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Photo d'illustration |
À dix mois de la présidentielle ivoirienne, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'Henri Konan Bédié et le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo n'ont jamais été aussi divisés. Comme le montrent les événements de jeudi...
Ambiance électrique ce jeudi 18
décembre en Côte d'Ivoire. Dans les états-majors de deux des trois
principaux partis du pays, les divisions internes s'affichent désormais
sur la place publique. À la bataille judiciaire qui se joue au sein du
parti de Laurent Gbagbo viennent s'ajoutent des tensions dans de la
formation de Henri Konan Bédié.
À quelques dix mois de l'élection
présidentielle, seules les troupes du chef de l'État se montrent pour
l'instant unies derrière leur leader, Alassane Ouattara, arrivé au
pouvoir en 2011 après cinq mois de crise, qui se pose en favori du
prochain scrutin. Mais le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI,
majorité) et le Front populaire ivoirien (FPI) se présentent en ordre
dispersé, faisant craindre un scrutin houleux.
Le PDCI se savait en difficulté depuis
que son dirigeant Henri Konan Bédié avait appelé en septembre à
soutenir le président sortant. La consigne, qualifiée de "forfaiture"
par un cadre du parti, rencontre une forte hostilité en interne.
Bousculade et coups de poings au PDCI
Les divergences se sont manifestées
physiquement le 18 décembre, à l'occasion d'un bureau politique du parti
censé définir la stratégie de cette formation pour la prochaine
présidentielle. "Nos paroles, nos actes et nos gestes doivent être
empreints d'une grande lucidité et d'une grande sagesse", a pourtant
exhorté Henri Konan Bédié lors d'un bref discours d'ouverture aux 650
cadres réunis au siège du parti
Henri Konan Bédié a appelé à la tenue d'un congrès du PDCI le 28 février pour entériner son choix.
Henri Konan Bédié a appelé à la tenue d'un congrès du PDCI le 28 février pour entériner son choix.
Moins de cinq minutes après ce
message, une bousculade débutait dans l'énorme salle de conférence
accueillant les débats. Des coups de poing étaient échangés entre
partisans et opposants à la ligne du dirigeant du PDCI.
"Il faut soutenir Alassane Ouattara"
Plusieurs "rebelles" étaient une heure
plus tard exclus manu militari de la réunion, à grands renforts de
cris. "Il n'y a pas de démocratie au PDCI, il n'y a pas de débat", a
tempêté Williams Koffi, l'un d'entre eux.
"Je continue de penser qu'il faut
soutenir [Alassane Ouattara] dans sa quête d'un second mandat", a
martelé pour sa part Henri Konan Bédié (HKB), qui a appelé à la tenue
d'un congrès du PDCI le 28 février pour entériner son choix.
Président de la République de 1993
jusqu'au putsch de 1999, HKB est un partenaire-clé d'Alassane Ouattara,
dont il avait permis l'élection en 2010 à la faveur d'une alliance au
second tour. Mais depuis décembre 2013, plusieurs cadres du parti
contestent l'autorité de leur chef.
Bertin Kouadio Konan, un député PDCI, postule d'ores et déjà pour la présidentielle. Amara Essy, un ancien ministre des Affaires étrangères, et Charles Konan Banny, ancien Premier ministre, sont de leur côté candidats à l'investiture interne. Ils pourront se présenter à l'élection, mais "en leur propre nom", a souligne le président du PDCI.
Bertin Kouadio Konan, un député PDCI, postule d'ores et déjà pour la présidentielle. Amara Essy, un ancien ministre des Affaires étrangères, et Charles Konan Banny, ancien Premier ministre, sont de leur côté candidats à l'investiture interne. Ils pourront se présenter à l'élection, mais "en leur propre nom", a souligne le président du PDCI.
Combat en justice
La situation semble presque pire au
Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l'ex-président Laurent
Gbagbo, dont les luttes internes ont été portées devant les instances
judiciaires d'Abidjan. Là encore, deux camps s'opposent.
Le premier, qui fait de la libération
de l'ancien président ivoirien "le cœur de la stratégie de lutte du
parti", veut voir Laurent Gbagbo désigné à la tête du FPI bien qu'il
soit emprisonné depuis trois ans à la Cour pénale internationale pour
"crimes contre l'humanité". Le second soutient l'actuel patron du parti
Pascal Affi N'Guessan, opposé à l'ex-chef de l'Etat dans ces élections
internes, qui souhaite participer à l'élection de 2015 sous la bannière
de la principale formation d'opposition.
La justice ivoirienne a fait savoir jeudi qu'elle statuerait
finalement vendredi 26 décembre sur une autre demande d'"Affi", qui
souhaite voir invalider la candidature de Laurent Gbagbo à cette
élection.Le titre est de la Rédaction
jeuneafrique.com
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