Voilà la question qu’on serait tentée de se poser, à quelques jours de la rentrée scolaire 2014-2015. Nul ne dira qu’il n’a été surpris des prouesses de M. Kandia et son équipe, suite à la publication des statistiques de ces trois dernières années : le pourcentage des admis au bac est passé de 20,25% en 2011, 25,22% en 2012, 33,62 % en 2013, à 36,23% en 2014.
Pour tous individus cherchant à accroitre son rendement personnel, ces résultats feraient énormément plaisir. Mais tout cela est la résultante d’une stratégie huilée, mise sur pied dans un objectif déterminé. Comment nous en sommes arrivés là ?
Tout a commencé par le bouleversement mise sur pied par les responsables de la pédagogie au niveau du contenu de la formation. Ces « stratèges » ont jugé long, lourd et fastidieux le programme enseigné depuis des décennies. Ils ont donc ôté du programme de chaque niveau, des chapitres qui selon eux ne leur serviraient avec les nouvelles mutations dans les qualités recherchés chez les produits sortants du système pour l’insertion sociale : le système de poulies, une large partie de la guerre froide, certaines notions de la guerre israélo-arabe…ont soit été allégées, ou carrément amputées du programme.
Et toujours dans la même veine, naquit L’Approche Par Compétence (APC). Elle se résume en une détermination des compétences dont chaque apprenant a besoins pour franchir les étapes. L’objectif étant une préparation précise, essentielles, acquise très tôt par apprentissage de qualités requises tout le long de la vie. Dans la forme tout est beau. Mais à quoi peut servir une « déformation prématurée » de nos enfants dès le premier cycle avec des QCM ? Des « MATCHES » ?
Plus de questions de raisonnements logiques, voyant très bien qu’aucun matériel d’apprentissage n’est associé aux théories que ces enfants accumulent par ancrage. Un futur prof d’anglais ne devrait t-il pas connaitre le sens de « force de travail » ? Un informaticien n’aurait t-il pas besoins demain d’expliquer à ses enfants tous les contours de la guerre froide ?
Puis, il a été décidé cette année, la correction sur place des feuilles de compositions des apprenants, contrairement aux autres années où elles voyageaient d’un bout à l’autre du pays pour renforcer l’anonymat, lutter contre latricherie, et offrir un résultat indiscutable. Les responsables de la tour D ont de manière unilatérale pris l’initiative de trouver dans chaque DDNET, un cadre où toutes les feuilles seraient acheminées corrigées et traitées.
Nous nous sommes bien marrés lorsque les résultats de certains centres ont été entachés d’irrégularité. Mais en même temps, quand il nous est apparu que les professeurs correcteurs ont retrouvé facilement les feuilles de leurs propres élèves, plus rien ne fut surprenant. Le tout associé à un manque de superviseurs dans la quasi-totalité des centres : si les IGEN à bord de 4×4 rodent autour d’Abidjan pour vérifier la régularité des examens, que dire de certains centres comme ceux de Doropo, Seydougou, où Brobo, centres dans lesquels, les candidats ont fait les mêmes fautes, les mêmes ratures, les alinéas au millimètre près sur toutes les feuilles ? Et pour causes, sans preuves confirmées, les responsables de COGES auraient mis les examinateurs dans « le contexte ».
Que retenir donc de cette solution mijotée volontairement depuis les labos de chimie du ministère ? Mettre sur pied un système juste pour accroitre le taux de réussite, au détriment de la qualité de la formation. Nous préférons un taux de réussite de 10% avec un contenu de formation de qualité associé à une forte lutte contre la tricherie que de nous complaire dans un laisser-aller aboutissant à des taux de réussite croissants juste pour se faire féliciter pas ses collègues lors des conseils des ministres. L’enjeu n’est pas de faire passer uniquement le maximum en classe supérieure, mais de le faire en y associant la qualité et l’excellence.
Merci à Vous Madame Kandia Kamara d’avoir gardé dans votre équipe les anciens collaborateurs des ministres du régime Gbagbo : Kabran Assoumou ex-DRH, devenu directeur de cabinet, M. Koné Raoul un des pions essentiels de Bleu Lainé devenu votre collaborateur…merci encore pour le travail abattu au niveau du DPES, avec cette structure, vous avez sans chasse aux sorcières, immatriculé tous les élèves recrutés « parallèlement » avant votre arrivée.Vous avez mis sur pied, un système d’informatisation des pièces d’identité des élèves (avec quelques couacs), plusieurs chefs d’établissements cupides insérant frauduleusement des élèves renvoyés dans les registres ont été sanctionnés.
Mais Tantie KKK ( Kandia Kamara Kamissoko) avez vous vraiment un service de DRH ? Si oui, comment fonctionne t-il et que savent t-ils de la planification ? Juste quelques exemples : lycée de Tiénoungbé, 1500 élèves, 3 professeurs d’EPS et chaque prof a 21 heures de cours dans la semaine. A Bouandougou 1 professeur d’EPS pour 7 classes, et aucun de ces deux établissements n’a pas de censeurs. Pendant ce temps, au collège moderne d’une ville à 14 km d’Abidjan, 1500 élèves, 9 profs d’EPS chaque prof à 6 heures de cours dans la semaine, et l’école à 3 censeurs, là ou un seul aurait suffit. Comment comprendre que des agents de l’Etat qui ont la même fonction, le même grade, donc le même salaire, soient injustement traités ? Ce genre de disparité dans le déploiement du personnel est pire dans certaines régions ou certains instituteurs sont obligés de regrouper les CE, et les CP, juste pour gérer la mauvaise répartition. Pourtant, ce ne sont pas les agents qui manquent, mais seulement un redéploiement correct du personnel, pour qu’à travail égal, salaire égal.
Enfin Madame KKK, nous vous disons merci pour la réhabilitation ou construction de 1500 classes en 2013. Ce geste a non seulement permis la réouverture de certaines écoles pillées depuis 2002, mais aussi la construction dans le cadre du PPU de certains centres émanant de votre département. Mais ma tantie, de même qu’aucune école n’a plus de valeur qu’une autre, chaque DDENET mérite intérêt selon le rendement des apprenants. Depuis 3 années consécutives, c’est la DDNET de Grand-Bassam qui est première sur le plan national. Malgré le caractère strict de la supervision, des inspecteurs et des secrétariats lors des examens à grands tirage, les petits du Sud-Comoé ont encore damé le pion à tous les autres enfants de ce pays. Mais savez-vous dans quelles conditions étudient ces enfants ? Venez jeter un coup d’œil sur les bâtiments en ruines du collège de Bassam, des salles sinistrées, les tableaux à terre. Vous avez dit excellence et émergence de l’école ivoirienne ? Quel beau slogan, mais venez seulement voir l’image de la fin des temps, de la déchéance dans laquelle sont formés ces enfants. Ah oui, je sors de mon coma et je vous vois venir. Comme on sait si bien le faire au sommet, tout le monde attend le pire (je touche de l’ébène) et le lendemain, RTI, Fréquence 2… le tout accompagnant la Colombe Dominique et ses pilleuses de foutou les mains remplies de présents pour réconforter les familles éplorées.
Omar Samson
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