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jeudi 14 août 2014

L'opposition Burkinabé lance un ultimatum au Président Blaise Compaoré!

Depuis, sa décision de procéder à un referendum dans le but de remanier une fois encore la constitution et briguer ainsi un autre mandat, Blaise Compaoré doit faire face à une fronde qui augmente de plus en plus.(© Africa tv.net)


Invité Afrique de Radio France Internationale (RFI) le chef de file de l’opposition burkinabé, Zéphirin Diabré,lance un ultimatum au Président Blaise Compaoré tout en le mettant en garde contre un probable soulèvement du peuple face à son refus de passer la main.
Pour l’opposition burkinabé, le mot d’ordre est clair: Blaise Compaoré ne doit pas rempiler ! Si elle se veut une opposition républicaine, son chef de file, Zéphirin Diabré ne gage pas de pouvoir contenir la rue qui gronde de plus en plus. «Mais je ne peux jurer de rien pour ce qui peut être des initiatives isolées qui ne sont pas commandées par l’opposition ou voir des débordements. Parce que je dois avouer que la colère est en train de monter. Je ne suis pas sûr que l’opposition puisse les contenir. Quand on entend un peu ce que disent les jeunes dans les quartiers et les secteurs, ils ont le sentiment que nous sommes trop républicains et qu’il faut passer à autre chose et nous avons du mal à les canaliser», a-t-il prévenu.
Avant de prendre le contre-pied de la stratégie adoptée par le Président Compaoré « forclos » par la constitution mais qui appelle à un référendum pour se succéder à lui-même. «Blaise lui-même ne semble pas faire mystère de se présenter aux prochaines élections. Mais bien entendu s’il se ravisait et souhaitait un débat avec l’opposition, nous sommes disponibles. La question est d’opportunité. Il y a eu un consensus politique autour de la question. Il est donc important aujourd’hui de savoir s’il est opportun de changer cette règle», questionne-t-il.
A l’en croire, le Président du Faso s’apparente aux "hommes forts" africains. Aussi, le compare-t-il à Mobutu car pour lui, «ce ne sont pas les hommes forts qui laissent un héritage, ce sont les hommes grands»On n’a pas besoin d’hommes forts pour avoir des institutions fortes. On a besoin d’hommes grands. Il y a une grande différence. L’Afrique a connu des hommes forts, Mobutu en est l’exemple. Il était omnipotent, omniscient,il dirigeait son pays de main de fer, il était respecté et craint par tout le monde, mais il n’a pas laissé un héritage qui puisse nous inspirer en termes d’institutions. Mandela était un grand homme. Il n’était pas un homme fort. C’était un démocrate qui parfois avait été mis en minorité au sein de son propre parti et qui a milité malgré sa dimension historique. Pourtant, lui, a laissé un héritage. Ce ne sont pas les hommes forts qui laissent un héritage, ce sont les hommes grands», assène-t-il.
Pour Zéphirin Diabré, en parlant d’homme grand, il fait allusion à «quelqu’un qui respecte la constitution, parraine une génération pour poursuivre le développement du pays, qui se plie aux règles du jeu tel qu’arrêté consensuellement au lendemain de la mort tragique de Norbert Zongo».
Aymar DEDI

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