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mercredi 10 septembre 2014

La réélection vendredi dernier de Youssouf Bakayoko comme président de la Commission électorale indépendante (Cei) ne va pas sans conséquences.
Je n’en doute même pas. Rarement, pour ne pas dire jamais, je n’ai partagé les positions le plus souvent extrémistes de l’opposition ivoirienne, quant à la sortie de la crise post-électorale. Mais, pour une fois, je suis d’accord avec elle, quand elle a affirmé son désaccord en claquant la porte, vendredi dernier, à l’occasion de l’élection du président de la Commission électorale indépendante (Cei). Laquelle structure est chargée d’organiser les élections de 2015. On sait ce que la précédente a laissé comme cicatrices ineffaçables dans la conscience des Ivoiriens ; On sait aussi, rien qu’à l’évocation de certains noms, l’image que ces noms nous renvoient, comme dans un film à l’envers : l’incroyable dérive de l’élection présidentielle, avec son cortège de morts inadmissibles. Plus de 3000 morts ! Fort de cela, on avait cru que la nouvelle Commission électorale indépendante allait nous faire faire l’économie des souvenirs douloureux, en proposant de nouveaux visages, de nouveaux noms pour nous offrir une nouvelle page à écrire porteuse de tant d’espérance en une Côte d’Ivoire résolument décidée à tourner la page sombre de son histoire.
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Non ! Youssouf Bakayoko a été élue contre l’attente de l’Alliance. Danièle Boni-Claverie, vice- présidente de cette plate-forme a raison, quand elle dit qu’on aurait du « tourner la page d’un épisode douloureux… » Rattaché au nom Youssouf Bakayoko. Le consensus que réclamait ou souhaitait l’Alliance comme mode de fonctionnement et de désignation du bureau n’était guère une exigence exorbitante. Au contraire, il devait permettre de « créer, petit à petit un climat de confiance entre les protagonistes ». Cela n’a pas été compris par l’autre camp. Alors, « rien que pour cela, dira un militant du Rhdp » - raison suffisante d’ailleurs, l’Alliance a suspendu la participation de ses représentants aux travaux de la Cei.

Il nous semble entendre un refrain ante de la suffisance et du mépris de l’autre : n’y a rien en face ! Et nous voilà encore avec un autre blocage, comme si Youssouf Bakayoko était le seul ivoirien, vraiment le seul qui méritait d’être le président de la Commission électorale indépendante. Non. Tout le monde sait. Mais pourquoi le fait-on ? N’y a rien en face ! Sinon, en le faisant, tout en sachant bien que l’Alliance allait refuser ce mode de désignation, que voulait-on prouver ? N’y a rien en face ! Que cherchait-on ? Le blocage. Assurément. Pour le porte-parole du Rassemblement des républicains, Joël N’Guessan, le débat sur la formation de la Commission électorale indépendante chargée d’organiser les élections est « clos ».
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C’est ça le visage de la marche du dialogue à l’ivoirienne, avec ses conclusions hatives ? Recommencent à présent les palabres dont on aurait pu faire l’économie. A qui profitent toutes ces crises qui nous mettent en retard sur tout ? La réponse est simple : à toute cette petite classe politique qui a fait un hold-up sur l’espoir de milliers d’Ivoiriens et d’Africains et d’étrangers qui croient en ce pays. Mais, avec les hommes politiques que l’on a, incapables de mettre l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de leur égo surdimensionné, et des intérêts partisans, de longs murs se dressent devant nous, comme des murailles infranchissables. A moins que…

Ti Nan Kan

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