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lundi 15 décembre 2014

Guillaume Soro, l'unique et vrai bourreau du FPI

 
Guillaume Soro

Dans sa lutte sans merci avec Hamed Bakayoko pour la succession à Alassane Ouattara que certaines sources très crédibles considèrent désormais comme physiquement et politiquement au bout du rouleau, Soro Guillaume ne lésine sur aucune initiative. Divers observateurs et analystes de la situation socio-politique ivoirienne ont ainsi vu, derrière le cafouillage qui s’est installé au FPI, la main du prince sanguinaire de la rébellion qui a endeuillé et meurtrit la Côte D’Ivoire.
Si diverses motivations incitent Guillaume Soro, et cela depuis la chute de Laurent Gbagbo, à vouloir mettre à son service et à maîtriser les leviers de commandement et d’orientation du parti fondé par l’ex-président ivoirien, beaucoup sont ceux qui voient aussi dans ses actions une stratégie électoraliste habilement montée avec l’aide de Nady Bamba et de quelques opportunistes pro-Gbagbo. Lui-même ancien militant du FPI et ancien leader syndicaliste de la Fesci, Guillaume Soro avait en effet été choisi parmi tous et porté à la tête de la rébellion armée, parceque considéré comme un homme connaissant parfaitement Laurent Gbagbo et le FPI.

http://laregionale.com/1-politique/2014/12/10/6653/Guillaume-Soro-se-fache-Trop-d-hypocrisie-aujourd-hui

Soro n’ignore absolument rien de la force du FPI et de sa capacité à surmonter les obstacles pour se redresser et refaire front. Il a donc toujours nourri le secret désir de s’attirer les bonnes grâces de ce parti, de le dompter et de s’appuyer aussi sur lui dans sa course au pouvoir face à Hamed Bakayoko. Ses visites très bruyantes et très médiatisées effectuées en 2013 dans le Gôh, fief de Laurent Gbagbo, qui l’ont conduit à Gagnoa, Mama, Gnaliépa et Kpogrobouo, lui ont permis de se rendre compte qu’avec un peu de malice, de démagogie et beaucoup de corruption, le ver pouvait entrer dans le fruit, malgré quelques résistances constatées ici et là.
Dans la confusion de la grave crise interne qui secoue le FPI, Soro est donc ainsi à l’oeuvre. Ayant conseillé à Nady Bamba de dire à Danon Djédjé de saisir le Juge (cette Justice que pourtant les frondeurs décriaient tant et rejetaient), il a pris le soin de demander à Gnénéma Coulibaly, ministre de la Justice, de s’arranger avec ce Juge pour que la saisine effectuée par Danon Djédjé pour assignation en référé ordinaire aux fins de rétractation de l'ordonnance Nº 3682/ 2014 soit couronnée de succès et que le Congrès du FPI soit autorisé à se tenir.
Ce faisant, Guillaume Soro manœuvre pour approfondir la fracture au FPI, faire évincer Affi et neutraliser sa potentielle candidature, affaiblir le parti et l’empêcher de présenter un candidat en favorisant l’installation d’un Directoire atypique et véritablement très manipulable qu’il pourra faire fléchir en 2015 pour attirer les voix du FPI vers Alassane Ouattara avec l'aide de Nady Bamba. Soro joue donc serré et sait que s’il réussit à s'appuyer sur le FPI en grignotant largement dans les 46% attribués à Laurent Gbagbo en 2010, il pourrait faire gagner son mentor. Celui-ci est en effet conscient que l’Appel de Daoukro a échoué et qu’avec les candidatures multiples du PDCI et les grosses pointures qui se signalent, il n’aura pas la tâche facile aux prochaines élections présidentielles de 2015.Si tout se passait donc comme il le pense, Soro prendrait alors une bonne longueur d’avance sur Hamed Bakayoko dans la course à la succession d’Alassane Ouattara. De son côté Hamed Bakayoko suit de près ce plan de Guillaume Soro, il sait qu’il est lui aussi le de Nady Bamba mais que celle-ci a finalement choisi d’apporter son soutien à Guillaume Soro pour conquérir la présidence du RDR et plus tard la Présidence de la République.
Le Juge va-t-il alors donner une suite favorable à la saisine du ministre Danon Djédjé ? Va-t-il faciliter la tâche à Soro et revenir sur sa décision de reporter le Congrès? Va-t-il autoriser la tenue de ce Congrès dans les conditions et l’ambiance que l’on peut imaginer? Rien n’est moins sûr, car si ce Congrès devait se tenir, cela signifierait que les autres questions pendantes sont résolues. Or ce sont bien trois actions qu’Affi a engagées en Justice:
- Une assignation en annulation partielle de la décision rendue par les membres du Comité de Contrôle le 25 Novembre 2014 ;
- La saisine du Président du tribunal pour voir ordonner le report du Congrès en attendant la décision qui sera rendue sur la procédure relative à la décision du comité de contrôle ;
- le dépôt d’une plainte contre inconnu pour faux et usage de faux, adressée au Procureur de la République relativement à la lettre sensée émaner du président Laurent Gbagbo.

» A lire aussi: Congrès du FPI: Hamed Bakayoko menace!

 
Comme on le constate, le Juge ne peut pas, dans l’état actuel des choses, ordonner la tenue du Congrès du FPI sans que n’ait été préalablement rendue la décision relative à la procédure appliquée par le Comité de Contrôle ni sans que ne soit vidée la plainte contre inconnu pour faux et usage de faux, adressée au Procureur de la République relativement à la lettre sensée émaner du président Laurent Gbagbo. L’un dans l’autre, il appartient avant tout aux protagonistes de la crise interne au FPI de se disposer à la réconciliation et à l’apaisement pour redonner à ce parti la place qu’il mérite sur l’échiquier national et international. Heureusement que selon ce que l’on nous confirme, Laurent Gbagbo est régulièrement informé de tout ce qui se passe au sein du parti qu’il a créé. Il lui suffira donc d’appeler au calme et les eaux bouillonnantes du fleuve en furie retrouveront aussitôt leur calme. Il le faut, car au-delà des candidatures qui se multiplient, c’est surtout un candidat du FPI qu’Alassane Ouattara redoute le plus.

Océane Yacé, 
Politologue,
Monte-Carlo, Monaco.


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