Interview Affi (2ème partie)
N.V : Monsieur le président, comment envisagez-vous votre avenir avec le FPI ?
P.A.N : (Rires) Mon avenir ce n'est rien par rapport à l'avenir du FPI. Ce qui est important, c'est l'avenir du FPI. Ce n'est pas l'avenir d'Affi en tant qu'individu. C'est la libération du président Gbagbo qui nous préoccupe ainsi que celle de tous nos camarades qui sont en prison, le retour des exilés. Je ne cesserai jamais de le dire, ce sont ces problèmes-là qui nous préoccupent. La restauration de la Côte d'ivoire, de la démocratie et des libertés, la sécurité, la bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté de nos compatriotes etc. Comment le FPI peut participer à ce travail de refondation de la Côte d'Ivoire, c'est cela qui me parait essentiel.
N.V : Et pourtant Monsieur le président, vous êtes accusé de vouloir vendre le parti au régime en place.
P.A.N : Je ne sais pas ce que ça veut dire vendre un parti. Est-ce que c'est quand je vais sur le terrain à travers les meetings que je vends le parti ? ? Est-ce que c'est le dialogue politique pour que nos camarades soient libérés ? Je ne vois pas par quel acte on peut considérer que je vends le parti. Et pour quelle raison quelqu'un achèterait un parti qui lutte contre lui ? Est-ce que Ouattara achèterait le FPI pour que celui-ci organise un boycott de son recensement général ? Il y a des actes qui montrent qu'à la tête du parti, nous sommes dans la dynamique de la lutte pour atteindre tous les objectifs que nous nous sommes fixés. Maintenant, des gens peuvent ne pas comprendre la stratégie que j'adopte, mais ça ne veut pas dire que nous sommes dans une autre chose.
N.V. : Monsieur le président, au moment où vous dites cela, la presse annonce avec insistance que vous vous apprêtez à entrerau gouvernement. Qu'en dites-vous ?
P.A.N : Je le dis à tous ceux à qui j'ai l'occasion de le dire, depuis que je suis sorti de prison jusqu'à ce jour, personne ne m'a parlé d'entrer au gouvernement. A titre privé ou officiel, personne rie m'a parlé de l'entrée du FPI dans un gouvernement. Personne. Le parti lui-même n'a jamais abordé cette question dans ces instances ; ce n'est pas à l'ordre du jour.
N.V. : Il y a un cadre du Fpi, membre du secrétariat général qui a fait une tribune dans un journal pour vousinterpeller sur la question. P.A.N : Comme je n'ai pas l'occasion de lire toutes les tribunes, je le dis et il faut que tous les militants sachent qu'à ce jour, ni au Pdci, ni au Rdr, ni à quelque niveau que ce soit, personne ne nous a parlé d’entrer dans un quelconque gouvernement.
N.V. : Ce sont donc des rumeurs qui sont relayées ?
P.A.N : Ce sont des rumeurs. Mais il faut aussi savoir que ce sont des rumeurs qui peuvent être distillées par le pouvoir pour diviser les militants. Elles peuvent être distillées à dessein pour susciter des débats, des polémiques et diviser les militants du Fpi. Il faut donc que les militants soient vigilants et né se laissent pas distraire.
N.V : Toutefois, êtes-vous favorable à un gouvernement d'ouverture ou d'union ?
P.A.N : Ce que nous voulons, c'est que nos camarades qui sont en prison soient libérés, que le président Gbagbo soit libéré, que les comptes de nos militants soient dégelés, que tous ceux qui sont en exil rentrent et qu'il y ait la démocratie. Le FPI est un parti qui s'est toujours battu pour conquérir le pouvoir d'Etat par les urnes et non pour participer aux gouvernements des autres. Nous sommes toujours dans cette dynamique.
Je ne vois pas la raison que le FPI aurait aujourd'hui à entrer dans un gouvernement qui a échoué et dont on attend de sanctionner la gestion à l'occasion des prochaines élections.
N.V : Quand on regarde les crises en Afrique, on se rend compte que c'est souvent les gouvernements d'union qui sont proposés. Alors que diriez-vous si cela vous était proposé ?
P.A.N : Ce n'est pas un gouvernement d'ouverture qui va régler les problèmes de la Côte d'Ivoire. Ma conviction est que ce sont les Etats Généraux de la République qui peuvent permettre à la Côte d'Ivoire de solder le passé, de résoudre tous les problèmes liés aux crises à répétition que connait le pays depuis une vingtaine d'années, et de fonder un nouveau consensus national. Mieux qu'un gouvernement, il faut organiser les Etats Généraux de la République. C'est la solution pour que la Côte d'Ivoire s'en sorte. C'est un passage obligé. Qu'on le veuille ou pas et quel que soit le nom qui sera donné, les Etats Généraux de la République s'imposeront. C'est vrai qu'à ce jour, notre discours n'a pas encore reçu l'écho souhaité, mais je persiste à penser que seuls les Etats Généraux de la République peuvent permettre à la Côte d'Ivoire de sortir véritablement de la crise et de se propulser en avant.
N.V : Votre rencontre avec le président Hollande a fait couler beaucoup d'encre et de salive dans vos rangs. Avec le recul aujourd'hui, pensez-vous que cette rencontre était opportune ?
P.A.N : C'est une rencontre éminemment importante. Un message politique clair que le FPI n'est plus ostracisé, qu'il jouit de la considération de la communauté internationale et qu'il est un interlocuteur crédible. Ce repositionnement est capital pour la résolution des problèmes du parti.
N.V : Où en êtes-vous alors avec la réintégration du FPI dans l'Internationale Socialiste ?
P.A.N : La posture du président Hollande vis-à-vis du FPI est un signe d'un retour prochain du FPI à l'International Socialiste. De son côté, le Comité Afrique de l'IS présidé par mon ami Emmanuel Golou du PSB du Bénin, s'active pour accélérer ce retour.
N.V : Dans un récent numéro de Jeune Afrique, Laurent Akoun a déclaré que la tendance que vous représentez au FPI est minoritaire. Quel commentaire ?
P.A.N : Allons au congrès pour que les militants décident. Il ne sert à rien de spéculer.
N.V : Monsieur le président, l'un des sujets de discorde, c'est la question de la Commission électorale indépendante (CE!). Vous êtes accusé d'avoir désigné de façon unilatérale un représentant du FPI dans cette commission. Y avait-il urgence ?
P.A.N : La question de la CEI est un sujet délicat. La CEI renvoie à des souvenirs douloureux, aux meurtrissures de la crise postélectorale, à l'arrestation du président Laurent Gbagbo et au drame que vivent à l'heure actuelle les militants, le parti et des millions d'Ivoiriens. C'est un sujet sensible et je comprends l'émotion qu'il suscite et les réactions de certains camarades. Parler de CEI, c'est ouvrir des plaies, des blessures. Mais nous sommes un parti politique sur lequel comptent des millions d'Ivoiriens. La frustration, le ressentiment, la colère rie doivent pas nous aveugler et nous égarer.
Ensuite, il y a le contexte de crise interne dans lequel se trouvait le parti. Cela n'a pas permis au FPI de s'impliquer fortement clans la question de la CEI. Mais cette défaillance a été quelque peu suppléée par l'Alliance. Au niveau de l'Alliance dans laquelle nous assumons la présidence, nous avons eu suffisamment de débats sur la loi, sur la posture que nous devions adopter et nous sommes arrivés à la conclusion qu'à défaut d'une révision de la loi, il fallait exiger un bureau consensuel. Et que ce serait la moins mauvaise façon de participer à cette institution sans être marginalisé, sans faire de la figuration ou avoir un rôle d'accompagnement.
Nous avons donc exigé que le poste de président de la CEI nous soit accordé et que nous ayons un poste de vice-président et un des postes de secrétaire. Nous avons hésité pendant longtemps, je dirais même résisté. Puisque entre le moment où il nous a été demandé de proposer nos représentants et le moment où nous avons dû le faire, il s'est passé près de deux mois. A un moment donné, il fallait se décider. Nous l'avons fait à titre conservatoire et en toute responsabilité pour quatre raisons.
N.V : Lesquelles?
P.A.N : Premièrement, parce que la question de la CEI n'est pas seulement une question électorale. Elle est d'abord politique. Il s'agit de savoir si le Fpi et les différents partis membres de l'Alliance, acceptaient et se décidaient à entrer dans le jeu politique ou à rester en dehors du jeu politique. Depuis la crise, c'est la première fois qu'une place est offerte à l'opposition dans une institution qui n'est pas une institution de l'exécutif, qui n'est donc pas compromettante.
Rentrer dans la CEI, c'est d'abord affirmer une option. L'option du jeu politique, du dialogue politique, de la participation aux instructions politiques de la démocratie, pour résoudre tous les problèmes auxquels le parti est confronté. C'est une option stratégique : la stratégie de l'action politique, de la négociation politique, du lobbying pour dénouer toutes les inimitiés accumulées contre le FPI depuis plusieurs années, pour nouer des amitiés et tisser des alliances qui vont nous permettre de renverser le rapport des forces et de gagner toutes nos batailles, en particulier la bataille pour la libération du président Laurent Gbagbo. Tout le monde s'accorde à dire que la question de la libération du président Gbagbo est politique. Cornaient résoudre un problème politique si on n'est pas dans le jeu politique ?
L'on sait que pour soutenir ses demandes de mise en liberté provisoire du président Laurent Gbagbo, Me Emmanuel Aloi s'est essentielle ment appuyé, notamment en février 2014 puis en juin 2014, sur les résultats de notre stratégie de l'action politique, en mettant en exergue « le rôle central du FPI dans le processus politique ivoirien actuel », la volonté partagée du FPI et du gouvernement ivoirien de surmonter leurs différends », « la légitimation du FPI comme interlocuteur incontournable du dialogue démocratique en Côte d’Ivoire », pour conclure que « (…) la question de la libération provisoire du président Laurent Gbagbo est un élément important du dialogue engagé par les deux camps », qu'elle « s'inscrit pleinement dans le processus de réconciliation nationale » et que « le président Gbagbo, conscient des responsabilités qui lui incombent vis-à-vis de la Cour et vis-à-vis de la Côte d'Ivoire, n'a aucune intention de se soustraire à la justice. 11 poursuit le même objectif que les membres de son parti : la réconciliation entre les Ivoiriens ». Nous devons continuer à donner des arguments politiques à la défense pour sortir le président Gbagbo de cet enfer. Le président Gbagbo lui-même a dit que la phase de la violence est finie et qu'il faut faire place à la phase civile, c'est-à-dire les négociations. Evidemment, le jeu politique n'exclut pas des manifestations politiques -.bien au contraire - pour appuyer les négociations politiques. Toute autre stratégie assise sur des logiques de vengeance, de violence, d'épreuve de force compromet la libération du président Gbagbo. Etre à la CEI est un message que nous voulons donner à la fois à l'opinion nationale et internationale. Noussommes dans le jeu politique, quel que soit ce que nous allons faire par la suite au niveau électoral.
La deuxième raison qui motive notre présence à la CEI, c'est qu'une place à la CEI peut être un instrument de lutte, un moyen de pression supplémentaire. Etant donné que nous sommes dans le jeu politique, il faut que les conditions du jeu soient réunies ; que la question de la libération des prisonniers politiques soit réglée. On ne peut pas être dans le jeu politique et avoir ses comptes gelés, avoir ses camarades de lutte en exil. Etre à la CEI, être dans le jeu politique, renforce la crédibilité de nos revendications pour le dégel des comptes. C'est donc un moyen de pression pour la libération des prisonniers, pour la libération des maisons, pour la sécurité, l'encasernement des FRCI, le démantèlement des dozos, etc. Si on veut que le jeu politique soit transparent, il faut que la sécurité soit garantie pour tous, que la liberté d'expression, la liberté de meeting soit garantie. Si on est dans le jeu politique on doit avoir accès à toutes les localités de Côte d'Ivoire pour nous exprimer. Si vous êtes dans le jeu politique, ça vous ouvre plus de perspectives. Si on est en dehors du jeu, on risque d'être hors-jeu. La troisième raison, c'est que cette CEI n'est pas là seulement pour organiser les élections présidentielles de 2015. Elle va organiser les législatives, les municipales et les régionales qui vont suivre. Ne pas y être, c'est être en dehors de tout le processus ; c'est être en dehors du processus de recensementélectoral, du découpage des circonscriptions électorales. Cela comporte un risque important pour l'avenir du parti. Donc au-delà de ce que nous pourrons décider pour les élections, il est bon que nous y soyons.
Quatrièmement, si nous sommes en dehors du processus électoral et si nous donnons ce message dès maintenant, quelles peuvent en être les conséquences sur le parti ? Si les militants savent dès maintenant que le Fpi n'est pas dans le processus électoral, pourquoi les cadres dans les instances et dans les fédérations se mobiliseraient-ils particulièrement ? Pourquoi vont-ils se dépenser pour faire vivre un parti qui a déjà fait l'option de ne pas participer aux élections ? S'il n'y a aucune perspective électorale, les cadres vont relâcher leurs efforts sur le terrain. Et certains peuvent même être amenés à penser à des solutions alternatives. Ça peut susciter des réactions pouvant aller jusqu'à des défections au profit d'autres partis qui sont, eux, dans le processus politique et électoral. Ce serait un élément d'affaiblissement du parti ; une stratégie de déclin.
Le message que nous allons donner à travers la CEI est un message important qui a de lourdes implications. Nous avons fixé des conditions. C'est que le bureau de la CEI soit consensuel. Donc nous y sommes pour pouvoir participer à la négociation sur un bureau consensuel. Si nous devons en sortir, ce sera parce qu'on n'aura pas eu un bureau consensuel. Si on a un bureau consensuel, on y reste et on utilise la CEI comme un instrument pour poursuivre notre lutte. Donc notre présence à la CEI est politique et d'ordre tactique.
N.V : Vos adversaires soutiennent que cette entrée est contraire aux recommandations du comité central. Qu'en dites-vous ? P.A.N : Non, au contraire le comité central du 28 juin 2014 a réaffirmé la nécessité d'une CEI consensuelle. Il n'y a pas au Fpi une opposition de principe à la participation à la CEI. Parce que le Fpi est un parti politique ; en tant que tel sa raison d'être est de conquérir le pouvoir démocratiquement, c'est-à-dire par la voie des urnes pour appliquer son programme de gouvernement. A partir de là, il est de la responsabilité du président du parti de veiller à la sauvegarde des intérêts du parti et rendre compte aux instances. C'est ce que j'ai fait en toute responsabilité.
N.V : Il vous est aussi reproché d'avoir utilisé l'Alliance pour contourner le parti.
P.A.N : Non pour contourner, mais pour m'assurer de la pertinence du choix que je faisais, une décision partagée par les partis membres de l'Alliance. On peut dire que l'Alliance a suppléé l'impossibilité de réunir les instances du FPI à ce moment-là. En définitive, ce qui me parait essentiel, c'est de savoir si le FPI a intérêt ou non à être dans la CEI. Ma réponse est oui.
N.V : Quelle garantie avez-vous pour obtenir le consensus dont vous avez parlé au niveau du bureau de la CEI?
P.A.N : La seule garantie c'est qu'il y aura des négociations et que le principe du consensus doit guider ces négociations. C'est sur cette base que nous allons engager les discussions avec les autres. Le jeu politique est fait de batailles politiques. Ce n'est pas du dehors qu'on les gagne.
N.V : Si les engagements pris par le pouvoir ne sont pas tenus, que ferez-vous?
P.A.N : Nous avons été clairs. Si c'est consensuel, nous y sommes ; si ce n'est pas consensuel, et que ça ne prend pas en compte nos préoccupations, que ça ne nous donne pas la position que nousestimons nécessaire pour jouer un rôle, nousn'y serons pas.
N.V : Le consensus, c'est obtenir la présidence et les postes que vous avez demandés ?
P.A.N : C'est ce que nous revendiquons. Ce qui signifie aussi que l'Alliance ne siégera pas dans une CEI présidée par M. Youssouf Bakayoko.
N.V : Monsieur le président, est-ce .que cela ne paraitrait pas incohérent de rentrer à la CEI et d'en ressortir ?
P.A.N : Pas du tout. Tous les actes que nous posons doivent servir nos objectifs politiques. C'est d'abord cela le principe premier. Chaque fois qu'on pose un acte, on doit voir quel est le gain politique ; et ne pas poser des actes par ressentiment, par colère, par vengeance alors qu'au bout il n'y a aucun gain politique. Il y a certainement une satisfaction morale ou sentimentale, mais aucun gain politique. Les émotions, c'est la première maladie qu'il faut soigner si on veut bâtir une stratégie gagnante. Et vis-à-vis des questions de cette nature, c’est la loi du gain politique qui prime.
N.V : Personnellement pensez-vous que le FPI doit aller aux élections en 2015 ?
P.A.N : C'est un problème qui relève du Congrès du FPI et non de moi cri tant qu'individu. Le FPI décidera sur cette question à son congrès qui aura lieu du 11 au 14 décembre 2014. En tout état de cause, il faut savoir que la participation aux élections exige de réunir les conditions de sécurité, d'égalité des chances, de transparence, etc. Encasernernent des FRCI, démantèlement des dozos, réhabilitation de la police et de la gendarmerie, accès équitable aux médias d'Etat, dégel des comptes et avoirs des cadres de l'opposition, restitution de leurs biens, liberté d'expression et de réunion sur l'ensemble du territoire, financement des partis politiques, libération des prisonniers politiques, retour des exilés, etc.
N.V : Quelle est votre vision là-dessus ?
P.A.N : Je préfère garder ma vision pour le congrès (rires)
N.V : Certains estiment qu'aller aux élections ce serait légitimer le régime actuel. Qu'en pensez-vous?
P.A.NLe congrès appréciera et décidera si aller aux élections c'est légitimer Ouattara ou pas.
N.V. : Vous avez récemment déclaré que le FPI doit faire son autocritique, est-ce à dire que vous reconnaissez que le FPI a une responsabilité dans la crise que le pays a traversée ?
P.A.N : Le FPI est un parti critique et autocritique. Cela fait partie des principes qui guident le parti. Toute organisation, à un moment donné, doit faire un bilan pour situer à la fois ses performances et ses insuffisances. Le FPI va le faire et le Congrès sera l'occasion de faire ce bilan, de faire un diagnostic de son fonctionnement, de son action, et d'identifier là où il y a eu des insuffisances et prendre les mesures pour les corriger.
N.V : D'aucuns estiment que vous mettez la question de l'autocritique sur la table parce qu'ayant été écarté de la gestion de la crise survenue en 2002, vous voulez prendre votre revanche...
P.A.N : Nous devons assumer collectivement ce qui s'est passé. Nous sommes tous comptables quelles que soient nos positions. C'est pour cela d'ailleurs que nous nous sommes retrouvés pour la plupart en prison, que nos comptes sont gelés et que nous sommes pour certains d'entre nous sous sanctions internationales.
N.V : Alors êtes-vous prêt à demander pardon comme le gouvernement l'exigeait à un moment donné ?
P.A.N. : Tous ceux qui ont une responsabilité établie doivent demander pardon au nom de la réconciliation nationale. C'est pourquoi, je propose les Etats Généraux de la République pour que ce processus rie soit pas une opération folklorique, mais une opération sérieuse, organisée et structurée pour apaiser tous les cœurs meurtris, dédommager les victimes et promouvoir la réconciliation nationale.
N.V. : Est-ce que l'Alliance vous suit dans votre quête des Etats Généraux de la République ?
P.A.N : Bien sûr. Dans le document que nous avons transmis au gouvernement dans le cadre de l'Alliance, toutes ces questions y figurent. L'Alliance est en phase avec nous sur la question des Etats Généraux de la République.
N.V : Vous affichez une sérénité qui contraste avec l'ambiance générale qui règne au FPI. Que cachez-vous ?
P.A.N : (Rires) Quand on est serein, on ne cache rien. C'est quand on n'est pas serein qu'on cache quelque chose. C'est donc à ceux qui ne sont pas sereins qu'il faut poser la question.
N.V : On vous désigne aujourd'hui comme la tête de file des modérés du FPI, l'assumez-vous ?
P.A.N : Moi, je suis à la tête du FPI dans toute sa diversité.
Notre Voie/ Interview réalisée par :
Augustin KOUYO
BOGA Sivori
Guillaume GBATO
César ÉBROKIÉ
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