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Feu le colonel Sam Akaki, ancien commandant de la 4ème légion de gendarmerie de Korhogo |
Les pays d'Afrique subsaharienne ont bénéficié de l'accroissement des liens commerciaux avec la Chine. Selon l'agence de notation Moody's, ils se retrouvent par conséquent plus exposés au ralentissement de la croissance chinoise.
Le renforcement des liens entre la Chine et l'Afrique
subsaharienne n'est pas sans risques pour les économies du sous-continent.
C'est en substance ce que vient rappeler l'agence de notation Moody's dans une
note publiée ce mardi 25 novembre.
Si la relation entre l'empire du Milieu et les pays
subsahariens fait l'objet d'une attention soutenue de la part des bailleurs de
fonds, des ONG et des médias internationaux, celle-ci s'est le plus souvent
concentrée sur les conséquences de l'appétit de la Chine pour les matières
premières de la sous-région, les conditions d'exercice des entreprises
chinoises sur le terrain et le contenu des accords d'investissements conclus
avec Pékin.
Dans sa note, Moody's aborde un autre versant d’une relation
plus bilatérale qu’on ne l’imagine : la vulnérabilité du continent aux
soubresauts de la croissance Chinoise.
Boom
Les chiffres sont éloquents : les échanges commerciaux entre
la Chine et le continent africain ont atteint 200 milliards de dollars en 2013,
contre 10 milliards en l'an 2000 et à peine 1 milliard en 1980. L'empire du
Milieu est le premier partenaire commercial de la région devant les États-Unis.
De fait, l'appétit de la Chine pour les matières premières
africaines, la multiplication des prêts concessionnels de Pékin et la forte
hausse des investissements chinois dans la région ont grandement contribué au
boom économique que connaissent nombre de pays de la région depuis plus de cinq
ans. Chaque médaille a pourtant son revers rappelle Moody’s.
Ralentissement
Aussi, le PIB de la Chine n’a crû "que" de
7,3 % au troisième semestre 2013 : une performance inférieure aux résultats
enregistrés depuis la crise financière de 2008-2009 et qui fait craindre que
l'empire du milieu ne rate son objectif de croissance fixé à 7,5 % cette année,
ce qui serait inédit depuis la crise asiatique de 1998. Pour 2015, l'agence de
notation américaine prévoit que le PIB de la Chine devrait croître de 6,5% à
7,5%.
Le ralentissement de la croissance économique de la Chine
pourrait fortement affecter les pays africains ayant tissé les plus forts liens
économiques avec Pékin.
Il s’agit, selon Moody’s, de la RD Congo, la République du
Congo, l'Angola, la Zambie et l'Afrique du Sud en raison de l’intensité de
leurs relations commerciales avec la Chine. Par ailleurs, ces deux trois
derniers pays, ainsi que le Nigeria, sont d'autant plus exposés qu'ils sont
également de grands bénéficiaires des IDE chinois.
Preuve des avantages que confère un portefeuille diversifié
de partenaires économiques, note Moody's, des pays tels que l'Ouganda, le
Sénégal, le Kenya et la Namibie (qui bénéficient de forts liens commerciaux
interrégionaux) ainsi que le Botswana, le Ghana et le Mozambique, qui exportent
50 % à 70 % de leur production vers l'Europe, sont "moins directement
vulnérables aux risques liés à la Chine".
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