Commençons d’abord par ce
qui est logé désormais au rang des non évènements aux yeux de vos
sujets. Depuis que la boite de pandore s’est ouverte, à défaut de
connaitre la fréquence exacte des revendications de vos soldats, l’on
s’est fait à l’idée qu’ils peuvent désormais débrayer à tout moment.
Sans se faire prier donc, le jeudi 18
décembre dernier, les conquérants de la « liberté », ces soldats dits de
la libération, ont encore fait parler d’eux. Des canons ont tonné tard
dans la nuit, et comme si cela ne suffisait pas, l’on a obstrué la
circulation dans les environs du camp d’Akouédo au matin du jeudi. Si
vous êtes parvenu à circonscrire la situation en un temps record, force
est de constater que le capital confiance que les investisseurs ont
placé en vous, s’effrite inéluctablement chaque jour qui passe.
Mais cette fois, il semblerait que
vous êtes bien décidé à en finir avec ces sauts d’humeur à répétition.
On a cru entendre çà et là que ces soldats grogneurs, soldats sans
matricule d’ailleurs, seront définitivement radiés de l’armée. De
radiation, il n’en sera rien. Ces soldats seront priés de rentrer chez
eux, surtout qu’ils n’ont jamais été militaires. Le fantasme de le
devenir s’arrêtera ici pour eux. Mieux, l’on a identifié l’un des
meneurs, « Le commandant tracteur », de son vrai nom Salif Traoré. Ce
chef de guerre bien connu du milieu, a joué un rôle non moins important
dans tout le processus de conquête, notamment dans la prise d’Abidjan en
2011, sera délogé de sa résidence fortifiée de Cocody-Attoban. « Le
commandant tracteur » sera tracté dans un lieu qui reste pour l’heure
inconnu. C’était là, l’épisode de la dernière revendication de l’année,
le joyeux Noël à la manière Frci.
Bonjour Majesté, vous conviendrez avec
moi que cette Noël n’aura pas la même saveur pour tous. Alors que le
clan est préoccupé à faire des photos sur le pont, à l’effet de
magnifier vous et votre chef d’œuvre, d’autres sont dans les méandres de
la justice aux ordres. Cerise sur le gâteau, Arthur Aloco et Sylvain
Oka sont depuis ce mardi 23 décembre, des pensionnaires de la Maca,
Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. J’avais cru à une blague au
départ. Je n’avais jamais imaginé que vous iriez aussi loin. Enfin, je
le réalise. Pour ma part, la bataille contre Banny devrait juste se
limiter à des intimidations et sans plus. Mais là, le vin est tiré, il
faut le boire.
Majesté, pour l’adepte de bonne
gouvernance que je suis, un fin disciple de la transparence dans la
gestion, je ne saurai cautionner les détournements de deniers publics
d’où qu’ils viennent. La justice du royaume demande à Arthur Aloco et à
Sylvain Oka de justifier les origines des sommes retrouvées sur leurs
comptes bancaires. J’ai sauté de joie lorsque j’ai eu l’info. Bravo
Majesté, vous venez là de marquer un bon point !
Toutefois je voudrais qu’on remonte
ensemble le cours du temps. Je souhaite qu’on élargisse cette action de
justification de patrimoine, à tous ceux qui ont eu à assumer de hauts
postes de responsabilité dans ce royaume, ne serait-ce qu’à partir de
1990. Les temps sont si durs et l’argent rare. Je reste convaincu qu’en
menant une telle action sans exclusive, vous rendrez grand service à ce
royaume. La manne que le trésor public pourra se constituer à
l’occasion, devra nous mettre à l’abri financièrement pour au moins
deux, voire trois mandats. Au-delà, cette opération mains propres peut
nous renouveler naturellement notre classe politique.
Non Majesté, vous êtes allé trop vite
en besogne. Quand il s’agit des autres, les dossiers sont traités avec
célérité. Mais s’agissant des vôtres, vous marquez le pas. Méité Adama,
le directeur des Finances et du Patrimoine du ministère de
l'Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique, sous Bacongo a
été débarqué sans suite, après le gros scandale financier du chantier de
rénovation des universités. La proximité avec Banny ne saurait être un
délit.
Oui Majesté, vous êtes en train de
faire de la publicité à Banny, sans qu’il n’ait à débourser le moindre
centime auprès des agences de communication. Tout comme bien de vos
sujets, j’ai commencé à m’intéresser à ce monsieur aux grands yeux,
depuis qu’il est passé dans le viseur du régime, votre régime.
L’ambition de Banny est somme toute, légitime. Il a pratiquement le même
profil que vous. Il a été gouverneur de la Bcecao comme vous, premier
ministre comme vous. A 72 ans, l’année électorale 2015 se présente en
effet comme le dernier virage politique de Charles Konan Banny. Il ne
peut ni se soumettre à l’appel de Daoukro, encore moins à celui du pont.
Passé 2015, M. Banny est forclos pour le reste. Alors, chacun joue son
va-tout!
En revanche Majesté, l’on sait
désormais combien il faudra payer pour passer le pont du « vieux ». L’on
nous rapporte que le partenaire Bouygues, n’est pas très enchanté par
les prix que le gouvernement entend pratiquer. Dans un raid solitaire,
vous avez décidé de ne pas respecter les clauses du contrat telles que
définies dès le départ. Un péage trop élevé pour les véhicules de
tourisme allait amplifier la grogne. Nous sommes déjà en 2015, et il
faut se faire moins d’ennemis. Les transporteurs quant à eux, pourront
continuer de passer sur les deux autres ponts, qui eux, sont gratuits.
J’ai été un peu long. Mais je me dois
de vous prendre encore quelques minutes. Il y a longtemps que
j’attendais cet hélicoptère promis à la police nationale. J’ai cru au
père Noël lorsque j’ai appris que le « surveillant général » devrait le
livrer à la police nationale. Bon ça été fait hier, mardi 23 décembre.
Mais cet hélico ressemble davantage à un appareil de plaisance pour
transport d’officiers supérieurs de notre police. Sérieusement Majesté,
cet hélicoptère n’est pas fait pour les interventions.
Avant de vous quitter, une source
vient de m’informer que la Cpi compte libérer Gbagbo et Blé Goudé, si
vous vous entêter à ne pas leur livrer Simone.
Joyeux Noël Majesté, à mercredi prochain !
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