La visite du Président français François Hollande se prépare méticuleusement
La visite du Président français François Hollande se prépare méticuleusement. Elle a nécessité pour ce faire, le déplacement du ministre d’Etat, ministre de la sécurité et de l’intérieur Ahmed Bakayoko en France. Elle est d’un enjeu indéniable pour peu qu’on veuille se souvenir des rapports raidis et tendus entre les deux nations. Les ex Président Laurent Gbagbo et Sarkozy ne se supportaient pas. Le premier, de gauche reprochant au second, de droite, sa trop grande ingérence dans les affaires ivoiro-ivoiriennes. Pire, l’accusant d’être le mentor de son adversaire Ouattara. Après la perte du pouvoir par les deux présidents, ce sont Hollande, socialiste et Ouattara centriste et poulain de l’adversaire du Président Hollande qui arrivent au pourvoir. Toute chose qui maintient en état, les rapports tendus existants entre les deux chefs d’Etat.
Hollande saura la vérité du terrain
La visite annoncée et programmée du chef d’Etat français vient tenter donc de ressusciter les cordiales relations et la légendaire amitié franco-ivoirienne, sérieusement affectées ces 15 dernières années. Mais cette visite est aussi à présenter comme une exhortation au Président Ouattara à composer avec son opposition. Il est obligé d’assouplir les choses, les détendre. Il lui faut lâcher du lest car il reçoit le Président du pays qui se veut celui des droits de l’homme. En la matière, les nombreux opposants qui croupissent en prison pourraient poser problèmes. Pour la simple raison que leur détention s’encombre d’irrégularités au regard des droits de l’homme. La liste qui héberge leurs noms devra être compatible la réalité de l’univers carcéral. Certains ne sont-ils pas portés disparus ? Les conditions de détentions, à cause de l’effectif pléthorique et des exactions commises par des geôliers incontrôlés, sont-elles conformes aux pratiques en vigueur ? Les Ong jouissent-elles de leur liberté d’exercer ? François Hollande à ce niveau ne risque-t-il pas de déchanter ? Tel est le souci premier du Président Ouattara.
Le Pdci, un allié fatal
Le deuxième souci concerne sa relation avec le Pdci, l’allié du Rdr qui en est le transfuge depuis février 1994, deux mois seulement après le décès du Président Houphouët. Ouattara est obligé de composer avec le Pdci. Tout seul, il ne peut pas aller aux élections. Il risque de faire prendre la mayonnaise de l’hypothétique alliance Fpi-Pdci. Dans ce jeu des alliances, on se retrouvera toujours à deux partis contre un. Si Ouattara ne s’entend pas avec le Pdci, il l’aura contre lui. C’est inévitable.Surtout qu’une frange des jeunes Pdci remet en cause cette alliance qu’elle qualifie de dupes. Et elle entend prendre ses responsabilités. Prise de responsabilités annoncée par KKB qui avait osé ouvrir les hostilités contre son mentor Bédié. Mieux ou pire, c’est selon, il a été épaulé dans son action par des anciens comme Djédjé Mady, et Georges Ouegnin deux noms qui comptent. Or qui dit Georges dit de toute évidence, Yasmina, la parlementaire de la cité la plus orgueilleuse d’Abidjan. Et çà ce n’est que la partie visible de l’Iceberg. Les tapis dans l’ombre qui ne s’expriment que dans la discrète urne non pas encore dit leur dernier mot. Le Pdci, Bédié donc, pourrait s’appuyer sur ses jeunes honnêtement ou malhonnêtement pour « trahir » Alassane Ouattara qui doit leur faire la cour assidûment et sans retenue et même sans tenue. Un exercice laborieux.
La Régionale / MIKE SAPIA
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