L'ex-quartier général de campagne du président Laurent Gbagbo a encore été violemment attaqué hier en début d'après-midi. La première fois, c'était le 18 août 2012. Les auteurs de cette nouvelle agression inexplicable n'ont pas été identifiés. Ils laissent derrière eux un siège totalement mis à sac, des militants brutalisés et dépouillés comme le montre l'état des lieux.
A quelques mètres du Qg de Laurent Gbagbo faisant office de siège du FPI, on aperçoit la présence des policiers et des agents de l'Onuci.
Sur les lieux, c'est la désolation qui se lit sur le visage des militants meurtris après le passage des agresseurs. De nombreux tessons de bouteille couvrent le sol carrelé et dans le gazon de la cour. Ces débris de bouteilles cassées accueillent tous les visiteurs qui arrivent sur les lieux pour constater les dégâts. De la cour, on voit tous les éclats des vitres. C'est le cas du bureau de la Jfpi. Les contreplaqués utilisés pour cacher des baies non vitrées sont cassés. Al'intérieur du bâtiment, des ampoules électriques et les brasseurs d'air sont arrachés au mur et brisés. Les brisures des ampoules jonchent le sol et exigent une grande prudence pour ne pas se faire blesser. Des photos, des cartes de militants et autres documents précieux du Fpi sont également éparpillés au sol. Ce sont des signes annonciateurs de l'ampleur du préjudice causé au Front populaire ivoirien. Dans les bureaux, le décor ne surprend pas. Parce que les malfrats ont visité les coins et recoins du Qg. Les tables et bureaux sont renversés, les tiroirs à terre et rares sont les chaises qui ont résisté à la barbarie. Les ordinateurs sont totalement détruits comme au secrétariat. «L'unité centrale de mon ordinateur a été emportée. Ils m'ont arraché mon sac à maincontenant mon argent, ma pièce d'identité et mon passeport. Ils ont emporté mes téléphonesportables »,explique, le regard perdu, Tano Ablan Rosa, assistante du secrétaire général. Visiblement, elle a du mal à comprendre ce qui a bien pu inspirer ces individus sans foi ni loi. «J'étais au bureau en train d'échanger avec le député KouakouKra et Pamela Litché quand ces individus sont arrivés... Aucun bureau n'a été épargné », ajoute-t-elle.
Le bureau de la chargée des finances est passé au peigne fin. Le fichier des militants ayant acheté leurs cartes de membre, a été emporté et l'ordinateur détruit. Les bureaux du président du parti et du secrétaire général sont littéralement saccagés et pillés. Les visiteurs sont partis avec le téléviseur. Les reliures de journaux sont aussi éparpillées. Les photos de Laurent Gbagbo traînent au sol. «Qu'est-ce que la photo de Gbagbo leur a fait ?»,s'indigne Michel Gbagbo qui prend l'image de son père pour la contempler.
L'ancien député Fpi de Nassian, Kouakou Kra, est encore sous le choc. «J'ai été sérieusement battu. Voyezmon front c'est enflé. J'ai tenté de sortir, mais ils m'ont fait revenir à deux reprises à l'intérieur. Ils ont déchiré ma veste et emporté la somme de 650 mille francs que j'avais sur moi. Ils m’ont pris mes portables», explique cet ancien élu, chargé de l'administration du siège.
N'Guessan Akissi Virginie est assise à même le sol devant la guérite des jeunes qui gardent des lieux. Victime elle aussi de la barbarie des voyous, elle porte sur elle des blessures au poignet. «Quand ils sont arrivés, ils ont demandé le coffre-fort. Mais je leur ai dit que je ne sais rien de tout ça. Ils m'ont giflé et emporté mon sac avec mes 3 portables»,décrit-elle.
L'ancien ministre Michel Amani N'Guessan est arrivé sur les lieux. Il échange avec les victimes. La police scientifique arrive pour constater les dégâts. Laurent Akoun et Tapé Kipré les rejoignent. Ils sont tous affligés.
A 15h 40, le président du Fpi arrive. Pascal Affi N'Guessan parcourt tout le bâtiment pour découvrir ce qui s'est passé. Ses camarades, Koné Boubakar, Ettien Amoikon, Christine Konan, Kambou Difilé, Firmin Krékré, Voho Sahi, Kouadio Jean Bonin, Koné Fousséni, Diabaté Bêh sont tous là.
Le substitut du procureur Yéo Abel s'est rendu sur les lieux pour se rendre compte du travail des indélicats visiteurs. Affi N'Guessan lui a demandé de tout mettre en oeuvre pour faire la lumière sur cette attaque.
Qui a pu faire ça ? Selon les explications des victimes, une vingtaine d'individus se sont déportés au siège à bord de deux mini cars. Pour accomplir leurs sales besognes, toujours selon les victimes, ils étaient munis de bouteilles, marteaux, machettes, couteaux et autres armes blanches. Après la descente musclée dont les motifs sont encore inconnus, ils se sont retirés calmement.
A l'entrée de la cité qui abrite le siège, ils ont dit aux vigiles qu'ils partaient à une réunion au Qg. A une autre dame qui les trouvait suspects, ils ont dit qu'ils partaient à un mariage. Rien que de la diversion pour nuire. Selon les témoins, avant de sortir de la cité, ils ont giflé un vigile qui a voulu savoir d'où ils venaient avec les biens qui semblaient les encombrer.
Interrogé sur cet acte, Affi N'Guessan a dit son inquiétude pour l'insécurité qui règne dans son pays. Il s'est dit particulièrement inquiet pour les leaders politiques et les organisations qu'ils dirigent. Il a invité le gouvernement à prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des leaders politiques. Pour Affi N'Guessan, avec ce qui est arrivé au siège de son parti, il réalise qu'il reste du travail à faire de la part du gouvernement pour sécuriser le pays et le citoyen. Il refuse de croire que cette attaque émane de ses camarades du parti avec lesquels il a des divergences.
Notre Voie/ Benjamin KORE
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