Monsieur Jean Claude de
l'Estrac, un des quatre candidats africains au poste de Secrétaire
général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a cru
devoir dénoncer l'élection de Madame Michaëlle Jean du Canada comme un
procédé qui "n’a été ni ouvert, ni transparent, ni démocratique. Et ni
méritocratique".
M. de L'Estrac parle, pêle-mêle de «
trahison », allant même jusqu’à évoquer une entente diplomatique
franco-sénégalaise pour imposer l’Honorable Michaëlle Jean. Il affirme
péremptoirement que «si des élections en bonne et due forme avaient été
tenues, le résultat aurait été tout autre."
Le Ministère des Affaires étrangères
et des Sénégalais de l’Extérieur tient à réfuter catégoriquement de
telles allégations sans fondement et sans raison. Cette réaction
épidermique de M. de L’Estrac est inélégante à l’égard du pays hôte du
XV ème Sommet qui lui a offert son hospitalité, méprisante à l’égard des
autres candidats jugés inférieurs à lui, discourtoise à l’égard des
Chefs d’Etat et de Gouvernement dont le sien propre, et surprenante pour
un diplomate de son rang et un Secrétaire général en activité d’une
organisation internationale respectable comme la Commission de l’Océan
Indien (COI). Il s’agit en effet, au vrai, de propos d’un mauvais
perdant aux ambitions démesurées qui se voyait, déjà, confortablement
installé dans le fauteuil du Président Abdou Diouf. Personne ne lui
dénie ses compétences. Personne ne remet en cause le fait qu’il ait le
profil de l’emploi et cela est également valable pour les autres
candidats.
Si M. de L'Estrac avait été élu au poste convoité, il nous aurait certainement épargné de tels écarts. Au demeurant, le vote étant à bulletin secret, on peut se poser la question de savoir d'où M. de L'Estrac tient son assurance.
Il faut rappeler la vérité des faits:
l'élection au poste de Secrétaire général de l'OIF s'est toujours faite
par consensus, suivant une pratique avérée. C'est le même procédé qui a
été suivi durant de longs mois, bien avant la tenue du Sommet de Dakar,
pour encourager une candidature africaine unique qui aurait sans doute
été validée par le Sommet. Ce qui supposait le désistement de trois des
quatre candidats africains. Le Président Macky Sall, avec d’autres chefs
d’Etat, a travaillé depuis de longs mois pour obtenir l’élection d’un
Secrétaire général de consensus. Il a pris des initiatives et participé à
nombre de consultations diplomatiques à cet effet. Le Président Macky
Sall a reçu tous les cinq candidats dont M. Jean de L’Estrac lui-même
qui s’est rendu au Sénégal à deux reprises, reçu par M. le Premier
Ministre (en l’absence du Chef de l’Etat) et par le Chef de l’Etat au
début du mois de novembre 2014.
Durant le huis clos total, l’absence
de consensus a été notée. C’est ainsi que la décision a été prise de
mener des consultations restreintes, sous l’égide du président du Sommet
et avec la participation du Chef d’Etat du pays du siège : le Président
du Sénégal, le Président de la République française, le Président de
Maurice, le Président du Burundi, le Premier Ministre du Canada, le
Ministre des Affaires étrangères de Guinée équatoriale représentant son
Président. Constat a été fait de l’absencede consensus africain. C’est
ainsi que pour éviter un vote qui aurait eu des conséquences fâcheuses
sur l’organisation, les pays africains comme Maurice ont, tour à tour,
souverainement, décidé de retirer leur candidature, permettant ainsi de
former un consensus autour de la seule candidature restante, celle de
Mme Michaëlle Jean.
Il est édifiant, à ce sujet, de noter
que de l'aveu même de M. de L'Estrac, ses "propos n’engagent que (lui),
et ne peuvent, en aucune manière, être imputés à l’État mauricien" dont
le Président, après consultation avec son Premier Ministre resté au
pays, il faut le dire, s’est joint au consensus. Ce qui clôt
définitivement toute supputation sur la régularité du retrait de sa
candidature par son propre pays.
Il convient, enfin, de préciser que
conformément aux usages, le Sénégal, en tant que pays hôte du Sommet, et
de surcroît, n'ayant pas de candidat, s'est limité strictement à son
rôle de Président de séance, ne pouvant ni imposer un consensus, ni
imposer un candidat au détriment des autres. Pour son prochain livre
déjà annoncé, il serait indiqué de suggérer à M. Jean Claude de L’Estrac
le titre provisoire suivant : « L’ambition démesurée d’un homme, le
paradoxe de L’Estrac et l’erreur de Jean Claude ».
Le titre est de la rédaction
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