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samedi 12 juillet 2014

L’ancien Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo maintenu en détention par la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI)

L’ancien Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo maintenu en détention. Telle est la décision de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI), redue public vendredi.

Le communiqué de la Cour indique que "dans le contexte de sa révision périodique de la détention du suspect, la Chambre préliminaire I a décidé que Laurent Gbagbo resterait en détention".

La Chambre a également "ordonné au Greffe et à la Défense de soumettre, d’ici le vendredi 25 juillet 2014, un rapport sur le suivi des mesures prises relatives à la santé de M. Gbagbo".

Laurent Gbagbo, 69 ans, est accusé par la CPI d’être "co-auteur indirect", c’est-à-dire le donneur d’ordre, de crimes commis pendant la crise postélectorale née à la suite de la présidentielle de novembre 2010. Ces violences avaient fait quelque 3 000 morts.

La chambre préliminaire I de la CPI a confirmé en juin dernier, à la majorité, quatre charges de crimes contre l’humanité à l’encontre de Laurent Gbagbo et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance.
Conformément à l’article 60-3 du statut de Rome et la règle 118 du règlement de preuve et de procédure, la Chambre doit périodiquement réexaminer sa décision de mise en liberté ou de maintien en détention du suspect, au moins tous les 120 jours. Jusqu’à présent, la question de la détention de M. Gbagbo a été examinée à six reprises par la Chambre.

Jef Amann/La Régionale.com

vendredi 11 juillet 2014

Chez nous ?

  C’est là, on « mange » le blé, surtout quand on est au pouvoir.

C’est fou ce qui se passe en France en ce moment ! Oh, ça ne date pas de maintenant, mais depuis le 2 juillet dernier, cela a pris des proportions inimaginables. Un ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, après 15h de garde à vue, est mis en examen dans l’affaire dite « des écoutes » pour « corruption active », « trafic d’influence » et quoi encore ? après les autres « affaires », Bettencourt, Bygmalion. On s’apprête même à enquêter sur un de ses déplacements privés « à bord d’un Falcon appartenant à… » Inutile de vous expliquer dans les détails ces « affaires », car, chez nous en Afrique, cela n’aurait même pas existé. Quel homme de droit de chez nous, droit comme il faut, aurait eu l’outrecuidance de tenter ce défi insensé ?
 
Pour le concerné, Sarkozy, « Il y a une volonté de m’humilier ». Il hurle même à une « instrumentalisation politique » de la justice. Le pauvre ! Il fallait être un Président de chez nous. Chez nous, ça se respecte. Comme un Dieu. Tu as tout, tu peux tout et tout dire, faire et défaire. Rester Président à vie. Tu as même tous les droits, non tu fais le droit et la Constitution de ton pays, tu pisses là-dessus. Tu comptes sur qui pour en parler ? La presse ? Mon œil. Les intellos ? N’en parlons même pas. Les opposants ? Ils attendent leur tour. Pour faire la même choses, souvent pire.
« Corruption active » ? Chez nous, passive et/ou active, c’est du pareil au même, la Justice a d’autres choses plus importantes à faire. Comme mettre vite en prison un voleur de poulet, de cabri et d’huile de palme. Ou sauter vite sur un petit opposant qui n’a rien compris à la politique de chez nous. Celle du Tais-toi et mange !
 
L’épouse Nadia de Jean Copé de l’Ump aurait payé pour 24000 euros (plus de 14 millions de Fcfa) de billet d’avion. Rien que çà ? Pauvre France ! Chez nous ? Il n’y aura rien. L’ancien Premier ministre François Fillon est accusé d’avoir pioché, pour ses déplacements, dans les caisses du parti surendetté, Ump. Chez nous ? C’est là, on « mange » le blé, surtout quand on est au pouvoir. Il peut seriner, Fillon : « La politique, ça ne sert pas à se servir ». Les politiciens en France ne vont pas cesser de nous étonner. Ils règlent leur compte à coup de « sales affaires », petites affaires. Là-bas, tout devient un scandale. Même quand un Président « scoote » (Scooter) pour aller voir une de ses femmes, c’est un scandale. Chez nous, elles se partagent les jours. Disons qu’il partage les jours. Où ? Chez nous pardi ! Et nos peuples ont compris qu’ils ont intérêt à avoir des Présidents comme-çà, comme il faut.

La Régionale / Michel KOFFI

jeudi 10 juillet 2014

Riz : 672 milliards pour atteindre l’autosuffisance



Principale denrée alimentaire du pays, le riz est toujours tributaire des importations. Ce sont plus de 672 milliards F CFA qui sont nécessaires pour atteindre l’autosuffisance.

Si le président de l’office national de développement de la riziculture (ONDR), Yacouba Konaté est optimiste et croit dur comme fer que la Côte d’Ivoire peut atteindre d’ici à 2016, l’autosuffisance alimentaire, cet objectif nécessite pour autant des moyens colossaux. Ce sont en effet 672 milliards F CFA d’investissements qui s’avèrent indispensables pour atteindre cet objectif. Ne produisant que 1 million de tonnes annuellement, pour un besoin de 1, 8 million de tonnes, la filière, à l’image de la Côte d’Ivoire qui est en position de déficit en matières minéralières, n’est pas au mieux de sa forme. Dans ce contexte où seulement 50% des besoins sont couverts, le soutien du Japon apparait comme une véritable bouffée d’oxygène. Le don octroyé dernièrement de 9600 tonnes de riz pour une valeur de 3, 4 milliards F CFA, vient constituer le quatrième d’une série qui s’élève en tout à 24578 tonnes de 2008 à 2013. La particularité du dernier don japonais épouse justement les besoins de financement dans la filière. Il a en effet été décidé que le riz offert par le gouvernement nippon serait destiné à la vente. Dont les fruits seront déposés sur un compte qui financera lui-même des projets formellement identifiés. Convaincu des capacités de la filière, le président de l’ONDR plaide pour que des fonds soient mis à la disposition des producteurs afin que ces derniers relèvent le défi de l’autosuffisance, ne serait-ce qu’à moyen terme.
La Régionale / Touré A

mercredi 9 juillet 2014

45 ème sommet ordinaire de la CEDEAO


"Je suis venu à Accra pour prendre part au 45 eme sommet ordinaire de la CEDEAO"SEM Alassane Ouattara

Sabri Lamouchi (ex-sélectionneur de la Côte d’Ivoire): ‘‘Pourquoi j’ai sorti Drogba et Gervinho ’’

      Sabri Lamouchi, ex-sélectionneur de la Côte d’Ivoire

Alors qu’il est rentré en France, nous l’avons sollicité pour expliquer les motivations réelles de sa démission de son poste de sélectionneur et expliquer les problèmes de capitanat entre les joueurs.        
Sabri Lamouchi (ex-sélectionneur de la Côte d’Ivoire): ‘‘Pourquoi j’ai sorti Drogba et Gervinho ’’

Alors qu’il est rentré en France, nous l’avons sollicité pour expliquer les motivations réelles de sa démission de son poste de sélectionneur et expliquer les problèmes de capitanat entre les joueurs.

Comment expliquez-vous le parcours des Éléphants au Brésil ?

La Coupe du monde est du haut niveau. Et dans ce genre de compétition, il y a de petits détails qui restent importants. Il y a des erreurs à ne pas commettre, notamment pour ce qui est de l’arbitrage. Nous avons pris 5 buts sur des erreurs. Le premier sur une erreur d’inattention à la suite d’une touche contre le Japon. Le deuxième devant la Colombie sur un corner où on devait plutôt s’appliquer en envoyant le ballon dans les tribunes sans avoir honte, où à la rigueur, le jeter encore en touche. Le troisième sur un pénalty et puis un quatrième et un cinquième sur deux erreurs qui n’ont jamais été commises en deux ans, depuis que je suis à la tête des Eléphants. Et de surcroît avec des joueurs qui sont exemplaires, l’un et l’autre sur les deux matches. C’est ce que j’appelle les petits détails qui au haut niveau ne pardonnent pas. Et puis nous n’avons pas eu la chance de tirer profit  des erreurs adverses et de bénéficier de  décisions arbitrales à notre faveur. Pourtant, il y a un ou deux penalties en notre faveur qui ont été ignorés. Un ou deux cartons qui ont été distribués injustement. Je pense au carton jaune de Maestro contre la Colombie, donné par l’arbitre anglais Howard Webb.

Considérez-vous donc que la cause principale de l’échec des Eléphants est le fait des arbitres ?

Je ne veux pas me cacher derrière des erreurs d’arbitrage parce que tout le monde voit que cette coupe du monde est une réelle réussite.  Il y a du monde dans les stades, il y a une magnifique ambiance. Malheureusement, tout le monde observe aussi qu’il y a des erreurs d’arbitrage qui sont généralement en faveur des grandes nations et rarement en faveur des petites nations. Ce sont tous ces petits détails, les uns, après les autres qui n’ont pas été bénéfiques pour nous.

Avez-vous posé des recours ou en avez-vous parlé de manière vive auprès de la Fifa ?

J’ai dit à l’arbitre anglais, Howard Webb qu’il était incompréhensible que les Colombiens sortent de ce match sans carton. J’en ai personnellement parlé en conférence de presse, après le match contre la Colombie et lors d’une réunion technique. Mais que puis-je faire aujourd’hui, alors que la compétition est terminée. On sort sur pénalty plus qu’imaginaire à 30 secondes du rêve  de tout un peuple.

Est-ce que cette élimination n’est pas liée au fait que les Eléphants ont mal joué ?

C’est vrai que nous avons connu une mauvaise entame de match. Mais nous étions pendant 20 minutes en huitièmes de finale. Mais aussi,  il faut le dire, nous avons manqué de maturité. Je pense que dans les 5 dernières minutes, on ne devrait plus chercher à aller marquer un second but, mais essayer de conserver le ballon et ne pas le perdre. A gagner du temps  comme l’ont si bien fait les Costariciens qui, eux, ont fait preuve d’expérience et de vigilance. C’est peut-être, ce qui nous a manqué.

Qu’est-ce qui motive donc les sorties de Didier Drogba et Gervinho, mieux outillés pour ce jeu ?

Quand j’ai fait entrer Wilfried Bony, on s’est  retrouvé du coup avec cinq joueurs à vocation offensive (Didier Drogba, Kalou Salomon, Gervinho, Bony  et Yaya Touré), qui sont des joueurs très peu portés sur les efforts défensifs. A deux ou trois reprises, on aurait pu prendre deux ou trois buts et connaître le K-O. J’ai préféré retrouver l’équilibre en faisant entrer un milieu de terrain. Ça aurait pu être Salomon Kalou mais celui-ci n’avait pas joué le match contre la Colombie alors que Gervinho a disputé trois matchs en une semaine. Bien entendu contre le Japon, j’avais fait le bon choix, de même que contre la Colombie. D’après ce que j’ai entendu, l’équipe avait fait une bonne prestation, malgré la défaite. Mais trois jours après, tout est remis en question. Je ne vois pas les choses sous cet œil-là.

Le capitaine de l’équipe Didier Drogba s’est visiblement fâché après sa sortie ?

J’étais concentré sur mon match. J’ai effectivement eu écho de sa réaction. Mais, je suis surpris de sa réaction. Puisque à ce moment-là, la Côte d’Ivoire était en 8ème. L’intérêt collectif prime avant tout. Quand je vois le Costa Rica qui fait sortir Campbell parce qu’ils sont qualifiés, c’est dire que l’intérêt collectif prime sur tout. Quand je vois Ozil sortir de l’équipe de l’Allemagne, c’est l’état d’esprit qu’il faut avoir. L’entraîneur fait des choix pour l’intérêt collectif. Donc faire sortir Didier ou Gervinho, ce n’était pas une sanction. C’était tout simplement parce qu’on devait garder le ballon, parce qu’on ne devait pas prendre de buts, parce que, entre-temps, les Grecs se faisaient menaçants. Donc, j’ai préféré rééquilibrer le milieu du terrain. C’est pourquoi, j’ai fait entrer Ismael Diomandé et Giovanni Sio.

À vous entendre, la défaite n’a rien à voir avec ces changements ?

Je le répète, nous avons manqué d’expérience, de malice, de maturité et de culture défensive en ce moment de la partie, c’était d’être efficace.  Si je ne les faisais pas et qu’on prenait un but, après, nos chances auraient pu être complètement anéanties.

Quel a été le mode opératoire pour attribuer le brassard à Yaya Touré ?

Pour moi, le problème de capitanat était simple. Le numéro 1, c’est Drogba, le numéro 2, c’est Kolo et le numéro 3, c’est Yaya. Si Didier ne joue pas, c’est Kolo. Et si Kolo aussi n’est pas là, il revient à Yaya de le porter. Il y a même un 4e,  si Yaya ne joue pas, c’est Copa.

Qu’est-ce qui a précipité votre démission ?

Je n’ai jamais parlé de démission. J’ai tout simplement répondu à un journaliste ivoirien sous le coup de l’émotion. Mon contrat arrivait à son terme après la Coupe du monde. Et que c’était peut-être la fin d’une histoire. Je n’avais à aucun moment imaginé la fin de mon histoire avec la Côte d’Ivoire de cette manière-là.

Regrettez-vous cette sortie ?

Sincèrement, je regrette de ne pas avoir dit que j’allais avoir une discussion avec mon président qui m’a fait confiance jusqu’à présent. Mais, avec qui nous étions en totale confiance et transparence. Lui savait que j’avais repoussé toutes les offres de manière à rester concentré sur notre objectif qui était de passer les poules et ensuite continuer l’aventure jusqu’à la Can au Maroc et tenter de ramener la Coupe à Abidjan. Mon objectif à moi était d’entrer dans l’histoire du football ivoirien. Mon envie était de ramener la coupe du Maroc et de rendre la confiance au président Sidy Diallo et aux joueurs qui ont été exemplaires pendant deux ans et surtout pendant cette coupe du monde.

La Fédération ivoirienne de football a fait un appel à candidatures pour le poste de sélectionneur à votre place. Un commentaire ?

Je trouve que c’est normal. Les cinq personnes faisant partie de cette commission ont toute légitimité et je trouve que c’est une excellente idée.

Justement, il y a eu cette période trouble ou des noms ont été avancés (Philippe Troussier, Giovanni Trapattoni…). Cela vous a-t-il déconcentré ?

Vous dire le contraire serait un mensonge. Après les critiques qui ont suivi notre qualification à Casablanca. J’ai été effectivement surpris de lire certaines choses. D’entendre ce que j’ai entendu. Moi, je suis resté concentré sur mon travail. Heureusement que j’avais la confiance de mon président et des joueurs. Pendant deux ans, j’ai travaillé dans un contexte qui n’était pas facile. Et j’ai été très honoré et fier de représenter les Eléphants. Je n’ai jamais cessé de travailler dans l’intérêt du football ivoirien. Ce qui me fait plaisir, c’est que certains dirigeants de clubs amateurs et professionnels pensent la même chose. Parce que dans le groupe, je connais parfaitement les problèmes. J’aimais les joueurs. Les fruits de notre travail ont commencé à payer. Parce que dans le groupe, il y a 6 joueurs qui ont fait trois fois la coupe du monde, 4 en ont fait deux  et il  y a 13 qui étaient à leur première coupe du monde. On a rajeuni cette équipe, on a senti des qualités de cette équipe. Les joueurs auraient mérité d’aller en 1/8ede finale, c’est pour cela que j’ai beaucoup de tristesse…

Avez-vous des contacts avec d’autres clubs ou sélections?

Là aussi, j’ai lu des choses qui sont complétement fausses. Après cette grosse déception, j’ai besoin de repos, malgré des sollicitations. Mais, qui resteront sans suite pour l’instant. Parce que j’ai besoin d’évacuer cette déception(…) J’ai voulu faire en sorte que les Eléphants puissent faire rêver toute la Côte d’Ivoire et ils ont travaillé plus qu’ils ne l’ont jamais fait. Ils se sont préparés comme ils ne l’ont jamais fait, mais on s’est rendu à l’évidence que le football de haut niveau se jouait sur des petits détails.

Considérez-vous que l’éclosion de joueurs comme Serge Aurier, Serey Dié… sont des points positifs de votre passage chez les Eléphants?

Pas seulement… Quand il a fallu prendre la responsabilité d’aller les chercher. Je l’ai fait. Ces jeunes joueurs sont talentueux. Ils sont l’avenir de cette équipe nationale et je suis triste parce qu’il y avait quelque chose de très important qui pouvait se faire. J’ai un goût d’inachevé. Je souhaite à la Côte d’Ivoire et aux Eléphants le meilleur pour demain.

Interview réalisée par téléphone par ADAM KHALIL
Source fratmat.info

mardi 8 juillet 2014

Démolition des quartiers précaires : Des agents municipaux rackettent les populations




Dans le souci de nous rendre compte de l'effectivité de la décision du gouvernement de démolir les zones à risque dans les quartiers précaires, nous nous sommes rendues, le lundi 7 juillet 2014, à Mossikro. Un quartier précaire qui a enregistré le plus fort taux de décès liés aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur le district autonome d'Abidjan. 



 S'il est à noter que l'opération gouvernementale de démolition n'est pas encore effective, les populations sont cependant confrontées à une situation qui les laissent perplexes. Selon des riverains que nous avons interrogés dont Cissé Tahourou, propriétaire d'une concession à Mossikro, ils sont sujets à un racket de la part des agents municipaux, depuis l'annonce faite par le gouvernement de raser certaines zones de ce sous quartier d'Attécoubé. De fait, s'appuyant sur une mesure prise par le maire d'Attécoubé, Danho Paulin, de perforer, d'enlever le toit, les portes et les fenêtres de certaines maisons construites sur des flans, des agents municipaux, chargés de l'opération, s'engraissent les pattes. « Des agents municipaux commis pour détruire les zones à risque font du chantage à certains propriétaires. Ils demandent entre 20.000 et 25.000 F Cfa pour fermer les yeux sur des maisons qui devraient pourtant être démolies. Ceux qui ne sont pas en mesure de donner la somme exigée, n'ont que leurs larmes pour pleurer», a dénoncé Cissé Tahourou qui dit épouser la mesure prise par le gouvernement de raser les zones à risque. Selon lui, il faudra que cette fois-ci, le gouvernement puisse prendre ses responsabilités, pour éviter à ce quartier, les drames qu'il connaît pendant la saison des pluies. Idem pour Koffi Jean François qui, tout en saluant la décision, demande que le gouvernement trouve un site à tous ceux qui seront concernés par l'opération de déguerpissement. En faisant cette proposition, il faisait allusion aux propos du ministre de la Construction, du logement, de l'assainissement et de l'urbanisme, Mamadou Sanogo. Le ministre, dans le cadre du soutien financier du gouvernement aux familles sinistrées lors des éboulements et des inondations, avait annoncé que 850 ha de terrains sont prévus pour la construction de Logements à moyens modérés (Lem) pour les personnes démunies.

source: Soir Info

Reportage exclusif, Sur la route de l’émergence: Tirer leçons des autres




Douze ans après la guerre, les mutilations causées par la rébellion de Foday Sankoh, la Sierra Leone renaît.  Comment tirer leçons des autres?

Dans moins d’un an, la Côte d’Ivoire va affronter l’échéance la plus capitale de son histoire, la présidentielle, après surtout les tristes périodes de 2010.
Effacera-t-elle les tristes évènements du coup d’Etat de décembre 1999 qui ont porté, pour la première fois, depuis son histoire, la violence dans ce pays si paisible? (Il le faut); la rébellion de septembre 2002, avec son cortège d’atrocités ? (il le faut, encore) ; déchirera-t-elle les pages rouges du sang des frères et sœurs tombés, pauvres innocents, lors de la crise post-électorale? Il le faut, enfin. Pour la Côte d’Ivoire.
J’ai vu, comme un étranger de passage, pas tout (on ne voit pas tout en une semaine) un peuple au travail, du moins, Freetown. Un vaste chantier. Riche de promesses. Parce que la paix y est revenue. Mais suffit-elle ? Oui et non.
Oui, parce qu’elle permet d’attirer des investisseurs sur ce petit paradis sur terre les affaires n’aiment pas le bruit, surtout celui des bottes et les vociférations des peuples en furie et de remobiliser, comme un seul homme, toute la sueur des dos unis au travail, l’énergie des fils du terroir pour la reconstruction nationale. Et les signes sont là qui ne trompent guère le visiteur. Pour utiliser une expression bien ivoirienne, « l’argent travaille » ; il va circuler après, si le peuple sait être patient pour récolter les fruits de cette embellie qui aurait pu être présente s’il n’y avait pas eu ces années de guerre. Des années de gâchis. Et Freetown, je veux dire la Sierra Leone, veut rattraper, nous semble-t-il, le temps perdu dans des palabres inutiles. C’est un pays en chantier et au travail ! Comme en Côte d’Ivoire.
Non, parce que la Sierra Leone, comme tous les peuples qui ont connu la guerre, a certes fait le bilan des années de gâchis, mais elle affronte son pire « monstre » que la guerre a conçu : les enfants de la guerre qui ont, aujourd’hui, 25, 30 ans ou même plus et qui, trivialement, « se cherchent ». A l’image des enfants des crises ivoiriennes.
Ils sont dans la foule grouillante de Lumley, Spur, Loop, Campbell Street, Regent, Kissy, etc. Soif de vivre !
Désarmer ou démobiliser une bonne fois pour toutes leurs cœurs n’est pas une mince affaire, c’est pire qu’un apostolat, un véritable parcours du combattant ; les resocialiser non plus, n’est pas aisé. Encore moins les caser quelque part où ils puissent se trouver une occupation saine, surtout que les bancs de l’école n’ont jamais été, pour la plupart d’entre eux, un espace fréquenté.
Sans instruction, éduqués et entraînés pour tuer, quelle(s) solution(s) s’offre(nt) à ces enfants qui ont grandi anormalement?
Ils sont dans les quartiers et rues où il y a peu de place pour la morale. « Ils font presque tous les taxis-motos et n’ont de respect pour personne. Mais une chose est sûre, en matière de sécurité, on n’a pas à se plaindre, ici. », me rassure un compatriote ivoirien, Sylla Passekonan, traducteur-interprète Cedeao. Avant d’ajouter : « Mais, mais… »
Sans famille, dans le monde de la débrouillardise, ils sont plein de générosité, mais, en même temps, plein de violence parce que la vie ne leur a pas fait de cadeau. Ce sont, dans nos capitales, des bombes à retardement, des énergies explosives qui constituent, hélas, la majorité des populations.
« Man, war is no good… Have you finished fighting in Côte d’Ivoire? » (La guerre n’est pas bonne. Aviez-vous fini de vous battre en Côte d’Ivoire ?) Dans un anglais approximatif, le Krio, une créolisation de l’anglais, John P… cherche à m’expliquer ce que je comprends… difficilement. Le regard tourné vers l’océan, il semble réfléchir sur l’immensité de la tâche née de ce gâchis qu’a été la guerre en Sierra Leone, ce petit paradis sur terre. C’est tout cela qu’eux, tout comme nous, devons gérer. Sans compter aussi les victimes de la guerre.
Déjà, en 2013, 11 ans après la guerre, lit-on dans un quotidien de la place, Premier News, un article intitulé « War Victim Cries For Reparation ». Alpha Bagali, rendu complètement aveugle par les rebelles du Ruf et ses deux filles, 12 et six ans, criaient leur famine.
Vers la fin de la guerre, en 2000, en effet, la Truth and Reconciliation Commission (TRC), sous l’ex-Président Alhaji Dr. Ahmad Tejan Kabbah, a recommandé, dans son rapport final, de dédommager les victimes de guerre. 11 ans après, c’étaient, hélas, plus de 50% d’entre elles, selon le même quotidien, qui n’avaient pas encore été dédommagés.
Gérer l’après-guerre est donc plus difficile que faire la guerre. Saurons-nous tirer leçons des autres ?

La Régionale / Michel Koffi

Emergence à l’horizon 2020 Faut-il rêver avec le chef de l’Etat ?


Le vocabulaire des ivoiriens s’est enrichi depuis l’accession du président Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, d’un nouveau mot : émergence. Le chef de l’État nourrit l’ambitieux projet que d’aucuns trouvent d’ailleurs utopique, de faire de la Côte d’Ivoire à l’orée 2020, un pays émergent. Mais au-delà du slogan, que renferme ce thème et quelle appréhension en a l’ivoirien lambda ?

Le président de la république, Alassane Dramane Ouattara jure presque la main sur le cœur depuis qu’il a accédé au pouvoir qu’il fera de la Côte d’Ivoire un pays émergent d’ici à 2020. Cette « obsession » a fait tilt dans les mœurs ivoiriennes puisque « émergence » ou « émergent » sont désormais des mots à la mode dans le vocabulaire des ivoiriens. Au-delà de l’effet de mode, il est bon de se demander si l’ambition de l’économiste et financier Alassane Ouattara est légitime ou réalisable tellement les adversaires politiques du chef de l’État tournent son projet en dérision quand ses fanatiques qui ne jurent que par lui sont persuadés qu’il y parviendra. « Les pays émergents sont des pays dont le PIB (produit intérieur brut) par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connaissent une croissance économique rapide et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés » peut-on lire dans le dictionnaire. Pour faire simple, on va dire que qu’un pays émergent est un pays sous-développé mais qui tend par ses performances économiques notamment vers le développement dont il est à mi-chemin. Cela, contrairement au pays développé. Devenir émergent suppose à priori gagner en niveau de vie grâce à l’amélioration de ses agrégats économiques que sont essentiellement le taux de croissance et le produit intérieur brut (PIB). La question est donc de savoir si la Côte a véritablement les moyens d’atteindre en 6 ans maintenant, ce cap que lui fixe son président. Etienne, tendant vers la quarantaine, titulaire d’un BTS en gestion mais exerçant pour l’heure dans le domaine juridique, n’y croit pas un traitre-mot. Modéré et aux antipodes des militants ultra-nationalistes fervents de l’ancien président Laurent Gbagbo, Etienne est convaincu que le projet du chef de l’État est une gageure, voire un leurre. « Vous êtes vous-même dans ce pays et vous voyez les réalités du terrain, pensez-vous vous-même que cela soit réalisable ? » nous rétorque-t-il avant de décocher une flèche. « Les routes que le régime actuel est en train de construire, ce n’est pas ce que l’on mange et de plus, pour la plupart, ce sont des projets qui datent de l’ère Gbagbo » lâche-t-il au bord de l’exaspération. Mlle Camara Bintou, moins de la trentaine et gérante d’un magasin de pagnes du côté de Yopougon Toits-rouges, n’abonde pas dans le même sens qu’Etienne. «  Adophile » (fanatique du président Alassane Ouattara), elle supplie presque de croire au projet de son champion, persuadée qu’elle est que tout ce que ce dernier se transforme en or. « Bravetchê va y arriver, croyez-moi, il sait de quoi il parle et n’oubliez pas que qu’il est banquier, il sait de quoi il parle » avance-t-elle souriante à souhait. Après s’être mis d’accord sur la définition du PIB, à savoir que c’est la valeur totale de tous biens et services dans un pays donné, au cours d’une année donnée, de la croissance économique qui n’est rien d’autre que la variation positive de la production de biens et services dans une économie sur une période donnée, ainsi que du taux de croissance, autrement dit, le taux de variation du PIB, écoutons Mamadou Koulibaly, économiste, leader de parti politique et ex président de l’assemblée nationale. « Dans le discours actuel, il revient très souvent que le gouvernement ivoirien envisage de partir d’une économie traumatisée, pauvre et très endettée pour arriver à ce qu’il appelle une économie émergente en 2020. Ce discours est sans cesse repris par les différents membres gouvernement au point que certains finissent par le croire … »peut-on lire dans un article publié par AFRIQUE en2013. Et dans lequel il poursuit pour dire que « nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir comment leur pays fera pour devenir une économie émergente en 2020, dans 8 ans seulement ? ….elle qui est présentée à l’heure actuelle comme une économie PPTE  (pays pauvre très endetté) ? ». Autant donc dire que l’opposant et professeur d’économie ne croit pas du tout à l’émergence puis qu’il enfonce le clou en affirmant que « sans entrer dans les subtilités, retenons qu’une économie PPTE du genre de la Côte d’Ivoire a terminé l’année 2011 avec un taux de croissance de -5% du PIB alors qu’une économie émergente comme celle de la Corée du sud, par exemple a eu dans la même période un taux de croissance du PIB de 3, 9%. Si la Côte d’Ivoire veut être émergente en 2020, cela veut dire qu’elle se donne 8 ans pour atteindre les performances d’une économie comme celle de la Crée du sud. En un mot, le président de LIDER estime que parler d’émergence en 2020 relève de la propagande et il conclut sa démonstration par « …toujours en se fondant sur l’hypothèse optimiste d’un taux de croissance de 9% en Côte d’Ivoire pour l’année 2012, le modèle mathématique de dynamique économique nous dit qu’il faudrait au moins 20 ans pour être émergent. Soit en 2032. …Il est donc que la société civile et les populations ivoiriennes restent en éveil et demandent des comptes aux dirigeants du pays de manière à ne pas sombrer dans l’attente béate d’un renouveau qui ne repose sur rien. L’émergence ne se décrète pas politiquement, elle se construit économiquement » tranche sentencieux le bouillant Mamadou Koulibaly. Qu’à cela ne tienne, Bamouni Dj ne démord pas pour autant. Toute juste lettrée, elle a une foi inébranlable en l’avenir avec Ado et pour elle il ne faut retenir qu’une chose par émergence : la richesse qui s’annonce pour bientôt. A la vérité, les mentalités doivent y être pour quelque chose pour atteindre le niveau des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) dans l’émergence. Et les paroles de Venance Konan plaident dans ce sens lorsqu’il fait allusion à l’impératif de la bonne gouvernance. S’extasiant devant les infrastructures marocaines et citant un de ses interlocuteurs lors d’un voyage au Maroc, il avance « il ne faut pas rêver. Il y a les pays d’Afrique du nord, qui jouent peut-être dans la même équipe que l’Afrique du Sud d’un côté, et nous de l’autre côté …. Si nous voulons vraiment prendre le chemin de l’émergence, et si nous voulons vraiment y arriver en 2020, nous avons intérêt à mettre le paquet sur l’éducation dès maintenant….il faudra comme on le fait au Maroc (qui n’est pas encore émergent NDLR) que nous donnions envie aux investisseurs de choisir notre pays plutôt qu’un autre… ».

La Régionale / Touré Arouna

lundi 7 juillet 2014

Forum Forbes Afrique 2014: Pour une modélisation endogène de la bancarisation en Afrique !

    
    Au total, 23 Africains figurent dans le classement général, dont un dans le top 50.


Les préparatifs vont bon train pour l’édition 2014 du Forum économique Forbes Afrique, qui se tiendra le 25 juillet, à Brazzaville au Congo. Avec pour thème: «Les défis de la bancarisation: construire le modèle Africain». La Régionale qui offre un zoom sur l’actualité de demain, bien entendu, y sera pour faire partager sa vision d’un afro-optimisme de bon aloi. Mais, à deux semaines de ce rendez-vous attendu par le continent et la planète, il importe de situer nos lecteurs sur les enjeux de ce Forum qui se présente, désormais, comme déterminant pour changer le visage et l’âme de l’Afrique. Prospective journalistique.
Dans l’argumentaire du choix de cette thématique fort volontariste et, un tantinet pragmatique, le magazine étasunien affirme qu’aujourd’hui en Afrique, seule une personne sur dix est bancarisée. «Insuffisance ou irrégularité des revenus, déficit des infrastructures et des réseaux bancaires… les freins à la bancarisation africaine sont nombreux. Elle constitue pourtant un processus clé dans le développement économique et social : pour les individus en droit de sécuriser leurs avoirs et d'accompagner leurs projets de vie, pour l’État qui vit en large partie des recettes fiscales générées par les revenus de l'économie formelle, et pour l'ensemble des acteurs privés qui bénéficient directement ou indirectement d'une plus grande fluidité des échanges financiers», pose comme problématique, le news magazine économique. Dont le forum se déroulera, comme ce fut le cas les trois précédentes années, à l’auditorium du ministère congolais des Affaires étrangères et de la Coopération. Et, dans le droit fil de la pertinence au niveau de ses thèmes, à l’instar de la question énergétique en 2013, celui de cette année revêt un enjeu majeur voire vital pour l’émergence et le développement du Continent.
L’innovation, un levier indispensable
Si l’intérêt de tous converge, en effet, dans le processus de bancarisation, celui-ci demeure tributaire de deux leviers indispensables: la confiance, qui conditionne tout échange financier, et l’innovation, qui transcende les mentalités et les pratiques. Les avancées remarquables du « mobile banking » en Afrique, consacrent les bienfaits de l’innovation, et peut être la construction d’un « modèle africain », mais de nombreux obstacles restent à dépasser pour développer l’inclusion financière, et sa promesse d'une société plus cohésive, d'un développement plus équilibré.
En mettant cette année la bancarisation au cœur de son programme, en regroupant les volontés politiques et privées autour de la question, le Forum Forbes Afrique 2014 se dote d’une ambition : contribuer à construire les conditions de la confiance et de l’innovation, pour accélérer l’émergence du Continent.
État des lieux et perspectives
Au-delà des discours protocolaires avec la dizaine de chefs d’État annoncés aux côtés du Président Denis Sassou-Nguesso, ainsi qu’un panel de personnalités du monde des affaires et de la haute finance, des institutions de micro finance et des Tic, une étude menée par un pool de cabinets présentera une étude sur l’état des lieux et les perspectives de la bancarisation en Afrique.
Celle-ci s’attèlera à opérer un retour sur la définition de la bancarisation, ses conditions, ses freins et ses avantages pour l’État, le secteur privé et l’individu. Quel lien existe-t-il entre la bancarisation et le développement économique et social d’une société ? État des lieux et panorama de la bancarisation en Afrique : Existe-t-il des disparités géographiques, sociologiques ? Si oui à quoi sont-elles dues ? En quoi la bancarisation et l’accès à des services financiers, favorisent-ils le passage de l’économie informelle à l’économie formelle ?
Trois table-rondes opératoires
Trois table-rondes de haut vol ponctueront le Forum pour rendre opératoire la notion de bancarisation en Afrique, aux fins qu’elle porte l’émergence amorcée.
La première est intitulée: «Développer la confiance : quelles solutions politiques pour favoriser la bancarisation ?». La confiance sociale est la condition préalable à la bancarisation de l’Afrique: confiance des banques envers les individus, en dépit de revenus modestes ou irréguliers, confiance des individus envers les banques dont ils ne maitrisent pas toujours les codes, et enfin, confiance de tous envers l’Etat, qui doit garantir la stabilité du cadre politique et juridique, et le règlement juste et transparent des litiges commerciaux et financiers. Comment améliorer le climat des affaires et mettre en place les cadres politiques et juridiques favorables au développement de la bancarisation ? Quel type de programmes/campagnes les acteurs institutionnels peuvent-ils promouvoir pour faire évoluer les mentalités des Africains vis à vis de la banque ? Est-il possible / souhaitable / nécessaire d’harmoniser les réglementations au niveau régional ?
Table-ronde 2:«L’innovation, catalyseur de la bancarisation africaine : le cas du «mobile banking». Au sens large, le concept de « mobile banking » désigne l’ensemble des services financiers pouvant être offerts via le mobile (sur un Smartphone ou simplement par sms, avec ou sans compte bancaire). L’essor remarquable de la technologie cellulaire en Afrique et le développement conjoint d’applications bancaires innovantes, ont fait du téléphone mobile un puissant instrument d’inclusion financière des populations ; car il permet de palier à la fois le déficit d’infrastructure et des réseaux bancaires et l’irrégularité des revenus des particuliers (commission faibles, à la transaction).La guerre fait rage entre les opérateurs télécoms, -car le « mobile banking » fidélise les clients tout en participant à l’image sociale de l’opérateur, mais également entre les banques et les opérateurs qui se substituent à elles…
Comment ces solutions sont-elles en train de révolutionner les pratiques financières en Afrique ? Les opérateurs vont ils se substituer aux banques ? Y a-t-il des limites au modèle «mobile banking» ? Quid de l’interconnexion des systèmes ? L’Afrique évolue-t-elle vers une bancarisation « parallèle » au système bancaire ?
La Table-ronde 3 portera sur l’item «Bancarisation et financement d’entreprise : un modèle africain en construction ?». Parmi les principales raisons d’ouvrir un compte bancaire en Afrique, on trouve le besoin d’emprunt pour répondre à des situations d’urgences personnelles. Pour créer leur petite et moyenne entreprise, les africains ont encore très souvent recours aux financements traditionnels informels (solidarité familiale, tontines etc.), aux instituts de micro-crédit qui ont su développer des programmes adaptés à l’échelle et au profil de risque des projets de ces nouveaux clients ; ou pour les projets de plus grande envergure, aux fonds d’investissement, de plus en plus nombreux à se spécialiser sur l’Afrique.
Les banques n’ont-elles pas vocation, en Afrique comme ailleurs, à investir le créneau du financement d’entreprise? Quelles solutions bancaires développer alors pour coller aux profils des projets entrepreneuriaux en Afrique ? Et inversement comment faire basculer dans l’économie formelle les systèmes solidaires traditionnels ? Quel rôle les instituts de micro-crédits peuvent-ils jouer pour faciliter la bancarisation de leurs clients ? Quel rôle pour les fonds d’investissement, de plus en plus nombreux à se spécialiser sur l’Afrique ?
Des 23 milliardaires africains !
In fine, le Forum Forbes Afrique vise à être un incubateur de richesses, globale, sociale, individuelle. Ainsi, comme c’est le cas depuis 2011, le magazine Forbes publie, chaque année, en mars, le classement et la liste des plus riches au monde. Au total, 23 Africains figurent dans le classement général, dont un dans le top 50.
Le Nigérian Aliko Dangote occupe la 23e place de ce classement. Sa fortune est estimée à 25 milliards de dollars. Trois autres Nigérians figurent dans le classement général, dont une femme : Folorunsho Alakija (2,5 milliards de dollars). La femme la plus riche d’Afrique et l’investisseuse angolaise Isabel Dos Santos, à la tête de 3,7 milliards de dollars.
 En Afrique du Nord, le plus riche est l’Egyptien Nassef Sawiris, le PDG d’Orascom Construction Industrie. Classé à la 205e place du classement général, il dispose d’une fortune estimée à 6,7 milliards de dollars. Il est suivi par l’industriel Issad Redrab, PDG du groupe Cevital et dont la fortune s’élève à 3,2 milliards de dollars. Il est suivi par le marocain Othman Benjelloun dont la fortune est estimée à 2,8 milliards de dollars.
La première place du peloton revient à Bill Gates qui est redevenu, après 4 ans d’absence, l’homme le plus riche au monde, avec une fortune estimée à 76 milliards de dollars. Le roi mexicain (d’origine libanaise) des télécommunications, Carlos Slim, qui retourne à la 2e place avec ses 72 milliards de dollars.
La Régionale / ADAM SHALOM

France : Amina Sboui, la militante tunisienne, agressée à Paris


Amina Sboui, la militante féministe tunisienne, a été victime d’agression dimanche matin à l'aube. Ce forfait d’une rare violence est le fait des extrémistes religieux à Paris. Ses agresseurs lui ont rasé les sourcils et une partie du crâne avant de la laisser partir.
La jeune militante féministe Amina Sboui, 19 ans, connue comme la première "Femen tunisienne", a été violemment agressée dimanche 6 juillet à l'aube près de la place de Clichy, à Paris.
Dans une publication postée sur sa page Facebook, elle affirme que "cinq individus l'ont obligée à sortir du métro" vers 5 heures du matin. Les hommes, des musulmans radicaux, l'ont alors traité de "sale pute" et affirmé qu'elle "ne méritait pas la beauté qu'Allah lui avait donné". Ils lui ont ensuite rasé les sourcils et une partie du crâne. Amina a finalement réussi à partir après qu'elle a juré qu'elle allait lire le Coran. 

Jef Amann/La Régionale.com

Ponts, autoroutes, aéroports… « Le Salut de l’Afrique passe par les investissements dans les infrastructures » selon un spécialiste




L’ Afrique, et particulièrement l’Afrique de l’Ouest ne devra son salut que dans les investissements dans les infrastructures. C’est le « diagnostic » de la BOAD qui à travers son vice-président, Bassary Touré, recommande de compter davantage sur soi-même que d’attendre de l’aide publique au développement.

Le développement rural, les technologies de l’information ou encore l’environnement certes… Mais surtout les infrastructures de façon globale. C’est la priorité du nouveau mandat de la banque ouest-africaine de développement (BOAD) dont les instances viennent d’être renouvelées. Invité le week-end dernier sur RFI, son vice-président, Bassary Touré l’a souligné tout en rappelant la nécessité pour le continent d’accéder à des taux de croissance à deux chiffres. « Cela passe par les infrastructures…on est à 5 ou 6% de taux de croissance sans les infrastructures, imaginez ce que ce sera avec les infrastructures…note-t-il. Raison pour laquelle selon l’invité de RFI, la BOAD injecte des financements dans des secteurs tels que le chemin de fer, les autoroutes ou dans l’aménagement des aéroports. A ce sujet et répondant à une question sur les projets en cours de la banque, il a cité la construction de ponts en Côte d’Ivoire et un aéroport en cours de réalisation au Sénégal. Pour le vice-président de la BOAD, les dirigeants africains doivent faire preuve d’imagination et approfondir les marchés financiers et notamment le marchés sous régionaux afin de sortir de l’ornière. Et Bassary Touré de renchérir qu’il faut absolument trouver des alternatives et approfondir les ressources domestiques et compter sur soi-même. Il fonde sa théorie sur le fait que l’aide au développement doit être considérée comme étant en voie de tarissement, les pays nantis donnant de moins en moins aux pauvres. Aussi le spécialiste prône-t-il entre autres aux leaders africains des créneaux tels que les ressources des compagnies d’assurances, celles de la sécurité sociale. Mais il recommande surtout la collaboration avec les pays émergents que sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Avec une mention particulière pour la Chine « qui s’investit beaucoup en Afrique » a-t-il noté. C’est que pour Bassary Touré, les partenariats public-privé, pourtant décriés en Europe, s’apparentent   à une alternative aux nationalisations. Lesquelles ont montré leurs faiblesses à l’image des privatisations à outrance qui n’ont pas produit les effets escomptés. « Dans tous les cas, il y a des projets prioritaires où il faut que l’État essaie de susciter l’intérêt du secteur privé » clame le vice-président de la BOAD pour lequel il faut absolument désenclaver et intégrer l’Afrique.
La Régionale / Touré Arouna

Amputée des jambes et des mains, ça n'en valait pas la peine


A la suite d'une opération de chirurgie esthétique, une femme a perdu ses mains et ses jambes. Aujourd'hui elle témoigne et nous exhorte à ''rester nous mêmes''

En 2010, Apryl Brown échappait à la mort après avoir tenté d'aller contre la nature. La femme de 47 ans s'injectait depuis des années un produit chimique pour améliorer l'apparence de son fessier. Résultat, un staphylocoque a causé l'infection de tous ses membres, ses pieds et ses mains devaient alors lui être amputés.
Et pourtant, la coiffeuse-styliste et mère de deux filles se sentait bien dans sa peau à l'exception d'un complexe qui lui aura coûté cher: des fesses trop plates.
En 2004, une cliente lui explique qu’elle fait des injections de silicone à prix abordable et qu'il suffirait seulement de quatre séances d’injections pour développer le postérieur d'Apryl.
Les cinq années qui ont suivi cette pratique ont été rythmées de douleurs atroces et un nombre incalculable de visites chez le médecin. Au total, elle va subir 27 opérations chirurgicales, dont l'amputation de ses jambes, de ses mains et une partie de son fessier, pour avoir la vie sauve.
Le produit responsable de ses infections était en fait du "Mastic pour salles de bains". A ce jour, Apryl met en garde: «Soyez vous-mêmes, nous avons été créés pour être nous-mêmes.»
Voici, en version originale, le témoignage bouleversant d'Apryl

La Régionale

Compétition Internationale d’Art Pyrotechnique: Des musiciens du feu en Côte D’Ivoire.



Ces musiciens du feu, ou maîtres du feu, se sont donné rendez-vous le 08 Août pour un spectacle de son, de lumière et de couleur qui illuminera de milles feux, le ciel d’Abidjan.

Décembre 2011, les Ivoiriens se familiarisent avec des spectacles pyrotechniques de calibre international sur les bords de la lagune ébrié. Avec les concepts de "Abidjan ville lumière" ,ou  "Abidjan perle de lumières", la capitale économique revêt son costume de couleur pour célébrer, avec faste, les fêtes de fin d’année. Trois ans plus tard, fort de ces années d’expérience, la symbolique de la date d’anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire ce 08 Août 2014 , a été choisie par Apotéoz, mettre d’oeuvre de la dernière édition, et Brezac Artifices pour organiser le premier concours international d’art pyrotechnique en Afrique baptisé ‘’Symphonie de Feux d’Abidjan’’.

 Entre de bonnes mains, le maniement du feu devient un art, une partition orchestrée par des musiciens. Ces musiciens du feu, ou maîtres du feu, se sont donné rendez-vous le 08 Août pour un spectacle de son, de lumière et de couleur qui illuminera de milles feux, le ciel d’Abidjan. Pour le 54 ième anniversaire de notre pays, c’est donc un cadeau d'exception, à hauteur des ambitions de développement économique mais aussi culturel de la Côte d’ivoire, que Apoteoz créateur d’événements spéciaux et Brezac Artifices réunissent pour une compétition inédite sur le continent, le gratin des maîtres artificiers. Une double expertise, l’alliance du talent et de la maitrise pour proposer une performance visuelle et une prouesse technique en toute sécurité.
Cette première édition de Symphonie de Feux, sous la forme de spectacle géant mettra en compétition trois pays qui viendront faire montre de leur génie. Le Brésil, la Chine et la France. Trois continents, représentés par trois pays réputés pour la qualité de leurs feux d’artifices viendront s’affronter en terre Africaine. La Côte d’Ivoire a l’occasion de démontrer son savoir faire naissant. Pour ce concours unique, un jury d’exception sera charger de designer le vainqueur. Cette évaluation tiendra compte de l’innovation des participants, de la qualité artistique de leur prestation , la mise en scène, le rythme.. autant de critères qui détermineront le gagnant de cette première édition.  Afin d’établir une relation participative avec le public qui sera chargé de designer son coup de coeur.
 La Régionale / MIKE SAPIA

dimanche 6 juillet 2014

Le Liberia, nouveau paradis des surfeurs


Large sourire aux lèvres, Sam Brown Jr saute prestement sur sa planche de surf, apprivoisant la vague monstrueuse qui se dresse derrière lui comme un animal déchaîné et écumant.
Ce jeune homme de 21 ans fait partie des passionnés de surf de plus en plus nombreux au Liberia, attirés par les rouleaux qui font de ce pays d'Afrique de l'Ouest l'un des derniers paradis encore intact pour les surfeurs de la planète.
"Ce qui rend le surf si bon au Liberia, c'est les vagues", dit-il, de retour sur la plage.
Difficile d'imaginer des surfeurs insouciants dans un pays surtout connu pour les guerres civiles qui s'y sont succédé de 1989 à 2003, faisant plus de 200.000 morts et laissant le pays en ruines. Des images d'enfants-soldats drogués brandissant des mitrailleuses ont fait le tour du monde.
Mais le tourisme du surf s'y développe lentement et le Liberia commence à acquérir une certaine réputation à cause de ses parfaits "point beaks" (lieux où les vagues se brisent au large), ses plages spectaculaires, ses eaux chaudes et l'accueil amical de ses habitants.
La légende veut que les premiers surfeurs soient apparus au Liberia dans les années 70, mais il a fallu attendre qu'un film sur ce sport remporte des prix à des festivals en 2008 pour que les touristes commencent à s'y rendre en plus grand nombre.
"Sliding Liberia", tourné au Liberia en 2006 par Nicholai Lidow et Britton Caillouette, relate l'histoire d'Alfred Lomax, devenu le premier surfeur du pays après avoir trouvé un bodyboard (planche) dans une décharge de Monrovia alors qu'il tentait d'échapper à des rebelles.
Le film a attiré des surfeurs d'Amérique et d'Europe, mais inspiré aussi des expatriés installés à Monrovia, qui ont à leur tour donné des idées à des natifs du coin comme Sam Brown, qui vit avec ses parents dans le village de pêcheurs de Robersport (nord-ouest).
"Nous ne connaissions rien au surf au Liberia durant la guerre. Ce sont les touristes qui ont introduit ce sport au Liberia", dit Sam.
- Les meilleures vagues d'Afrique -
Les meilleurs vagues du Liberia se trouvent autour du village de Sam Brown, accessible à pied de la Sierra Leone, sur la péninsule de Cape Mount, juste au-dessus du Lac Piso qui domine l'ouest du Liberia.
Une piste serpentant entre les champs de manioc, les plantations de palmiers à huile et une épaisse forêt mène à Robertsport. Après trois heures de route pour parcourir les quelque 110 kilomètres séparant le village de la capitale Monrovia, le chemin de terre débouche sur une côte spectaculaire.
Une profonde fosse sous-marine au large d'une courte bande de côte orientée vers le sud-ouest est à l'origine de cinq spots parfaits. Et l'on peut se rendre à pied de l'un à l'autre.
"Au début, surfer était vraiment dur car c'est très fatiguant. Quand nous n'avons pas de quoi manger à la maison, nous ne surfons pas, parce qu'après le surf, on peut avoir faim", dit Claudius Bright, 20 ans, originaire de Robertsport, qui pratique le surf depuis trois ans.
Comme Sam Brown et Claudius Bright, une trentaine de personnes surfent à l'endroit appelé Shipwreck.
L'océan Atlantique s'y jette contre la côte en formant un rouleau comme un pipeline sur lequel les surfeurs peuvent glisser sur au moins 180 mètres.
- Maintenir la paix -
Moritz Fahsig, 38 ans, et sa petite amie Susi Brandt, 31 ans, qui travaillent à Munich dans le marketing en ligne, sont venus surfer à Robertsport, séduits par les vastes étendues de côte déserte, loin des plages bondées d'Australie ou d'Afrique du Sud.
"Ailleurs, quand vous êtes seul, vous avez de la veine. Ici, c'est quand quelqu'un partage avec vous une bonne vague que vous avez de la chance", se réjouit Moritz.
Les surfeurs devaient au départ camper sur la plage, mais le confort s'est amélioré depuis que Sean Brody et Daniel Hopkins, tous deux âgés de 29 ans, ont ouvert il y a cinq ans Kwepunha Retreat, la première école de surf du Liberia dotée de chambres.
"Je ne peux pas dire que le surf à lui seul maintienne la paix mais je crois qu'il y contribue", déclare Sean Brody, frère de l'acteur américain Adam Brody.
"Quand une forte population de jeunes n'ont rien à faire, ils sont tentés d'être impliqués dans des affaires de drogue, d'armes", estime-t-il.
Kwepunha a mis en place un système permettant aux jeunes d'emprunter des planches à condition de fréquenter l'école, de participer au nettoyage des plages et d'être plus généralement des citoyens responsables.
"Je ne peux pas dire que (ces jeunes) soient des anges -- ils se querellent" -- mais c'est pour savoir "qui a pris la meilleure vague, ils ne retournent pas à la guerre civile", assure Sean Brody.
Certains Occidentaux aimeraient sans doute garder secrets ces extraordinaires spots. Mais les habitants de Robertsport, eux, espèrent que l'essor du surf permettra de soulager les problèmes économiques et sociaux d'une communauté appauvrie, ravagée par la guerre, qui survit grâce aux maigres revenus de la pêche artisanale.
Sean Brody, qui est titulaire d'un diplôme de tourisme durable, pense qu'une arrivée massive de touristes est inévitable mais est décidé à tout faire pour que les nouveaux visiteurs, les écoles de surf et les hôtels préservent la culture, protègent l'environnement et bénéficient à l'économie locale.
"Le tourisme va arriver. Il est simplement important pour nous d'être ici pour mettre sur pied un modèle de développement durable", explique-t-il.

Au Burkina, la Cédéao prône la libre circulation en Afrique de l’Ouest

Ouagadougou  abrite depuis ce 4 juillet un forum régional sur la libre circulation des personnes et des marchandises dans l’espace Cédéao. A l’ouverture de ce forum, le président a souligné que la zone de libre-échange peine à « fonctionner de manière satisfaisante ».
Exemples dans le sud du Sénégal où les habitants souffrent de l'enclavement de la région et à la frontière entre la Guinée et le Mali où le transport clandestin se développe de plus en plus.
Selon Kadré Desiré Ouedraogo, président de la Commission de la Cédéao, les citoyens sont quotidiennement confrontés « au racket, à l’intimidation, au harcèlement des agents de police, de gendarmerie, des douanes et de l’administration » en poste aux frontières.
Au Sénégal, à Ziguinchor dans le sud du pays, où s'est rendue l'envoyée spéciale de RFI, les habitants souffrent de l'enclavement. Pour se rendre à Dakar, la capitale, il leur faut prendre la route. Une étape qui peut durer plusieurs heures, en raison des nombreuses tracasseries rencontrées à la frontière gambienne. C'est le cas des transporteurs qui font transiter chaque jour des marchandises venant du Sud pour les acheminer à Dakar.
Des discussions de plusieurs jours
Assane Mbaye vérifie ainsi constamment l'état de son chargement. Son camion est rempli de mangues, qu'il doit amener à Dakar pour approvisionner les marchés de la capitale. Seulement, avant son départ, ce vieux routier a toujours un doute : la durée du voyage est aléatoire, à cause des nombreux contrôles au niveau de la frontière gambienne.
« A chaque fois, explique-t-il, on nous demande de décharger nos camions, les douaniers inspectent les produits. Normalement, ils devraient juste utiliser un pont à bascule pour peser nos camions et voir s'ils ne dépassent pas les 50 tonnes autorisées. Mais ils n'en n'ont pas et cela nous pose problème. » Résultat : les discussions peuvent durer plusieurs jours. Et cela a un coût.
« Souvent, poursuit Assane Mbaye, on doit stationner pendant 10 à 15 jours. Et tous les jours d'attente, nous dépensons 5 000 francs CFA pour manger. On nous impose de payer 50 000 francs CFA la traversée du bac. Lorsqu’on transporte des mangues, on doit parfois négocier pour éviter d'attendre et de voir pourrir les fruits. »
En début d'année, les transporteurs sénégalais avaient rejeté les nouvelles tarifications du bac et boycotté le passage de la transgambienne. Cela avait duré plusieurs mois. « Cela nous avait couté très cher car certains véhicules ne sont pas en bon état et ils ne peuvent pas faire un long trajet, affirme Lansana Konté, secrétaire général des transporteurs de Ziguinchor. Mine de rien, on peut dépenser le double du carburant qu’à l’ordinaire en Gambie. »
Pour atténuer ces problèmes, les transporteurs misent sur la construction d'un pont, mais ce projet, financé par la Banque africaine de développement, connaît du retard.
Des commerçants rackettés entre le Mali et la Guinée
Entre le Mali et la Guinée, c'est plutôt le racket qui est mis en cause. L'expression selon laquelle la Guinée et le Mali sont deux poumons dans un seul corps ne semble pas etre effective pour les commerçants. A Kourémalé, ville qui traverse la frontière, les marchands des deux bords accusent les policiers de les rançonner. Ils seraient contraints de payer 1 000 à 1 500 francs CFA à chaque traversée, qu'ils soient en règle ou pas.
Koumba Diakité, vendeuse de bijoux et de boubous traditionnels, se rend regulièment à Bamako par la route. Apres trois ans d'activité, elle indique qu'elle ne pourra pas supporter encore longtemps cette situation. Elle envisage de restreindre son commerce, voire de changer de métier.
D'autres estiment n'avoir pas le choix. Comme des centaines d'autres, Nankoumba Doumbouya, revendeur de téléphones portables à Siguiri, se tourne desormais vers le transport clandestin.
L'activité, organisée en général par des motards, consiste à dissimuler et à transporter la marchandise en contournant Kourémalé, pour échapper au contrôle douanier. Une réalité que déplore le commerçant guinéen qui regrette que la libre circulation des personnes et de leurs biens en Afrique de l'Ouest n'existe, en fait, que sur le papier.

Source: rfi.fr