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jeudi 14 août 2014

La championne de mathématiques !

Maryam Mirzakhani, première femme médaillée du Fields
Réuni à Séoul mardi dernier, le Congrès international des mathématiciens (ICM) a décerné l’illustre médaille Fields à Maryam Mirzakhani, une américaine. C’est la première fois que cette prestigieuse médaille, l’équivalent du prix Nobel dans la discipline, est attribuée à une femme.
D'origine iranienne, Maryam Mirzakhani est professeur à l'Université de Stanford (Californie). Elle est une spécialiste dans la géométrie des formes inhabituelles et a découvert de nouvelles façons de calculer les volumes d'objets avec des surfaces hyperboliques, comme par exemple une selle de cheval.
Dans le passé, aucune femme n'avait jamais été médaillée Fields. «C'est un phénomène regrettable, soupire Martin Andler, historien des sciences. Le poids des habitudes sociales est notamment en cause. Pendant des siècles, les femmes ont été exclues des mathématiques
Pure produit du système d’éducation ultra-élitiste en Iran, la mathématicienne Maryam Mirzakhani n’en a pas moins passé son doctorat à l’université d’Harvard aux États-Unis sous la direction d’un autre lauréat de la médaille Fields, Curtis McMullen. Après avoir décroché son diplôme en 2004, elle passera quelques années à Princeton avant de s’établir à Stanford où elle est professeur depuis 2008.
Née en 1977 à Téhéran Maryam Mirzakhani a fait partie d’une génération qu'elle décrit comme chanceuse, c'est-à-dire ceux dont l’adolescence s’est déroulée après la guerre Iran-Irak. Initialement, elle n’avait pas l’intention de devenir mathématicienne et s’intéressait à tous les livres qui pouvaient lui tomber sous la main. Sortant de l’école primaire, elle a même eu pendant un temps une expérience désagréable avec les mathématiques.
Un de ses professeurs pensait même qu’elle n’était pas particulièrement douée, ce qui a été une source de découragement pour elle, brisant temporairement sont intérêt naissant pour les mathématiques. Heureusement, cette situation ne dura pas longtemps et au cours des années qui allaient suivre, elle se révéla être un prodige en mathématiques. Elle décrochera deux fois la médaille d’or aux Olympiades internationales de mathématiques en 1994 à Hong Kong puis en 1995 à Toronto avec le plus haut score possible.
Tous les quatre ans, la médaille Fields est remise au maximum à quatre mathématiciens de moins de 40 ans ; elle a également été décernée cette année à Manjul Bhargava, un Américain Professeur à l'Université de Princeton, à Martin Hairer, un Autrichien, chercheur à l'université de Warwick, en Grande-Bretagne et à un Français, Artur Avila. Celui-ci, né en 1979 à Rio de Janeiro, est d'origine brésilienne et occupe le poste de directeur de recherche au CNRS, à l'institut de mathématiques de Jussieu Paris rive gauche.
Jef AMANN

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