Comme les Sapeurs-pompiers
de chez nous, qui viennent après la catastrophe.
Comme les Sapeurs-pompiers
de chez nous, qui viennent après la catastrophe, le plus souvent, hier, des
autorités de notre pays ont fait le tour de certains quartiers précaires qui
ont poussé devant tout le monde, surtout aux yeux des autorités administratives
et politiques, pour leur apporter la compassion du gouvernement. 23millions. Avec
des mots de tous les jours ; avec, au bout aussi, cette menace : les démolitions
commencent. Il faut que les populations concernées quittent ces lieux de tous
les dangers. Ils ont raison, mais il aurait fallu commencer tout cela plus tôt.
On aurait pu éviter le pire, avec son cortège de mort, même si l’élan de
solidarité dans le malheur est à saluer. Prions Dieu afin que le même scenario
ne se répète pas l’an prochain. J’en doute avec raison. Car l’on sait comment sont
suivies les décisions sous nos Tropiques. Sitôt dit, sitôt se répètent les
mêmes choses. Et il faut attendre la saison des pluies qui vient en mai-juin,
évidemment, comme Noël en décembre, pour parer au plus pressé. Médecin après la
mort !
J’ai
regardé, amusé, vendredi dernier, et même bien avant, le spectacle de la
coordination des maires d’Abidjan qui ont apporté leur soutien aux sinistrés de
Cocody, après ceux d’Attécoubé. Lisez ce que dit le maire de Cocody : « Il y a trop d’autorisation anarchiques à
Cocody. Même les bassins d’orage et des espaces publics ont des titres fonciers. »
Et c’est maintenant qu’on s’en étonne ? Conclusion : comme les
sapeurs-pompiers, cette coordination vient après la catastrophe. Et dire que
dans tous les quartiers de ces maires de cette coordination se développent,
grâce à eux, leur laxisme, leur laissez-faire, des incongruités urbanistiques.
Messieurs les
maires d’Adjamé et de Cocody, surtout, revisitez vos quartiers et vous verrez
que le danger est encore là ! Qui se développe, non à votre insu, mais
grâce à vos laissez-faire qui, le plus souvent, repose sur des buts
électoralistes. Si je pénalise la population pour son bien, va -t-elle porter
ses voix sur moi ? Ce n’est donc pas la population qui en est responsable,
mais vos irresponsabilités additionnées qui ont pour corollaire logique les
catastrophes que l’on enregistre quand arrive la saison des pluies. Qui ne voit
pas comment Adjamé est devenue, cette belle cité d’hier ? Qui ne voit pas
que Cocody se dégrade ? Allez voir du côté de la Poste. S’y développe une autre
Rue-Princesse en miniature, avec des
magasins et maquis de tous les côtés de la rue, avec ses caniveaux bouchés et
son désordre. Il me semble que nos autorités municipales sont incapables de
mettre en place des cités vivables, en y imposant la discipline à tous les
niveaux : caniveaux bouchés ou occupés. Personne ne les voit, sauf pendant
la saison des pluies. Bruits de tous ordres. Rues devenues des garages permanents
de gros camions, ou des garages-autos. Rues barrées sans l’aval des autorités. Marchés
surpeuplés. Constructions anarchiques. Tous frappés de cécité. Sans oublier la saleté. Le sens
olfactif bouché. Partout des nids de poule. On s’en fout ! Dire que des
structures techniques existent dans les communes. On vous dira : « Le bitume, la route, ce n’est pas nous. »
C’est qui ? Si pour fermer de petits trous dans des communes, dans
lesquelles ils ont promis d’apporter un mieux-vivre aux populations, il faut
attendre tout de l’État… Quand on additionne tout cela, est-on surpris de tout
ce qui arrive ? Même pas.
Demain, sûr,
on va encore se mobiliser pour les mêmes causes qui créent les mêmes effets. Un
éternel jeu à recommencement. Pauvre de nous ! Il faut sans doute lancer
un SOS pour pays sans autorités municipales fermes.
La Régionale / Michel KOFFI
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