La
voix forte de l’animateur officiel du Rdr, Diomandé alias Tassouman,
n’a pas porté. Elle n’a pu convaincre les militants de sortir et
répondre à l’appel de leur parti. Les militants du Rassemblement Des
républicains (RDR, parti au pouvoir) se sont retrouvés, dans une
ambiance de démobilisation affichée, à Bouaké (341 Km d’Abidjan,
Centre-Nord, région de Gbèkè) dans le cadre de la célébration des 20 ans
du parti de l’actuel Chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
Et le moins que l’on puisse dire,
c’est que Bouaké, le Bouaké de Fanny Ibrahima, de Capitaine Touré et de
tous les anonymes qui ont fait de cette ville un des bastions de ce
parti, a boudé cet anniversaire. Il y avait de quoi ! Aucune
information, des réunions entre des gens du bois sacrés, un manque de
financement ont concouru à préparer le menu d’un fiasco dont les
fondements étaient en place depuis longtemps. Les militants du parti au pouvoir sont mécontents et c’est un euphémisme. Fanny Adama, jeune cadre
du Rdr de Bouaké est amer : « les militants n’ont pas adhéré aux 20 ans
quand on connaît la force de mobilisation du Rdr à Bouaké »
constate-t-il.
» A lire aussi: Le RDR fête ses 20 ans à Bouaké
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« Vingt ans c’est beaucoup dans la vie
d’un parti qui a été créé dans des difficultés impossibles surtout dans
la région Baoulé du Centre. Malheureusement il y a une situation
malsaine au sein du parti et nous avons peur parce que ceux qui ont
combattu pour asseoir le parti sont oubliés, les anciens sont écartés et
ce sont les nouveaux venus, ceux qui ont brimé les militants lors des
premiers combats sont aujourd’hui à la tête et cela crée beaucoup de
mécontentement » dénonce Nestor Yao N’dri, Conseiller municipal de
Bouaké.
Une fois de plus écarté de la liste
des conseillers économiques et sociaux, cet enseignant d’anglais qui a
combattu aux premières heures aux côtés de Fanny Ibrahima, est plus que
révolté par l’exclusion qui le frappe. « On dit que je suis baoulé »
affirme-t-il tout en disant toujours « faire confiance en Alassane
Ouattara ». « C’est sur une note amère que nous fêtons, la preuve, les
militants n’ont pas répondu à l’appel » fait-il remarqué dans une
ambiance de chaises et de gradins vides dans un ancien stade de Bouaké
qui peine à se remplir contrairement à la capacité de mobilisation que
tous les observateurs reconnaissent à ce part lorsqu’il était dans
l’opposition.
Pour sa part, Miss Fofana Mariam se
veut moins sévère face à la démobilisation qui gagne les rangs de son
parti. « Vingt ans, ce n’est pas deux jours, le RDR a tellement traversé
des moments difficiles et je dis que je suis heureuse de fêter les
vingt ans et je demande à tous les militants de demeurer mobilisés pour
accompagner le président dans sa mission » recommande-elle, moins
critique envers la direction du parti au pouvoir, accusé d’avoir
abandonné la base.
Face à la faible mobilisation, les
appels de la présidente des femmes, de la jeunesse et des enseignants du
RDR ont tourné autour de « la mobilisation ». « Notre seul devoir,
c’est la mobilisation » a fait savoir Dah Sansan Tikouété, le président
des jeunes du parti d’Alassane Ouattara.
C’est la majorité des sympathisants de
ce parti présidentiel qui s’est retrouvée au sein des mouvements armés
de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles qui a combattu Laurent Gbagbo
avec lequel une alliance s’était établie contre le Fpi.
Pr Henriette Diabaté a invité
le Rdr et le pouvoir à « l’exécution du programme annoncé aux ivoiriens
qui doit se conclure par la création d’emploi pour les jeunes ».
Pas si sûr que le show avec les
artistes chanteurs non présentés puissent calmer la colère des militants
qui n’ont d’yeux que pour un seul homme : Dr Alassane Ouattara. Il
demeure le seul ferment capable de fédérer les énergies. A part lui,
l’air brassé par les uns et les autres a montré ses limites.
125 délégations arrivées de tout le
pays n’ont pu favoriser le remplissage des deux tribunes de l’ancien
stade de Bouaké, ex-fief de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles dont la
population se dit « oubliée ». Une bonne leçon dix mois avant les
échéances de la présidentielle qui devrait bien faire comprendre que sur
le terrain, le gouffre est réel. Et ce samedi 13 décembre, nul n’a pu
cacher le soleil avec sa main.
Echec et mat ! Carton jaune à la
direction, aux cadres et comme dit sur ce fil, il faut accepter
d’affronter cette réalité affligeante et se retrousser les manches pour
la réélection du Président Alassane Ouattara. Lui, au moins, a un bilan,
qui est loin de celui du RDR. Il ne faut pas avoir honte de l’assumer.
Le gâteau d’anniversaire a eu un véritable goût amer ce weekend end !
Le titre est de la rédaction
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