
défaillance de la justice et par les graves insuffisances de la
communauté internationale dont les interventions sont restées
inopérantes face à la tragédie qui touche aujourd’hui des milliers de
personnes.
Après avoir ravagé le nord-est du pays
début 2013, les forces de la Séléka sont arrivées à Bangui en mars et
ont renversé le président François Bozizé. La Séléka a placé Michel
Djotodia à la tête du pays et rapidement mis l’armée régulière en
déroute. Il est devenu le premier chef d’État musulman d’un pays
majoritairement chrétien.
Le pays a basculé immédiatement dans la
violence et l’insécurité. La Séléka a soumis le reste du pays à un
régime de terreur : assassinats, tortures, viols, lynchages,
déplacements forcés, pillages, incendies et destructions de villages
chrétiens… La liste de leurs exactions est infinie et effrayante. En
moins de 10 mois d’un règne sanguinaire, la Séléka a tué plusieurs
milliers de civils chrétiens, pillé et incendié des milliers de maisons
et initié un cycle de violences dont le pays n’est pas sorti.
Dans ce chaos, les populations civiles
sont en première ligne. Les atrocités, qui atteignent des sommets dans
l’horreur, n’épargnent personne. Femmes et enfants sont les cibles
privilégiées de ces exactions… Viser délibérément des civils dans le
cadre d’un conflit est une violation flagrante du droit international
relatif aux droits humains et au droit international humanitaire.
Les violences se sont généralisées, dans
les premiers mois de la crise. La communauté chrétienne étant la plus
visée, son ressentiment initial envers la Séléka s’est rapidement
transformé en haine envers tous les musulmans. À partir du démantèlement
de la Séléka (septembre 2013), les Anti-balaka ont entrepris de se
venger. Depuis, les opérations de représailles visent sans distinction
membres de la Séléka et civils musulmans. Leur violence et leur barbarie
sont sans limite. Amnesty International et les Nations unies parleront
de « nettoyage ethnique ».
La Séléka
(« alliance ») est une coalition hétéroclite de partis politiques et de
groupes armés à majorité musulmane. Impossible à dénombrer avec
exactitude, ses rangs ont pu compter jusqu’à 6 000 enfants soldats
(selon l’UNICEF). Contrainte de quitter le pouvoir, et dissoute en
septembre 2013, l’ancienne coalition s’est réorganisée en mai 2014 en
nommant un nouvel État-major militaire. Elle s’est réfugiée dans le
nord-est du pays faisant craindre un risque de partition.
Les Anti-balaka (« anti
machette ») sont des milices d’autodéfense initialement créées pour
lutter contre les attaques de groupes armés et de bandits. À partir de
2013, ces milices, majoritairement chrétiennes, prennent les armes pour
se venger de la Séléka. Elles se sont progressivement structurées et
armées. Leur système hiérarchique est complexe et des membres des
anciennes FACA (forces armées de Centrafrique) ont rejoint leurs rangs
ou ceux de la Séléka.
LA HAINE INTERCONFESSIONNELLE
Même si les responsables religieux
centrafricains expliquent que les violences sont l’héritage d’années
d'inaction, de marginalisation économique et d'exploitation politique,
fin 2013, le conflit est clairement devenu intercommunautaire et interconfessionnel.
La violence atteint un sommet en
décembre 2013. À Bangui, dans la nuit du 5 au 6 décembre, près de 1000
chrétiens ont été tués par la Séléka alors qu’une centaine de musulmans
sont la cible des violences. Certains seront lapidés, d’autres égorgés
ou décapités… Les cadavres seront mutilés, des organes génitaux brandis
comme des trophées… Dans ce contexte de terreur extrême, le secrétaire
général des Nations unies appelle à l'unité entre musulmans et
chrétiens… En vain. La population civile cherche à se protéger puis à
s’armer par ses propres moyens : certains arrivent à se procurer des
armes à feu ou des grenades mais la majorité s’équipe de machettes ou
d’outils plus rudimentaires.
La radicalisation est évidente, la violence répond à la violence.
La radicalisation est évidente, la violence répond à la violence.
Des miliciens Anti-balakas rentrent d’une attaque sur un village peul, de confession musulmane - ©William Daniels |
En janvier 2014, Michel Djotodia qui
n’exerce plus aucun contrôle sur ses troupes et sur le pays démissionne
et Catherine Samba Panza, ancienne maire de Bangui et de confession
chrétienne, est élue présidente de transition. Ses premiers appels au
calme resteront vains. L’alternance politique n’entraîne aucun arrêt des
violences. Les Anti-balaka, totalement incontrôlables, se déchaînent
contre les musulmans. Et les ex-Séléka s’en prennent aux civils lors de
leur repli vers le Nord-est qui fait suite à l’effondrement du régime
Djotodia.
L’absence complète de justice nourrit ce
cycle infernal et sans fin de violences et de représailles. Le conflit
se radicalise. La violence gagne l’ouest du pays. La haine et la peur nourrissent les massacres entre chrétiens et des musulmans.
Les Anti-balaka et leurs sympathisants soutiennent que les musulmans sont des « étrangers » et qu’ils doivent quitter le pays. À Bangui, la chasse aux musulmans est sans concession, la volonté de supprimer et de détruire sans limite. Leurs maisons sont pillées ou détruites, les signes religieux attaqués. La mosquée du quartier de Fouh à Bangui est détruite par une foule déchaînée. D’autres édifices sont recouverts de graffitis injurieux, mis à sac ou incendiés. Des reliques sont saccagées, des livres saints déchirés…
»LIRE AUSSI:Centrafrique, un musulman nommé Premier ministre
Dans le même temps, les attaques visant les chrétiens n’ont quant à elles pas cessé. Le 29 mai 2014, c’est l’église Notre Dame de Fatima (Bangui) qui est le théâtre du massacre des familles chrétiennes qui y avaient trouvé refuge par un groupe proche des ex-Séléka.
Le cycle de représailles semble sans fin.
Les Anti-balaka et leurs sympathisants soutiennent que les musulmans sont des « étrangers » et qu’ils doivent quitter le pays. À Bangui, la chasse aux musulmans est sans concession, la volonté de supprimer et de détruire sans limite. Leurs maisons sont pillées ou détruites, les signes religieux attaqués. La mosquée du quartier de Fouh à Bangui est détruite par une foule déchaînée. D’autres édifices sont recouverts de graffitis injurieux, mis à sac ou incendiés. Des reliques sont saccagées, des livres saints déchirés…
»LIRE AUSSI:Centrafrique, un musulman nommé Premier ministre
Dans le même temps, les attaques visant les chrétiens n’ont quant à elles pas cessé. Le 29 mai 2014, c’est l’église Notre Dame de Fatima (Bangui) qui est le théâtre du massacre des familles chrétiennes qui y avaient trouvé refuge par un groupe proche des ex-Séléka.
Le cycle de représailles semble sans fin.
PLUS DE 500 000 DÉPLACÉS
L’insécurité et les violences ont
entraîné des déplacements massifs de population dans l’ensemble du pays.
Des hommes, des femmes et des enfants ont pris la route dans des
conditions extrêmes pour chercher refuge. Beaucoup ont passé les
frontières trouvant un abri très relatif et précaire dans des pays qui
n’ont de toute manière ni les capacités ni la volonté, de les
accueillir. Dès le printemps 2014, le Tchad annonçait ainsi la fermeture
de sa frontière, lors même que les réfugiés dans ce pays sont presque
totalement livrés à eux-mêmes.
Au début du second semestre 2014,on compte près de
509000 déplacés internes
dont 84000 dans 70 sites à Bangui. Depuis décembre 2013, le conflit a également forcé environ
166400 personnes
à se réfugier dans les pays voisins
(dont Cameroun : 120000 - Tchad : 17675 - RDC : plus de 15000 - Congo : plus de 8150)
La majorité des déplacés et réfugiés
n’ont pas d’abri, aucun accès à l'eau ou à de la nourriture ; ils ne
reçoivent aucun des soins médicaux que leur état requiert. Cette
situation est d’autant plus préoccupante que les pays « d’accueil »
n’ont pas les capacités de gérer des flux qui ne cesseront pas tant que
les violences continueront.
UNE PRESENCE ARMEE INTERNATIONALE INSUFFISANTE ET INOPERANTE
Déployée sous l’égide de l’Union africaine, en décembre 2013, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) compte 5 800 militaires et policiers issus d’Etats d’Afrique centrale. Sous-équipée et démunie, elle n’a jamais été en mesure de contenir la violence. Elle a souvent été montrée du doigt pour son absence de réaction face aux exactions. Son impartialité et son professionnalisme ont aussi été remis en cause. La population qu’elle est censée protéger ne lui fait aucune confiance. Le contingent tchadien de la MISCA est ainsi accusé d’avoir assassiné des civils qu’il était censé protéger. Le climat est délétère, la situation échappe à tout contrôle. En mars 2014, la MISCA a été jusqu’à publier une déclaration dans laquelle elle qualifiait les miliciens anti-balaka « de terroristes et de combattants ennemis, qui doivent être traités en conséquence ». En avril 2014, le Tchad a retiré son contingent de 850 soldats de la MISCA après que ses soldats ont été accusés d’avoir fait usage sans discernement de la force contre des civils, en tuant des dizaines et en blessant des centaines d’autres. La MISCA à l’instar des forces françaises s’est déployée sous autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies.
Décidée en urgence le 5 décembre 2013 par François Hollande pour faire face aux violences, l’opération Sangaris était initialement censée rétablir un niveau de sécurité minimal et faciliter la montée en puissance et le déploiement opérationnel de la MISCA. Ses 2 000 militaires, déployés à Bangui et dans plusieurs villes du nord et du sud-ouest du pays, sont venus renforcer des forces armées françaises qui n’ont jamais quitté le territoire depuis l’indépendance. 200 militaires français étaient ainsi présents à Bangui lors de la prise de pouvoir de la Séléka en mars 2013. Le déploiement supplémentaire de ces hommes n’a pas permis aux soldats français de protéger les populations civiles.
»LIRE AUSSI:Terrorisme: Le président Compaoré sollicite la Côte d'Ivoire
À la suite de l’élection de Catherine Samba Panza, l’Union européenne (UE) a annoncé le déploiement d’une opération militaire, autorisée par les Nations unies, afin de sécuriser Bangui. Mais il a fallu attendre début avril 2014 pour obtenir une annonce officielle de lancement de l’EUFOR RCA, d’environ 800 hommes et prévue pour durer 6 mois. En juin 2014, elle compte 700 soldats et gendarmes.
Un hélicoptère de l’armée française atterrit à l’aéroport Mpoko de Bangui, sous le regard de déplacés musulmans qui attendent désespérément une évacuation vers le Tchad - ©William Daniels |
UNE PRESENCE ARMEE INTERNATIONALE INSUFFISANTE ET INOPERANTE
Déployée sous l’égide de l’Union africaine, en décembre 2013, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) compte 5 800 militaires et policiers issus d’Etats d’Afrique centrale. Sous-équipée et démunie, elle n’a jamais été en mesure de contenir la violence. Elle a souvent été montrée du doigt pour son absence de réaction face aux exactions. Son impartialité et son professionnalisme ont aussi été remis en cause. La population qu’elle est censée protéger ne lui fait aucune confiance. Le contingent tchadien de la MISCA est ainsi accusé d’avoir assassiné des civils qu’il était censé protéger. Le climat est délétère, la situation échappe à tout contrôle. En mars 2014, la MISCA a été jusqu’à publier une déclaration dans laquelle elle qualifiait les miliciens anti-balaka « de terroristes et de combattants ennemis, qui doivent être traités en conséquence ». En avril 2014, le Tchad a retiré son contingent de 850 soldats de la MISCA après que ses soldats ont été accusés d’avoir fait usage sans discernement de la force contre des civils, en tuant des dizaines et en blessant des centaines d’autres. La MISCA à l’instar des forces françaises s’est déployée sous autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies.
Décidée en urgence le 5 décembre 2013 par François Hollande pour faire face aux violences, l’opération Sangaris était initialement censée rétablir un niveau de sécurité minimal et faciliter la montée en puissance et le déploiement opérationnel de la MISCA. Ses 2 000 militaires, déployés à Bangui et dans plusieurs villes du nord et du sud-ouest du pays, sont venus renforcer des forces armées françaises qui n’ont jamais quitté le territoire depuis l’indépendance. 200 militaires français étaient ainsi présents à Bangui lors de la prise de pouvoir de la Séléka en mars 2013. Le déploiement supplémentaire de ces hommes n’a pas permis aux soldats français de protéger les populations civiles.
»LIRE AUSSI:Terrorisme: Le président Compaoré sollicite la Côte d'Ivoire
À la suite de l’élection de Catherine Samba Panza, l’Union européenne (UE) a annoncé le déploiement d’une opération militaire, autorisée par les Nations unies, afin de sécuriser Bangui. Mais il a fallu attendre début avril 2014 pour obtenir une annonce officielle de lancement de l’EUFOR RCA, d’environ 800 hommes et prévue pour durer 6 mois. En juin 2014, elle compte 700 soldats et gendarmes.
Les forces françaises et celles de la MISCA se sont retrouvées quasi
impuissantes à endiguer l'avancée des Anti-balaka. En dehors de Bangui,
les troupes internationales sont très peu nombreuses et sont totalement
absentes d’une grande part du territoire pourtant frappée par la
violence. Même dans la capitale, les Anti-balaka ont, malgré cette
présence militaire internationale, pu prendre le contrôle de plusieurs
quartiers, de routes secondaires et d’installations militaires. Quant
aux opérations de désarmement, elles s’avèrent extrêmement difficiles,
personne n’ayant intérêt à rendre ses armes. La France, en intervenant
en RCA, avait dans son mandat le désarmement des forces en présence et
elle a pu récupérer des roquettes PG7, fusils, munitions diverses et une
quantité importante d’armes blanches, flèches, arc, grenades.
La crise a intensifié les transferts d’armes et les mouvements de combattants depuis les pays voisins (Cameroun, République du Congo, Soudan, Soudan du Sud et Tchad).
En 2005, on dénombrait 50 000 armes légères et de petit calibre (pistolets, fusils automatiques et semi-automatiques, mitrailleuses ou grenades à tube). Aujourd’hui, aucune estimation fiable n’est disponible. Malgré un embargo sur les armes qui a été décrété en 2013 par les Nations unies, celles-ci continuent d’arriver directement ou par le biais de combattants étrangers.
La crise a intensifié les transferts d’armes et les mouvements de combattants depuis les pays voisins (Cameroun, République du Congo, Soudan, Soudan du Sud et Tchad).
En 2005, on dénombrait 50 000 armes légères et de petit calibre (pistolets, fusils automatiques et semi-automatiques, mitrailleuses ou grenades à tube). Aujourd’hui, aucune estimation fiable n’est disponible. Malgré un embargo sur les armes qui a été décrété en 2013 par les Nations unies, celles-ci continuent d’arriver directement ou par le biais de combattants étrangers.
Centrafrique : la fracture - #REPORTERS
Si la RCA n’a jamais été épargnée par les violences, la crise qu’elle traverse depuis plus d’un an et demi est inédite, par son ampleur et sa brutalité. Le caractère confessionnel du conflit, les incessants mouvements de populations rendent la situation éminemment complexe.
Malgré les informations et les alertes
lancées par les journalistes, les photoreporters et les ONG, le
déchaînement des violences continue.
Le calvaire enduré par les civils ne cessera pas tant que la RCA restera livrée à elle-même.
Le 23 juillet, les parties au conflit
de RCA ont signé à Brazzaville un accord de cessation des hostilités et
des violences, impliquant leur arrêt immédiat. Tentative encourageante
et inédite de conciliation, cet accord porte d’emblée des fragilités
qui soulignent le rôle crucial de la communauté internationale. À sa
suite, la présidente de l’Autorité de transition a nommé un nouveau
premier ministre : Mahamat Kamoun. Il est le premier musulman à occuper
cette fonction et un nouveau gouvernement a été mis en place. La
nouvelle « Séléka » n’en fait pas partie.
À Zawa, le corps d’un homme décapité, les mains liées dans le dos, gît à terre près d’un Anti-balaka - ©William Daniels |
PROTÉGER ET SÉCURISER LES CIVILS
12 000 casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) sont attendus à partir de mi-septembre 2014.
Leur priorité doit être de protéger la population civile sur l’ensemble du territoire.
La crise extrême des droits humains se double d’une crise humanitaire gravissime. Les Nations unies estiment que la moitié de la population ne peut survire sans aide humanitaire. Les terres ne sont plus cultivées et la crise alimentaire est une réalité. Les conditions sanitaires sont extrêmes et les infrastructures médicales, insuffisantes avant la crise, sont dépassées. Il faut pallier le risque d’épidémie et à l’insécurité alimentaire.
RÉTABLIR LA JUSTICE
Des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité ont été et sont encore commis dans la plus parfaite impunité. Les violences ne pourront cesser de manière durable que si la justice est rétablie.
Les instances judiciaires du pays – déjà défaillantes avant le conflit – sont totalement dépassées. Les capacités d’enquête pour établir les responsabilités de ceux qui ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont infimes ou nulles.
La Cour pénale internationale (CPI) doit intervenir. Le 7 février 2014, la Procureure a ouvert une enquête préliminaire sur les allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. En juin 2014, les autorités centrafricaines ont, elles aussi, saisi la CPI pour demander l’ouverture d’une enquête sur les crimes commis depuis le 1er août 2012.
Ces signes sont certes encourageants mais la CPI manque de moyens pour enquêter sur tous les crimes de droit international.
Les autorités de transition de la République centrafricaine doivent aussi faire preuve de volonté politique pour mettre un terme à l'impunité. La plupart des institutions de l'État sont certes défaillantes mais ce devoir reste le leur et la communauté internationale doit les y aider.
Des élections générales (législatives et présidentielles) doivent être organisées au plus tard au premier semestre 2015. Au regard de la situation réelle du pays, il est peu probable qu’un scrutin puisse avoir lieu aussi vite. Pourtant il faut mettre en place les structures et institutions gouvernementales de base, restructurer des forces de police et l'armée, qui doivent reprendre la place occupée par les milices anti-balaka, qu’il faudra expulser des bases militaires qu'elles contrôlent aujourd’hui.
Rétablir la sécurité et protéger lespopulations civiles , assurer l’approvisionnement humanitaire, et restaurer la justice : telles sont les immenses responsabilités des autorités de transition mais aussi de la Communauté internationale.
Si le génocide a été écarté selon Ban Ki-moon, la mise en place d’une justice efficace est indispensable pour rétablir la confiance et la paix.
Stories.amnesty.frDes crimes de guerres et des crimes contre l’humanité ont été et sont encore commis dans la plus parfaite impunité. Les violences ne pourront cesser de manière durable que si la justice est rétablie.
Les instances judiciaires du pays – déjà défaillantes avant le conflit – sont totalement dépassées. Les capacités d’enquête pour établir les responsabilités de ceux qui ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont infimes ou nulles.
La Cour pénale internationale (CPI) doit intervenir. Le 7 février 2014, la Procureure a ouvert une enquête préliminaire sur les allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. En juin 2014, les autorités centrafricaines ont, elles aussi, saisi la CPI pour demander l’ouverture d’une enquête sur les crimes commis depuis le 1er août 2012.
Ces signes sont certes encourageants mais la CPI manque de moyens pour enquêter sur tous les crimes de droit international.
Les autorités de transition de la République centrafricaine doivent aussi faire preuve de volonté politique pour mettre un terme à l'impunité. La plupart des institutions de l'État sont certes défaillantes mais ce devoir reste le leur et la communauté internationale doit les y aider.
Des élections générales (législatives et présidentielles) doivent être organisées au plus tard au premier semestre 2015. Au regard de la situation réelle du pays, il est peu probable qu’un scrutin puisse avoir lieu aussi vite. Pourtant il faut mettre en place les structures et institutions gouvernementales de base, restructurer des forces de police et l'armée, qui doivent reprendre la place occupée par les milices anti-balaka, qu’il faudra expulser des bases militaires qu'elles contrôlent aujourd’hui.
Rétablir la sécurité et protéger lespopulations civiles , assurer l’approvisionnement humanitaire, et restaurer la justice : telles sont les immenses responsabilités des autorités de transition mais aussi de la Communauté internationale.
Si le génocide a été écarté selon Ban Ki-moon, la mise en place d’une justice efficace est indispensable pour rétablir la confiance et la paix.
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