Un invité, on lui donne la place qu'il mérite, selon sa tête, son rang.
Le dernier rêve des Africains de voir au moins une équipe du continent arriver en ¼ de finale de la Coupe du monde qui a lieu au Brésil s’est évanoui lundi soir. Face à l’Allemagne, l’Algérie s’est incliné, 2-1, après avoir raté de nombreuses occasions de but. Il en a été du Nigeria. En Coupe, cela ne pardonne pas. C’est celui qui marque qui gagne. Les mots pour accompagner les vaincus portent tout leur sens : « ils n’ont pas démérité ». « Ils nous ont fait honneur » Patati, patata.
Dans quatre ans, le continent viendra encore nous infliger la désolante image d’une contrée qui va, comme toujours aux grands rendez-vous du monde, ici au football, en invité et non en acteur important. Un invité, on lui donne la place qu’il mérite, selon sa tête, son rang.
Quand on a vu le petit saut de batracien des félins repus du Cameroun ; quand on entend les querelles autour du brassard de capitaine des pachydermes repus et divisés même si l’on nous dit le contraire ; quand on a vu ce 2e but bête concédé par le Nigeria contre la France (2-0), un laxisme intolérable de la défense ; quand on a vu l’erreur des Etoiles vraiment noires du Ghana (elles ne brillent plus) face aux Etats-Unis ( à 1-1, à 5 minutes de la fin du match, un défenseur se fait arracher la balle qu’il aurait pu dégager) ; quand on voit un entraîneur, celui de la Côte d’Ivoire, faire sortir, à 5 ou dix minutes de la fin du match contre la Grèce (son équipe est qualifiée à 1-1) ses deux avant-centres qui empêchaient les défenseurs adverses de monter ; quand, quand … Les exemples sont nombreux, qui disent que pendant longtemps encore, ne nous faisons pas d’illusion, nous irons à cette fête du football en invité, en spectateur. Pour le décor.
Pour le reste, et c’est bien ainsi, contentons-nous d’assister au spectacle digne d’intérêt que vont nous livrer ceux qui savent pourquoi ils y sont. Pour la grandeur de leur pays.
J’oubliais : au Cameroun, au Ghana, les règlements de compte ont commencé. Comme si cela allait changer les choses. Dans quatre ans, vous verrez, le même cirque recommencera. En Côte d’Ivoire, tout le monde ou presque accuse le pauvre Lamouchi, l’entraîneur. Qui est allé le chercher ? Lui au moins, il nous a épargné des crises de nerfs inutilement. Parce que cette équipe, félicitée pour avoir perdu contre la Colombie (que les chantres du patriotisme m’en excuse), n’était pas venue pour aller loin. La preuve : après lui avoir donné une prime à la défaite, elle n’a pas pu empocher la prime doublée. On nous rétorquera qu’ils (les joueurs multimillionnaires ou milliardaires) n’en ont pas besoin. Sans doute. Mais, y a-t-il meilleure fortune que celle où, à coup d’audace, l’on porte un peuple, une nation à la dignité mondiale, en faisant flotter son drapeau au grand rassemblement mondial? Non. Reste à l’inculquer à ces joueurs du continent, afin que brillent vraiment les Etoiles ; que les Pachydermes barrissent vraiment ; que les Félins poussent vraiment leurs cris de fauve. Rêvons.
La Régionale / Michel KOFFI
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