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Brûler les corps devient vital |
Après avoir fermé sa frontière, toutes ses écoles sans exception, 516 cas et 282 morts, le chef d’Etat du Libéria, SE Mrs Ellen-Johnson SIRLEAF, ne sait plus à quel saint se vouer et vient de décréter un état d’urgence de 90 jours en espérant freiner le virus de l’Ebola qui se déchaîne et va dans tous les sens. Idem pour la Sierra-Leone qui a également décrété un état d’urgence. Les armées des deux pays
ont été réquisitionnées pour limiter les déplacements des populations, des mesures drastiques ont été imposées aux centres de santé recevant les malades car sur les quatre pays touchés, ces deux pays ont un taux de contamination plus élevé. On dénombre aujourd’hui 932 victimes sur les 1771 dont 45 entre le 2 et le 4 août. Un chiffre en constante progression selon l’OMS. Le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique compte aujourd’hui sa 9ème victime.
Malgré les mesures de précaution strictes, la mise en place de mesures sanitaires extrêmes et drastiques, rien n’à faire, cette maladie présente de façon endémique en RDC et au Soudan, n’a jamais autant fait parler d’elle que maintenant dans le monde entier.
Mêmes les médecins ne sont pas épargnés. Après le décès du responsable du suivi d’un centre de santé en Sierra-Leone Dr Omar Khan, puis de celui du médecin ayant soigné le premier malade libérien au Nigéria, l’évacuation sanitaire des trois américains et celle hier du premier cas européen, un missionnaire espagnol de 75 ans à l’hôpital Carlos III au service des maladies infectieuses de Madrid en Espagne, Médecins Sans Frontières avoue son impuissance à enrayer la propagation.
Semant la panique aussi bien en Guinée où, il s’est déclaré l’année dernière qu’en la Sierra-Leone, au Libéria et maintenant au Nigéria. Car aujourd’hui, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui retient son souffle au regard de la virulence de sa progression.
On le sait certains animaux (rongeurs, singes et porcs) sont à la base de la contamination de la maladie. Mais une fois transmis à l’homme par le sang, la personne infectée devient très contagieuse car elle se transmet par le toucher et la période d’incubation est de 2 à 21 jours. Lorsqu’elle est découverte la plupart du temps, c’est déjà trop tard.
Mais il y a également un mode de transmission qui pose problème et qui a été relevé par les experts, ce sont les rites funéraires que les populations tiennent absolument à suivre avant l’enterrement de leurs proches. Même si pour éviter ce type de comportement, l’armée intervient une fois encore comme au Libéria pour emporter les corps et procéder à leur inhumation, cela nous semble une mesure de précaution encore très insuffisante.
En effet, au vu de ce qui se passe, ne faudrait-il pas purement et simplement brûler les corps ? Oui, adopter l’incinération comme on le fait dans certains pays asiatiques comme en Inde ou même en Occident. Une solution qui présente plusieurs avantages : l’enrayement de la maladie par le ralentissement de la propagation puis son éradication et/ou totale. Il est vrai que pour les populations africaines, ce sujet est non seulement tabou quand on sait le rapport de nos peuples à la mort. Le respect que l’on doit à tout défunt, les rites à suivre pour le laisser partir en paix etc. mais voilà, il y a une maladie dangereuse qui, comme un derviche fou tourne et s’attaque à tout le monde sans distinction de races, d’âges et de rang social ; tout le monde est concerné.
L’incinération est l’une des solutions les plus utilisées aussi bien en occident qu’en Asie lors des grandes épidémies de l’histoire. C’est ainsi que les corps de milliers de victimes de la peste noire au moyen-âge ont été brûlés. Des victimes auxquelles, il faut ajouter ceux ayant contracté des maladies étranges dont ne savait rien à l’époque telles que le choléra, la variole, la poliomyélite, la fièvre espagnole etc.
Vu l’ampleur de ces épidémies qui faisaient des milliers de victimes, les autorités de ces pays et autres contrées n’ont eu d’autre solution que d’opter pour une crémation pure et simple. Une solution extrême pour ceux dont ce n’était pas la tradition. Mais avaient-ils seulement le choix ? Car leur décision courageuse a eu au moins le mérite de sauver le reste de leur population et d’enrayer la maladie à défaut de l’avoir fait disparaître définitivement.
Cette solution, nous en convenons est un choix douloureux mais quelles solutions adoptées quand les médecins, les spécialistes eux-mêmes avouent leur impuissance ? En enterrant ces malades, on ne sait pas encore quelles en sont les conséquences. La mise en terre n’est-elle pas une solution insidieuse qui pourrait nous coûter cher et que nous risquons de léguer aux générations futures ? Ne sachant même pas si en mourant, le virus meurt définitivement avec le malade qui, une fois en terre, peut ou non contaminer les nappes phréatiques, les plantations, les forêts auprès desquelles, on a vu par exemple l’armée libérienne creuser des tombes. Sans oublier les populations locales qui pourraient sous le feu de la colère déterrer plus tard ces corps. Tous les scenarii sont possibles avec ce virus qui semble avoir muté et qui détruit tout ce qui passe sur son chemin, animaux comme êtres humains.
Silue ELIEL
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