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samedi 5 juillet 2014

En Chine 1.600 personnes meurent tous les jours d'un travail trop acharné

    Un éboueur dans les environs de Pékin, à Dongxiaokou le 18 mai 2014. REUTERS/Kim Kyung-Hoon

A l’instar de Li Jianhua, un citoyen chinois chargé de réglementation bancaire, ayant pendant 26 ans «placé la cause du parti et du peuple» avant sa propre santé, et mort de crise cardiaque en juin dernier alors qu’il tentait de finir un rapport avant le lever du soleil, 600.000 personnes meurent tous les ans, en Chine, d’une activité professionnelle trop intense. Ce sont les chiffres de China Youth Daily, reprise par Business Week, qui donne aussi les chiffres de la radio d’Etat China Radio International: 1.600 décès de cette cause, par jour.
Depuis près d’une décennie, des histoires comme celle de Li Jianhua se multiplient dans les médias. En 2006 déjà le China Labour Bulletin consacrait un article au problème, énonçant notamment les cas de décès de Liu Yunfang, un travailleur textile du Fujian, ayant souffert d’une crise cardiaque causée par un pur problème de surcharge de travail. De Hu Xinyu, ingénieur de Shenzhen mort d’épuisement après des heures de travail excessives pendant plus d’un mois. Ou encore de He Chunmei, femme de 30 ans employée dans une compagnie du Guangzhou, qui s’était effondrée sur la route en sortant de l’usine: elle avait fait des heures supplémentaires et n’avait dormi que 6 heures sur une période de 72 heures.
L’Etat, loin de faire de ces morts des victimes d’un système qu’il faut changer, les érige en héros, à la manière d’un Stakhanov dans l’URSS des années 30, montré en exemple pour les charges de travail incommensurables qu’il effectuait dans les mines… La Chine se cherche de pareils héros depuis des décennies. Elle a ainsi accaparé Lei Feng, membre du parti communiste chinois, né en 1940 et mort à 22 ans, qu’elle célèbre annuellement en mars, pour sa «dévotion» et ses «bonnes actions»… Et se comporte de la même manière aujourd’hui quand des salariés meurent. Li Jianhua a ainsi été fêté par ses employeurs qui l’ont qualifiés de «modèle pour les membres du parti et les cadres de la commisssion de réglementation bancaire de  Chine», invitant à «apprendre du camarade Li Jianhua, chacun devant être comme lui, toujours ferme dans ses idéaux et ses croyances, fidèle à l’intérêt général, loyal à la cause du parti et du peuple menant une lutte incessante en sacrifiant tout le reste», note Business Week.

«La Chine est encore une économie en croissance, et les gens croient encore à cette éthique du travail dur» selon Jeff Kingston, directeur des études d’Asie à la Temple University à Tokyo, au Japon. «Ils n’en sont pas encore au stade de l’affluence, qui a mené au Japon à une remise en question des normes et des valeurs».
Sans compter qu’en Chine, la société mêle la recherche de richesse à une croyance traditionnelle qui consiste à faire passer le collectif avant les individus, rappelle Yang Heqing, de la Capital University of Economics and Business à Pékin. Au risque de mettre la santé de ces individus en très grand danger. 
slate.fr

La Bibliothèque de l’Académie des sciences d’outre-mer, mémoire de l’histoire coloniale

La Délégation de l’information légale et administrative a cédé son fonds « Afrique, outre-mer et colonies » à l’Académie des sciences d'outre-mer.

Un contrat de cession d’être signé, à Paris, entre l’Académie des sciences d’outre-mer et la Délégation de l’information légale et administrative (autrefois Documentation française), rattachée au cabinet du Premier ministre de la république française.
Celle-ci a cédé son fonds « Afrique, outre-mer et colonies » à l’Académie, dont la Bibliothèque devient ainsi le principal pôle de référence bibliographique consacré à la mémoire de l’outre-mer passé et actuel et non exclusivement français.
Après classement et inventaire, près de 60 000 monographies et 1 600 périodiques rejoindront le 15 rue La Pérouse, siège parisien de l’Académie et enrichiront considérablement les collections de la Bibliothèque, tant sur le plan patrimonial qu’historique et encyclopédique.
La Régionale / ADAM SHALOM

vendredi 4 juillet 2014

Nos présidents ne se feront jamais soigner dans leur pays

 

Tous choisissent des hôpitaux occidentaux, par snobisme et par pur calcul politique.

Après un séjour médical à l’hôpital américain de Neuilly en France, où il a été opéré d’une hernie discale sciatique, Alassane Dramane Ouattara (ADO) rentre au bercail. Et comme on pouvait s’y attendre, une mobilisation des grands jours, à la dimension de la stature de l’homme, lui a été réservée. Un accueil triomphal s’il en est, lequel aura permis au numéro un ivoirien de savourer le grand bain de foule qu’il mettra, à juste titre, sur le compte de l’affection que lui porte une frange importante de la population ivoirienne. En somme, on peut dire que la fête a été grandiose, et la communion totale!
Reste qu’au-delà du flonflon de ces grandes retrouvailles, resurgit la vieille ritournelle de la propension des chefs d’Etat sous nos tropiques, à recourir aux établissements sanitaires du Nord, pour leurs soins. Au moindre bobo, et hop! On «saute» dans un avion pour Paris, Washington, etc., alors que l’inverse relèverait de l’inimaginable. On voit mal, en effet, François Hollande évacué à la hussarde dans un hôpital africain ou même dans une clinique chez l’oncle Sam. Dans le premier cas, cela relèverait de la science-fiction, et dans le second, du scandale; la France se mettrait dans tous ses états.

L'argument du désert médical

Face à cette tendance quasi systématique des dirigeants africains à aller se soigner à l’étranger, l’argument selon lequel l’Afrique, surtout dans sa partie noire, manque de plateaux techniques inadéquats, n’est pas défendable! Où était l’Afrique noire, plus de cinq décennies après ses indépendances? Toutes ces années n’auraient-elles pas dû permettre à cette partie du continent de se doter de systèmes de santé performants et d’infrastructures de santé haut de gamme? Rien de tout cela!
Comment, dans ce cas, pouvoir oser la comparaison avec les pays de l’Afrique du Nord? De fait, le Maroc, la Tunisie, etc., ont fait de leur politique de santé, une priorité au point que l’Afrique au sud du Sahara est contrainte de constater qu’elle a encore du chemin à faire. Assurément, la vision a manqué! Et puis, prétexter du mauvais niveau du plateau technique, c’est faire preuve de mépris pour son peuple. Cela reviendrait à dire que le peuple peut se contenter de ce qu’il a, pour ses soins, l’essentiel étant que les gouvernants puissent s’offrir le luxe d’aller faire leur check-up à l’étranger.
Cela dit, ce réflexe du recours à l’étranger, ne saurait avoir pour seule explication «l’indigence» du plateau technique. Car, à supposer même que les structures sanitaires aient été dotées du nec plus ultra en matière de prestations et services, combien de dirigeants africains feraient le choix des hôpitaux nationaux? Du reste, pour ce qui est du cas ivoirien, il serait difficile de soutenir que la Côte d’Ivoire manque de structures sanitaires de référence au point que l’illustre patient ivoirien n’ait pas pu y trouver son affaire.
Mais comme on le voit, ADO, comme c’est le cas pour bon nombre de ses pairs, a préféré la chambre climatisée et aseptisée de la clinique occidentale, s’exposant, sans surprise, à la critique de ses détracteurs.
Manque de cadres compétents sur place? Certainement pas; bon nombre de spécialistes africains, formés dans les grandes écoles occidentales, doivent leur retour au bercail à leur unique désir de reconnaissance et de «redevabilité» à leur patrie.

Le besoin d'intimité et de discrétion

A dire vrai, la préoccupation de ces dirigeants qui se soignent à l’étranger, se situe à un autre niveau: la confidentialité. A qui faire confiance quand le principe du secret médical n’est pas toujours une garantie sous nos tropiques? On comprend qu’exposé à tout, parfois même aux rumeurs les plus folles et les plus alarmistes, du fait de sa position, tout chef d’Etat veuille se réserver un minimum d’«intimité».
C’est certainement là, la raison pour laquelle bien des chefs d’Etat renâclent à lever un coin de voile sur leur état de santé. C’est clair, en Afrique, la maladie d’un chef est et restera encore quasiment un secret d’Etat. Et pour certains, cette omerta a toujours permis d’entretenir le mythe du chef. On peut reconnaître à ADO le mérite d’avoir communiqué sur sa maladie, même s’il s’est peut-être donné une limite à ne pas dépasser, comme le susurrent certains. Autre mérite qu’il faut lui reconnaître: bien qu’il ait été éloigné des affaires de l’Etat, l’Eléphant d’Afrique a continué à barrir.

Cet article a d’abord été publié sur LePays.bf

 

«À la rencontre des Églises premières : au Liban, en Arménie, en Éthiopie et en Inde de Jacques Debs»



«À la rencontre des Églises premières : au Liban, en Arménie, en Éthiopie et en Inde de Jacques Debs»



Les différentes facettes du christianisme oriental

Dans un précédent livre consacré aux musulmans d'Europe et chrétiens d'Orient (Paris, Arte, l'Eclat 2006), M. Jacques Debs rendait compte d'une enquête effectuée auprès de musulmans européens (depuis le XVe siècle) de Bosnie-Herzégovine (45% de la population), du Kosovo (90%), de Macédoine (30%) puis de Chrétiens de Turquie (depuis 2000 ans), Arméniens (60 000), Grecs orthodoxes (5000), Syriaques monophysites (20 000), du Liban et d'Israël.
L'auteur, libano-français, maronite atypique, fut, dans sa jeunesse étudiante, à Beyrouth, un militant naïf, reconnaît-il, pro-palestinien et communiste ; ayant obtenu une bourse d'études cinématographiques à Moscou, il y passe six ans et vient travailler à Paris. Ce cinéaste a produit de nombreux documentaires souvent primés. Ce nouvel ouvrage est le journal de voyage du réalisateur qui aura parcouru le Liban, l'Arménie, l’Éthiopie et l'Inde du Sud, pour y tourner quatre documentaires destinés à l'émission dominicale de France 2, « Le Jour du Seigneur ».
M. Debs, avec une grande délicatesse, nous révèle les différentes facettes du christianisme oriental. Au Liban, le monachisme domine dans la mesure où le Patriarche fondateur du maronitisme, Jean Maroun (VIIe siècle) était un moine et que le siège du patriarcat demeurera un couvent comme celui de Qannoubine dans la Vallée de la Qadisha, au Nord Liban qui hébergea les patriarches de 1440 à 1823 ; aujourd'hui encore, les ermites jouent un rôle important auprès des Libanais qui viennent leur rendre visite pour faire bénir leurs enfants, solliciter des conseils ou simplement prier ;ainsi, dans l'ermitage de Hawka, le Père Dario, venu de Medellin en Colombie, est très sollicité. Les moines du couvent de Saint-Antoine de Kouzhaya (qui date de l'an Mille) auront, dès 1600, installé la première imprimerie dans la région où ils publiaient des livres en syriaque et en arabe. Les entretiens avec le Patriarche actuel Mar Boutros Bechara Raï, le Père MarounAtallah, qui, chaque année, conduit un pèlerinage multi confessionnel à travers tout le Liban, l'érudite Mère Constance Helou spécialiste de l'érémitisme féminin sont des interlocuteurs exceptionnels qui nous font mieux comprendre le Liban chrétien.
L'Arménie, Jacques Debs l'avait connue en 1975 en se rendant à Moscou. Le pays est devenu indépendant et les églises et les couvents ont été rendus au culte. Quant à la culture et à la littérature arméniennes, elles n'ont jamais cessé d'être vivantes grâce à la conservation de l'alphabet national, qui, comme l'alphabet géorgien pour le pays voisin, a été le référent de l'identité arménienne dans toute la diaspora. La dispute territoriale avec l’Azerbaïdjan pour la province du Karabagh prolonge la rivalité turco-arménienne du fait du déni turc du génocide planifié par le Ministre Jeune-Turc de l'Intérieur en 1915, Talaat Pacha. Le romancier OrhanPamuk, Prix Nobel, ayant osé écrire dans le journal allemand Tagesanzeiger le 6 février 2005 : « 30 000 Kurdes et un million d'Arméniens ont été tués et personne n'ose en parler », fut emprisonné et faillit être lynché. L'auteur rencontre le Père Grigor, Supérieur du monastère de Gandzassar, qui a combattu au Karabagh contre les Azéris ; l’Église a toujours défendu le peuple arménien en l'absence d’un État indépendant. Au Monastère de Haghpat, le cinéaste national Serguéï Paradjanov tourna Couleurs de Grenade. Chaque couvent, qui servait aussi de forteresse, a été construit avec les pierres environnantes, noires à Haghpat, ocres à Tatev. Le cinéaste enregistre aussi la psalmodie des poèmes religieux du classique Narek. Cette Église condamnée au silence durant l'ère soviétique a tous les atouts d'une renaissance esthétique.
C'est également dans un écrin montagneux que les Éthiopiens ont construit leurs couvents. Convertis par des moines syriaques, ils ont adopté le monophysisme. L'Église copte éthiopienne est restée liée à sa grande soeur égyptienne qui lui détachait un de ses évêques pour devenir Patriarche ; elle est devenue autocéphale en 1948. A Lalibela, le monarque local qui lui donna son nom, construisit un ensemble d'édifices taillés en profondeur dans le roc pour les dissimuler des envahisseurs et qui étaient censés représenter les bâtiments de Jérusalem à un moment où le blocus mamelouk empêchait les pèlerins de se rendre en Palestine. Devenue un lieu de pèlerinage, étrange aux visiteurs occidentaux, Lalibela montre ses trésors spirituels en pleine obscurité. Le couvent DebreDamo, à la frontière érythréenne, est accessible uniquement en se faisant hisser par une corde. La rudesse de la vie quotidienne des moines et de leurs jeunes disciples témoigne de la volonté de demeurer chrétien dans un milieu hostile en s’appuyant sur la vie contemplative. Mais aussi sur la charité, telle qu'elle est pratiquée par des moniales d’Addis-Abeba, qui accueillent des orphelines dans une résidence de la dernière impératrice qui l'offrit aux Soeurs. En recevant M. Debs, le Patriarche Paulos lui déclare : « Nous voulons que le pays se développe pour que la jeunesse ne soit pas jetée sur les routes de l'émigration et de l'exil ».
En Inde, l'auteur se rend d'abord à Calcutta pour voir des associations caritatives et s'incliner sur la tombe de Mère Theresa ; il gagne Koshi (Cochin) au Kerala (qui compte 20% de chrétiens), où aurait prêché Saint Thomas, qui y fut assassiné en l'an 77 ; en tout cas, des missionnaires syriaques convertirent les Keralais puisque les Portugais, à la fin du XVe siècle, les découvrirent sur la côte de Malabar chrétiens mais pas catholiques ; aujourd'hui encore les Indiens de rite syriaque non chalcédonien, au nombre de 3 millions , reconnaissent comme Patriarche S.B. Iwaz qui siège à Damas. Les Églises syro-malabare, syro-malinkare (catholique), monophysite et latine se sont entendues pour faciliter les mariages mixtes entre leurs fidèles. Jacques Debs est impressionné par l'Association chrétienne Navajeevan (« Nouvelle Vie ») qui prend en charge les handicapés dans un pays où les Hindous attribuent le handicap au karma qui sanctionne une précédente vie dans le péché. À l'hôpital LittleFlower, très bien équipée, les frais d'hospitalisation d'un patient riche permettent d'accueillir six malades pauvres. L'église indienne penche pour l’œcuménisme et la solidarité au service de l'exclusion.
L'ouvrage offre des fiches techniques bien utiles sur chaque pays (pages 28, 89, 138, 180) et de très belles photos des interlocuteurs locaux et de leurs réalisations insérées entre les pages 96 et 97. Par contre, l'orthographe pérenne de l'adjectif « laïc » appliqué à une « dictature » (p. 78) et à trois emplois de « constitution » (p. 145, 148 et 184) laisse perplexe. On sera en tout cas d'accord avec l'auteur étonné de la « foi aussi heureuse » de ses interlocuteurs alors que l'islam radical menace les communautés chrétiennes en Afrique et en Asie. Cet essai roboratif décrit des femmes et des hommes qui vivent leur foi pour les autres, négligeant leurs difficultés, voire leur exposition au danger, quotidiens.
La Régionale / ADAM SHALOM
*Editions Albin Michel, 2013.
Source Académie des Sciences d’outre-mer

Benoît Duquesne est mort: le présentateur de "Complément d'Enquête" est décédé à 56 ans


Le journaliste Benoît Dusquesne, qui présentait le magazine d'investigation "Complément d'Enquête" sur France2, est mort ce vendredi à l'âge de 56 ans, a révélé La régionale.com, information confirmée ensuite par la direction de France Télévisions.
Benoît Duquesne aurait succombé à une crise cardiaque.
Diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, il avait longtemps travaillé à TF1 avant de rejoindre le service public. De 1988 à 1994, il est grand reporter à TF1 . "Le droit de savoir" et "Reportages". Le soir du second tour de l'élection présidentielle de 1995, le journaliste avait marqué les esprits en poursuivant à moto la voiture du Président Chirac.

L'eau en sachet plastique à l'origine de maladies



L'eau en sachet plastique

Dans les coulisses de ce fléau de société: des installations vétustes, des locaux insalubres, des pratiques non conformes aux normes d'hygiène et des conditions de stockage qui rendent l'eau impropre à la consommation.

A ce jour, les actions de sensibilisation manquent dans ce sens et malgré les conséquences sur la santé des populations, la «Pure Water» continue d’être vendue au prix de 50 FCFA pour un sachet de 500 millilitres.
La capacité de distribution insuffisante est un des facteurs à prendre en compte dans ce qui représente un réel manque à gagner dans l'hygiène de vie des populations.
Toute l’Afrique de l’Ouest est concernée, et même l’Afrique centrale, où l’eau en sachet est vendue en bordure de rues. Au Gabon, par exemple, l’eau en sachet est «un business en plein essor qui viole toutes les règles de santé et d’hygiène publique», écrit Gabon Review. Là aussi, les mêmes questions se posent: d’où vient cette eau, alors même que le pays connaît un grave problème d’accès à l’eau? Pourquoi rien n’est fait pour sensibiliser les populations?
Source: Slate

Qui tue qui en Guinée-Bissau?

Complots, assassinats et vraies fausses tentatives de coup d’État se multiplient en Guinée-Bissau ces dernières années. Voici un tour d'horizon des suspects et des bénéficiaires de ces violences.

À Bissau, l’assassinat est la continuation de la politique par d’autres moyens, pourrait-on dire pour paraphraser le théoricien de la guerre allemand Carl von Clausewitz. Dans ce mauvais western tropical les obstacles se surmontent les armes à la main et les problèmes sont écartés à coup de kalachnikov.
Un Président, deux ministres, trois chefs d’état-major, une poignée d’officiers supérieurs et quelques députés ont été tués entre 2000 et 2012. En douze ans, le système politico-militaire mis en place à l’indépendance par le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) s’est transformé en une sorte de Cronos dévorant ses enfants. La classe politique instrumentalise l’armée qui à son tour se joue des responsables politiques. En résulte une instabilité croissante. Le complot, vrai ou faux, est devenu le baromètre des tensions entre les principaux acteurs d’un jeu sanglant qui a eu pour conséquence d’enterrer définitivement la démocratie.  
L'exécution du président Vieira, le 2 mars 2009
L’assassinat le plus emblématique est celui qui s’est produit le 2 mars 2009. Le président Nino Vieira est exécuté dans sa maison et sous les yeux de son épouse par l’une des deux équipes envoyées par l’état-major. Le capitaine Pansau N’Tchama se vantera par la suite d’avoir appuyé sur la détente. Moins de vingt quatre heures plus tôt, le chef d’état-major, le général Batista Tagmé Na Waie venait de périr dans un attentat à la valise piégé. Les militaires rendent le président Vieira responsable de cette mort et se vengent. Voilà, la version officielle.
Mais la thèse est un peu simpliste. En effet, Nino Vieira savait que Tagmé Na Waie se méfiait de lui. Il n’ignorait pas non plus que le rapport de force ne lui était pas favorable, Tagmé ayant réussi à dresser l’armée contre le président. Nino n’avait pas les moyens de faire éliminer son ennemi sans y laisser sa vie. Par ailleurs, le président était tranquillement chez lui lorsque les commandos de tueurs sont venus. S’il avait été, de près ou de loin, mêlé à cet attentat, il aurait pris des dispositions et renforcé sa garde personnelle. En revanche, il avait, dans la journée, envoyé des émissaires à l’état-major pour y voir plus clair à propos de la mort du général.
  • Les suspects:
-Pansoa N’tchama : Plus que suspect, il est le coupable. Juste après les évènements, il est envoyé à Lisbonne par l’état-major et reçoit une bourse du gouvernement portugais pour suivre une formation militaire. Il devenait encombrant à Bissau, se pavanant en ville avec les effets personnel du défunt président, comme sa gourmette en or. Un meurtrier «bling bling», pour une démocratie «bang bang».
-Colonel Antonio Indjaï. L’adjoint de Zamora Induta et donc de Tagmé Na Waie a dépêché le premier commando chez le Président, celui de Pansoa N’Tchama. Avait-il donné l’ordre de tuer le Président? Peu de personnes en doutent à Bissau même si aucun n’ose le dire publiquement. Il n’y a pas que les morts qui se taisent.
-Lieutenant général Zamora Induta, chef d’état-major en second. C’est lui qui a dépêché le deuxième commando arrivé sur place. Moins rapide qu’Indjaï mais tout aussi déterminé…
-Carlos Gomes Junior: accusé par certains d’être le commanditaire du meurtre afin d’en tirer les bénéfices politiques. Brouillé avec Vieira, il était à l’époque Premier ministre et de facto principal adversaire politique de ce dernier. Celui que l'on surnomme «Cadogo» n’a jamais rien fait pour que la justice puisse punir les coupables.
  • Les bénéficiaires indirects:
-Malam Bacaï Sanha et Kumba Yalla. Les deux dinosaures du marigot politique avaient à l’époque toutes les raisons d’en vouloir à Vieira. Le premier tentait de récupérer le PAIGC à son profit. Le second a toujours soupçonné le Président d’avoir joué un rôle actif dans son éviction en 2003.
-José Sócrates Carvalho Pinto de Sousa. Le Premier ministre portugais et plus généralement les dirigeants portugais ont applaudi en douce la disparition de Vieira. Dès l’indépendance de la Guinée-Bissau, le Portugal joue en effet un rôle dans les crises que traverse le pays africain. Lors du soulèvement de l’armée contre Nino Vieira, en 1998, Lisbonne a soutenu les insurgés. Certains cercles lisboètes n’ont jamais pardonné à Nino la lutte pour la libération et la douloureuse guerre perdue par le Portugal.
 La mort de Batista Tagmé Na Waie, le 1er mars 2009
  • Les suspects
-Le vieux soldat balante avait beaucoup d’ennemis. À commencer par José Américo Bubo Na Tchuto, officier de la marine.
-Les cartels de la drogue. Tagmé avait lancé une opération main propre et - au moins publiquement - il faisait la chasse aux narcos. Le mode opératoire de son assassinat (une valise piégée) appuie la thèse d’un complot des trafiquants de drogue.
  • Les bénéficiaires
-Ses adjoints, Zamora Induta et Antonio Indjaï. Ils ont chacun monté d’un rang à l’état-major. Zamora devient le grand patron, Indjaï est son adjoint. En 2010, le second écarte le premier pour devenir premier… Un schéma classique à Bissau où la devise nationale pourrait se résumer par cette phrase: «Si tu veux savoir qui je suis, dis moi qui tuer».
-Lisbonne : Le Portugal entretenait des relations difficiles avec le chef d’état-major qui voulait réduire l’influence portugaise au sein de l’appareil militaire. Il s’appuyait d’ailleurs pour cela sur son ministre de la Défense, Helder Proença qui sera assassiné quelques mois plus tard. 
Car à peine trois mois après la mort de Nino Vieira le bain de sang se poursuit. Deux personnalités influentes du monde politique sont à leur tour assassinées. Il s’agit de Baciro Dabo et de Helder Proença. Le premier était candidat à la présidentielle, le second ancien ministre de la Défense. Les deux sont tués par un commando militaire et le ministère de l’Intérieur se justifia en accusant les responsables politiques de comploter en vue de prendre le pouvoir. Bissau ressemble alors au Moscou de Staline. Les purges au sein de l’appareil politico-militaire se font à coup de revolver.

La mort de Baciro Dabo et Helder Proença, le 5 juin 2009 

  • Les suspects
-Un coupable, l’armée et un suspect, Carlos Gomes Junior, le Premier ministre. A-t-il voulu écarter définitivement des hommes influents, notamment au sein du PAIGC? Une chose est certaine, jusqu’à présent les enquêtes diligentées par le procureur de la République n’ont rien donné. C’est fou ce qu’il est difficile d’y voir clair dans les eaux sombre du Rio Geba, le fleuve qui traverse le pays...
  • Les bénéficiaires
-Le Portugal, une fois de plus, qui à l’époque soutient activement Carlos Gomes et voulait écarter ceux qui comme Helder Proença dénonçait l’ingérence de l’ancienne puissance coloniale dans les affaires intérieures.

La mort d’Ansumane Mané, le 30 novembre 2000

Parmi les morts emblématiques de ces dernières années, figure le célébrissime Ansumane Mané, sorte de héros mandingue de l’épopée anti-coloniale des années 60-70. Considéré comme le glaive de Nino Vieira, il a joué un rôle de premier plan lors de la prise de pouvoir par ce dernier en 1980. En 1998, Nino le révoque de ses fonctions de chef d’état-major pour son implication supposée dans un trafic d’armes avec les rebelles casamançais.
Débute alors une insurrection militaire qui verra Vieira quitter le pouvoir. Deux ans plus tard, Koumba Yalla est élu président. Mais Mané reste omniprésent et veut continuer à contrôler les troupes. Alors que Kumba Yalla nomme à la tête de l’armée le général Verissimo Seabra Correia, Ansuman Mané dénonce cette promotion et se proclame seul chef de l’armée. Le 23 novembre 2000 des combats éclatent entre les hommes d’Ansumane Mané et ceux fidèles à Kumba Yalla. Le 30 novembre, Mané est tué.
  • Les suspects 
-Verissimo Seabra Correia, le chef d’état-major nommé par Kumba Yala voulait-il la mort de celui qu’il estimait? Difficile à dire. Mais, même entre frères d’armes une guerre reste une guerre, ce qui fait forcément des dégâts.  
-Kumba Yalla. Ce premier mort de l’ère Kumba ouvre un boulevard aux membres de l’ethnie balante qui reviennent en force, à la fois à la tête de l’administration et à la tête de l’armée. Débarrassé de l’encombrant mandingue, Kumba Yala peut enfin imposer son pouvoir.
L’état de grâce ne durera pas longtemps et l’erratique Kumba Yalla lasse très rapidement ses compatriotes. Verissimo Seabra Correia, alors chef d’état-major dépose sans tirer un seul coup de feu (un exploit) Kumba Yalla.Henrique Rosa devient président intérimaire. Quelques mois plus tard, des soldats balantes outrés de voir le pouvoir échapper à leur ethnie arrêtent Verissimo et le battent à mort. Pas de coup de feu non plus. Sans doute était-il écrit quelque part que Verissimo n’aimait pas le bruit des armes…

La mort de Verissimo Seabra Correia, le 6 octobre 2004

  • Les suspects
-La branche balante de l’armée a-t-elle manipulée un groupe de soldats pour éliminer le bourreau de «leur» Président? Fort probable…
-Kumba Yalla. Même s’il n’a fait qu’observer les évènements de loin, il n’a pas dû pleurer le lynchage de son ancien ministre…

La mort de Samba Djalo, le 18 mars 2012

Si le vent frais du matin annonce immanquablement l’aube, l’assassinat en Guinée-Bissau annonce toujours des bouleversements profonds. Ainsi le 18 mars 2012, le colonel Samba Djalo est tué d’une rafale de mitraillette alors qu’il se désaltérait tranquillement au bar en face de chez lui. Il n’y a pas que l’abus de «cerveja» (bière) qui est dangereux. Il est à peu près 23 heures et le pays vient de voter pour le premier tour de l’élection présidentielle.
Ce règlement de compte a empêché toute la classe politique de dormir car Samba Djalo n’était autre que le chef des renseignements militaires et principal allié du commandant Zamora Induta, un ex-chef d’état-major très proche du Premier ministre sortant et principal candidat à la présidentielle, Carlos Gomes Junior. Un fil s’est rompu et une chape de plomb s’abat sur Bissau où chacun suppute sur les chances de survie de ce dernier. Moins de trois semaines après le meurtre, l’armée interrompt le processus politique, et Carlos Gomes est obligé de quitter le pays.
  • Les suspects
-Antonio Indjaï. Le chef d’état-major figure au premier rang des suspects. Bien qu’il se cache durant le coup de force du 12 avril, c’est bien lui qui réapparaît à la tête de l’armée pour assumer le coup de force.
-Kumba Yalla. L’ex-président prépare depuis des mois la revanche des Balantes et ne souhaite pas que le processus électoral puisse aller à son terme. La mort de Samba Djalo déclenche un processus censé ramener au pouvoir le Parti pour la rénovation sociale (PRS) de Kumba Yala. Quel rôle a-t-il joué dans tout cela?

La mort d’Almicar Cabral, le 20 janvier 1973

Pourquoi une telle violence a pu s’installer au sein du pouvoir bissau-guinéen? Impossible de répondre à cette question sans se souvenir que «le ver est dans le fruit» depuis l’origine. Almicar Cabral, l’emblématique héros de la résistance et chef du maquis bissau-guinéen, est assassiné le 20 janvier 1973, six mois avant l’indépendance de son pays. Des membres de son parti, le PAIGC, avouent le crime. A l’époque, Cabral vit à Conakry et, fait étrange, le président Sekou Touré fera disparaître toutes les pièces à conviction.
  • Les suspects
-Le général Antonio de Spinola. Le militaire portugais dirige alors les opérations militaires contre les rebelles de Cabral. Il voulait sa mort. L’a-t-il orchestrée? A-t-il manipulé les membres du PAIGC qui sont passés à l’acte?
-Ahmed Sekou Touré. Pourquoi le président guinéen n’a jamais souhaité élucider la mort de celui qui faisait figure de héros du peuple bissau-guinéen? Il était proche idéologiquement de Cabral et voulait créer avec lui une union des deux Guinée. A-t-il voulu simplement couvrir des complicités au sein de son régime?
Ce bref aperçu historique permet de comprendre que dans système bissau-guinéen, la symbiose entre la classe politique et l’armée engendre une violence devenue au fil des ans incontrôlable. La seule question qui intéresse les Bissau-Guinéens est de savoir comment sortir de ce système qui vampirise le pays?
Alex Ndiaye

L’IMPORTANCE CRITIQUE DU TEMPS

  
PSAUMES 90 : 12 « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse. »

Un des plus grands dons que Dieu a faits à l’homme, c’est le temps. Dieu n’a pas de favoris dans la distribution du temps. Il a donné à chaque personne le même nombre d’heures par jour : vingt-quatre heures. Le Chef de l’Etat, ainsi que le mendiant, ont vingt-quatre comme un don gratuit de Dieu.
Une chose qui distingue les grands hommes de ceux qui sont des échecs, c’est la manière par laquelle ils investissent ce don appelé temps. Tous ceux qui utilisent SAGEMENT le temps réussissent. Tous ceux qui utilisent le temps de façon INSENSEE échouent. Un homme de succès est celui qui a appris à investir convenablement le temps. L’homme de succès utilise le temps de façon plus économique qu’il ne le ferait pour de l’argent. Il réalise que bien que le temps soit un don gratuit de Dieu, c’est le don le plus périssable. Une fois qu’il est perdu, il est très probablement perdu à jamais.
ALORS SOIS SAGE !
Le cœur sage évalue l’importance des années.
Le cœur sage évalue l’importance des jours.
Le cœur sage évalue l’importance des heures.
Le cœur sage évalue l’importance des minutes.
Le cœur sage évalue l’importance des secondes.
Ce sont des années, des jours, des heures, des minutes et des secondes très précieux. Il convient d’en faire bon usage.

La régionale / Evangéliste Jean-Marie TIEMELE

jeudi 3 juillet 2014

Cessna Citation X : Le jet le plus rapide propulsé par Rolls-Royce


DIEU, L’AUTEUR DU MARIAGE


La BIBLE dit : « L’Eternel Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. L’Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui. Alors l’Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Eternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » GENESE 2 : 18-24
Nous voyons ainsi que le mariage a commencé dans la PENSEE de Dieu. C’est lui qui a amené le premier mariage à l’existence. Il n’était pas forcé de le faire. Il n’était pas obligé de créer une femme pour Adam. Il l’a fait de lui-même. C’est ainsi que ce fut au commencement. C’était un mariage merveilleux. Il en était l’auteur.
Aujourd’hui, Dieu est encore à l’œuvre dans son univers. Il languit de pouvoir se dire à ton sujet : « Il n’est pas bon que tel ou tel soit seul, je lui ferai une aide semblable à lui. »
Lorsque Dieu transforme un homme et une femme et que chacun des deux devient ce qu’il a voulu qu’il soit, lorsque par la suite il unit cet homme particulièrement transformé avec cette femme spécialement transformée qui avait été créée pour être la partenaire convenable de cet homme, alors Dieu est l’auteur de ce mariage.
Mariage

La Régionale / Evangéliste Jean-Marie TIEMELE

Coopération agricole / La Côte d’Ivoire et le Maroc signent un nouvel accord

En visite de travail au Maroc, le ministre Mamadou Sangafowa a procédé le 1er juillet dernier, à la signature d’un nouvel accord de coopération agricole avec le royaume chérifien.

Un nouvel accord de coopération agricole lie depuis le 1er juillet dernier la Côte d’Ivoire et le Maroc. Il vient réviser celui de 2004 et comporte certaines particularités. Le présent accord va plus loin que l’ancien et s’intéressera aux domaines de la recherche agronomique, de la mécanisation et de la réhabilitation des pistes agricoles. Les subventions et les crédits agricoles ne seront pas en reste, de même que la commercialisation des produits. L’accord a été paraphé mardi dernier à Rabat par le ministre de l’agriculture, Mamadou Sangafowa et son hôte, Aziz Akhannouch. La délégation du ministre a mis à profit son séjour pour échanger sur l’exemple marocain et notamment la stratégie dite « plan Maroc vert », tout comme les possibilités d’investir en Côte d’Ivoire ont été exposées aux hôtes marocains. Si pour le ministre marocain de l’agriculture, il s’agit de préserver la durabilité de la relation entre les deux pays, et cela au niveau des investissements, de la formation, de la commercialisation et des intrants. Son homologue de la Côte d’Ivoire, pour sa part, a fait remarquer que les deux pays ont des expériences à échanger. Notons qu’à la faveur de la visite du roi Mohamed VI en février dernier en Côte d’Ivoire, 26 accords bilatéraux de coopération avaient été signés.
La Régionale / Touré Arouna