BAD: Retour de la Bad à Abidjan le compte à rebours enclenché

Amorcé depuis le début de l’année, le processus de retour de la banque africaine de développement(BAD) à Abidjan a atteint sa vitesse de croisière ces dernières semaines. En atteste le conseil d’administration du 26 juin dernier qui avait des  allures d’adieu de la banque à Tunis où l’institution a été relocalisée  11 ans durant.

Ainsi que l’avait promis lors d’une visite sur les bords de la lagune Ebrié en début d’année son président, Donald Kaberuka, la Banque africaine de développement(BAD) rentre dans la phase active de son retour à Abidjan. Embouchant la même trompette que Donald Kaberuka qui annonçait le départ de Tunis pour fin juin, l’administrateur pour la Côte d’Ivoire, Amadou Koné disait récemment que « Nous fermons Tunis le 30 juin en ce qui concerne le conseil et le président…. Ensuite d’octobre à décembre, le reste du personnel viendra… » . Le calendrier est apparemment respecté puisque depuis la semaine dernière, la Bad a officiellement fini avec la relocalisation et a entamé le retour de ses instances décisionnelles sur Abidjan. Le président de la banque en a fait l’annonce le 26 juin dernier à Tunis, à la faveur d’un conseil d’administration de l’institution à son agence temporaire de relocalisation(ATR). Cette cérémonie a été mise à profit pour rendre hommage à la Tunisie dont la BAD se réjouit de l’hospitalité offerte onze ans durant. « Le transfert du siège de la banque à Abidjan ne signifie pas pour autant la fin de la coopération avec la Tunisie. Mais bien au contraire, la BAD maintiendra toujours une présence forte » a dit Donald Kaberuka. En présence d’officiels tunisiens dont le premier ministre, Mehdi Jama, le président de la BAD a rappelé que c’est un volume total de crédit d’un milliard de dollars qui a été accordé à la Tunisie après la révolution malgré laquelle « nous n’avons pas songé même un instant à quitter la Tunisie » a-t-il poursuivi. Deux conditions principales étaient posées par la banque pour revenir à Abidjan. L’une avait trait à l’instauration de conditions de sécurité maximales et l’autre concernait la réhabilitation du siège de la banque à Abidjan. Ces deux aspirations ont été assouvies avec notamment l’indice de sécurité actuel qui est conforme aux normes requises par l’organisation des nations unies(ONU), et  avec l’achèvement des travaux de l’immeuble du CCIA à Abidjan qui serviront de bureaux supplémentaires aux agents de la Bad. Cela, sans compter la réhabilitation du siège de l’institution. Convaincues du retour de la normalité, les autorités ivoiriennes n’ont de cesse d’envoyer des signaux forts aux institutions et aux chancelleries délocalisées  afin qu’elles viennent  prendre part à la reconstruction du pays. Pour des raisons évidentes, la BAD occupe une place de choix dans le cœur du pouvoir à Abidjan. Outil de développement, la banque, fidèle à la Côte d’Ivoire, n’entend pas changer son orientation. Aussi, comme le rappelle l’administrateur pour la Côte d’Ivoire, Amadou Koné, l’appui actuel à la Côte d’Ivoire se décline en 2 cycles quinquennaux de stratégies-pays dont l’un court jusqu’à 2017 quand l’autre, de 2018 à 2022, va  accompagner le pays dans ses orientations.  Avant d’ajouter que dans le cadre du programme national de développement(PND), la BAD va appuyer, et pour la période 2013-2017 le financement de certaines infrastructures de transport, de même qu’elle soutiendra, comme elle l’a fait la semaine dernière en octroyant un don de 22, 16milliards, la cohésion nationale.  Pour ce qui est des projets régionaux,  les projets d’autoroutes Abidjan-Lagos et Abidjan-Ouaga, la banque a également  assuré de son appui.

La Régionale / Touré Arouna