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mercredi 13 août 2014

Marcel Boni : «Nous mettons des véhicules à la disposition des gens »

    © La Régionale Marcel BONI, président de la Mutuelle des chauffeurs de Côte d’Ivoire (Photo réalisée par Franck Dagri).

Président de la Mutuelle des chauffeurs de Côte d’Ivoire, taxis communaux, Gbakas, Wôrô-wôros, gros camions, poids lourds, etc., Marcel Boni entend révolutionner le secteur à partir d’une idée originale.
Depuis le 18 Mai 2007, vous êtes le président de la Mutuelle des chauffeurs de Côte d’Ivoire. Combien d’adhérents revendiquez-vous ?
Nous sommes plus d’un million de chauffeurs, exactement 1million 500 mille sur tout le territoire national.
Ça fait beaucoup et ça fait, hélas aussi, beaucoup d’accidents ?
Je n’évite pas votre question, mais je veux vous dire que c’est la raison pour laquelle je suis là, devant vous.
Pour dire quoi ?
Nous sommes venus informer la population pour lui dire qu’au vu et au su de ce qui se passe actuellement comme accidents, agressions et autres, nous avons réfléchi à un projet et avons mis en place un produit appelé «Taxi compteur, le jour de ton jour »
C’est-à-dire ?
Le problème est le suivant. Au regard des nombreux cas d’accidents, agressions, etc., on observe que les chauffeurs de ces moyens de transport ne sont pas propriétaires des véhicules. Notre mutuelle dépendant du ministère de l’Artisanat, pas du ministère du Transport, nous avons réfléchi à un produit que nous commercialisons. Qui répond à la question : comment palier les problèmes d’insécurité, étant donné que les chauffeurs ne sont pas propriétaires des taxis- compteurs ?
Pour toute personne qui veut investir dans le transport, spécialement le taxi-compteur, et qui n’a pas l’expérience, il suffit de venir souscrire chez nous avec 5 millions de FCFA. Vous venez nous rencontrer à la Mutuelle, on vous achète le taxi-compteur de bonne qualité : très bon moteur, bon état du véhicule, avec tous les accessoires. Nous sommes des professionnels du transport et nous ne lésinons pas sur la qualité du véhicule avant de le mettre dans le circuit.
D’où viennent ces véhicules ?
Ce sont des véhicules que l’on appelle "France au revoir", dont les premières mises en circulation sont faites par notre Mutuelle. Ils sont de deuxième main certes, mais de bonne qualité. Nous ne les prenons pas chez le concessionnaire mais, avec 5 millions de FCFA, c’est l’achat d’un véhicule à jour au niveau des papiers administratifs.
Quelle est l’originalité de ce produit ?
Vous investissez d’abord 5 millions de FCFA qui correspondent à l’achat du véhicule. Nous prenons, ensuite, la peine d’aller acheter le véhicule, de le mettre à jour administrativement. Enfin, en fonction de votre investissement, nous, à la Mutuelle, nous vous reversons 250 mille FCFA par mois pendant trois ans. Après 3 ans, la voiture revient, non seulement au chauffeur titulaire, mais le propriétaire est content, parce qu’ayant investi 5 millions de FCFA, il obtient, après trois ans (03), 9 millions de FCFA. Soit un gain de 4 millions de FCFA. Mais le chauffeur qui a roulé le véhicule, lui, en compensation, reçoit un véhicule. C’est notre manière de répondre à ce que nous sommes : une Mutuelle des chauffeurs. Mieux, nous répondons au souhait du gouvernement de donner du travail aux jeunes. Nous, nous disons que les agressions fréquentes sont dues à l’inactivité de la jeunesse.
Ce qu’il faut ajouter, c’est que tous nos véhicules sont localisés par GPS et les chauffeurs ont un badge pour les identifier en cas de problème. Ils sont correctement habillés et portent des badges. Je tiens à préciser que nos chauffeurs sont des professionnels du transport. Ce sont des chauffeurs avec tous les documents : Carte nationale d’identité, Permis de conduire et Casier judiciaire.
Je tiens à rassurer les éventuels souscripteurs en leur précisant que les recettes sont versées deux fois dans la semaine par le chauffeur dans une banque sérieuse de la place. L’avantage encore de ce produit, c’est que toutes les pannes, accidents et autres qui surviennent sont à notre charge. Nous sommes tenus de respecter notre engagement vis à vis du souscripteur. C’est une obligation. Nous nous occupons de tout, je le répète : l’achat du véhicule, la mise en circulation, les pannes et accidents, la rémunération du chauffeur, etc.
Revenons au mode de fonctionnement de ce système. Pourquoi trois ans ?
Parce que la durée de vie d’un taxi-compteur est de trois ans. Car il fait, en moyenne, 450 kilomètres par jour. Au bout de ces trois ans, si le souscripteur veut continuer, il souscrit à nouveau. Et la même opération recommence.
A ce jour, combien de souscripteurs avez-vous ?
Pour le moment, nous avons sept (07) souscripteurs, avec sept (07) taxis compteurs en circulation. Tout Ivoirien, ou toute personne, pour ne pas faire de discrimination, peut adhérer à notre projet. C’est une épargne, faites-nous confiance, parce que nous sommes des professionnels du transport, pas des professionnels de l’argent.
Qu’attendez-vous des autorités ?
C’est surtout au niveau des démobilisés, de leur réinsertion. Le Président de la République a lancé l’appel aux jeunes, afin qu’ils rentrent au pays. Nous sommes rentrés. Notre appel est de cet ordre : au lieu de créer seulement des fermes de poulets, porcs, etc., et construire des enclos pour ces jeunes qui les revendent après pour retourner à Abidjan, venez mettre des véhicules à notre disposition. Nous allons, non seulement leur donner un emploi stable, avec la possibilité d’avoir un véhicule, mais tout souscripteur est assuré d’être remboursé. Nous, nous pensons aussi que les taxis compteurs sont la vitrine du pays.
C’est une autre histoire
Je le crois et je le pense.
Interview réalisée par Michel KOFFI

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