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vendredi 30 janvier 2015

L’horreur des infanticides : "monstruosités d’une société malade"

 
Notre société serait–elle en train de perdre tous ses repères, de sacrifier son âme, sur l’autel de la nouvelle idole de ses désirs (réussite matérielle à tous les prix, argent séducteur et facile, ambitions de pouvoir de toutes sortes) ?

Quand une société sécrète des monstruosités, c’est qu’elle est malade. La banalisation du crime, indique que ses valeurs les plus fondamentales sont gravement altérées. Et le pire, est l’assassinat de ses propres enfants, pour satisfaire des ambitions personnelles. C’est l’âme même de la nation qui s’en trouve atteinte.


La douleur qui nous étreint est telle, que nous ne souhaitons pas développer sur le phénomène lui-même (origine, facteurs, finalité, fréquence, mode opératoire, fonction, etc.). L’urgence immédiate commande de le contenir au plus vite, afin de protéger la vie des enfants, de faire cesser cette horreur, et de prévenir sa répétition dans le futur. La très nette insuffisance de la réponse des Pouvoirs Publics (Gouvernement, Administrations, Collectivités Territoriales) face audit phénomène (N° vert gratuit) interpelle les consciences.

Les propos tenus dernièrement par Madame le Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, venue exprimer aux familles endeuillées, la solidarité de l’État sont à l’évidence, malheureux, maladroits et consternants (1.000.000 frs CFA remis à chaque famille, de la part du Président de la République. Cet acte est-il le fait du Gouvernement ou correspond t-il à un geste personnel ? Bref, nous n’en sommes pas à nous arrêter à cette incongruité près. Confusion de personnes d’ailleurs largement et régulièrement entretenue par les médias).

Madame le Ministre, sauf votre respect, on ne dédommage pas, ou ne soulage pas, une famille de la perte d’un enfant avec de l’argent. La vie humaine n’a pas de prix, et surtout pas celui-là. Ce serait rejoindre la logique des assassins, qui sous-estiment la valeur de la vie, au profit du matériel. Une mère de famille, plus est, un responsable politique, ne peut pas tenir un tel discours.

Malheureusement, On ne peut que assister et aider les familles endeuillées, à enterrer dignement leurs enfants, assassinés précisément, en raison de la déchéance morale de la communauté des adultes et de sa défaillance dans sa responsabilité de protecteur. On est à côté d’elles, dans cette épreuve dramatique, qui heurte et révolte toute la société Ivoirienne, pour leur exprimer notre indignation et notre solidarité collective, mais on ne peut pas les dédommager. Ce terme est impropre et profondément choquant. Nous ne doutons pas que cela vous ait certainement échappé, mais les mots ont une résonnance.
 

Aujourd’hui, et c’est l’objet de notre propos, nous déplorons que la réaction des Pouvoirs Publics, ne soit pas à la mesure de cette activité criminelle d’un genre particulier (sacrifice humain). Celle-ci semble, se limiter à la condamnation, sans qu’une action suffisamment énergique ne soit envisagée dans l’immédiat. Nous observons, que la réactivité de la société civile et la mobilisation des réseaux sociaux font beaucoup mieux en termes de résultat, que les Pouvoirs Publics, à qui il incombe en premier, la responsabilité de protéger sa population la plus fragile, la plus exposée : sa jeunesse.

Il s’agit non seulement de notre richesse la plus précieuse (notre avenir), mais de notre humanité. Notre société serait–elle en train de perdre tous ses repères, de sacrifier son âme, sur l’autel de la nouvelle idole de ses désirs (réussite matérielle à tous les prix, argent séducteur et facile, ambitions de pouvoir de toutes sortes) ? Quels sont les modèles sociaux dominants (non institutionnels) dans la société Ivoirienne d’aujourd’hui ? Quelle influence (orientation et attraction) exercent-ils sur les esprits les plus faibles, mais aussi les plus ambitieux ? Quelle morale sociale et publique voulons-nous construire ? Ce phénomène est symptomatique d’une crise morale, dans la transformation de notre société, et nous devons collectivement nous interroger...Lire la suite sur:www.laregionale.com

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