Pascal Affi N’Guessan, le patron du Front populaire ivoirien (FPI), parti créé
par l’ex-président Laurent Gbagbo actuellement détenu à la Haye, a
demandé le retrait de la candidature de ce dernier à la tête du FPI,
dénonçant des « irrégularités ».
« Je
viens par la présente formuler une réclamation aux fins de voir
déclarer irrecevable la candidature du Président Laurent Gbagbo », écrit
Pascal Affi N’Guessan, actuel dirigeant du FPI, dans une lettre
adressée par huissier aux instances du parti, dont l’AFP a obtenu une
copie.
M.
N’Guessan sollicite dans cette missive « le retrait pur et simple du
nom » de Laurent Gbagbo de la liste provisoire des candidatures à la
Présidence du FPI, en vue du congrès du parti prévu à la mi-décembre.
La candidature de Laurent Gbagbo avait été déposée début novembre par l’entremise de son fils Michel et de cadres du FPI.
Pascal
Affi N’Guessan, qui dirige depuis 2001 ce parti actuellement en forte
crise, postule pour un second mandat. « Il ressort que la situation
spécifique du président Laurent Gbagbo constitue un facteur objectif qui
rend irrecevable sa candidature », a souligné M. Affi dans sa requête
en annulation.
« Il
existe un groupe qui veut remettre le parti à son fondateur (Laurent
Gbagbo), lors du congrès prévu à la mi-décembre », avait expliqué à
l’AFP Alphonse Douati, un cadre du FPI, évoquant une « crise de
leadership ».
M. Douati, ancien ministre de Laurent Gbagbo et proche du camp Gbagbo avait qualifié la candidature d' »Affi » de « parricide ».
Deux
camps s’affrontent au sein du FPI. Le premier fait de la libération de
l’ancien président « le coeur de la stratégie de lutte du parti ». Le
second aspire à s’investir dans le jeu politique et à participer à la
présidentielle de 2015 derrière Pascal Affi N’Guessan.
Laurent
Gbagbo, emprisonné depuis bientôt trois ans par la Cour pénale
internationale de La Haye pour « crimes contre l’humanité », attend son
procès prévu fin 2015.
L’enjeu
est primordial pour la Côte d’Ivoire, qui se doit de réussir cette
élection pour rêver d’un avenir calme, après une décennie de crise politico-militaire et plus de 3.000 morts durant les violences
postélectorales de 2010-2011.
Seul
le président Ouattara est pour l’instant candidat déclaré mais, pour
les partenaires de ce pays, la participation du FPI au processus, ainsi
qu’à l’élection, est essentielle à la réussite du scrutin.
Le titre est de la rédaction
AFP
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