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mardi 25 novembre 2014

A vous les insulteurs publics de service…

André Silver Konan, journaliste-écrivain

Billet d’humeur n°017 d’André Silver Konan / Crise au FPI : « Insulteurs anti-Affi, ressaisissez-vous ! »
 "Je l’ai dit et je le répète : je trouve politiquement indécent, le fait qu’Affi monte lui-même au créneau, et de façon récurrente, pour s’attaquer à la candidature par procuration de Gbagbo. N’empêche, je trouve aussi détestable, cette façon, je dirais atavique, que certains militants ou sympathisants du FPI, ont d’insulter les pro-Affi et Affi lui-même. Et pour cause…
 
Hier, c’est à cause de la violence physique que j’ai pris rapidement mes distances avec la Fesci. Pendant la décennie de crise, c’est à cause de la violence verbale (dès qu’on émettait une critique d’une action gouvernementale, on vous traitait sans ménagement de pro-rebelle ou de néo-colon) que je me suis éloigné des mouvements patriotiques.
 
Hier encore, c’est à cause de la violence verbale, que Bédié s’est éloigné de Gbagbo (rappelez-vous, le PDCI a reconnu la victoire de Gbagbo en 2000 et était allié au FPI au gouvernement et pendant les élections locales) et fini par s’allier en 2005 à Ouattara, alors qu’ils étaient (n’ayons pas peur des mots) les pires ennemies de la terre.


Hier toujours, c’est à cause de la violence verbale, que les Baoulé (je suis toujours gêné quand l’« ethnicisme » s’invite en politique) qu’on insultait en disant tantôt qu’ils avaient vendu le pays, tantôt qu’ils ne voteraient jamais Mossi (sic), ont massivement voté Dioula, plutôt que Bété, alors qu’en 2000, ils avaient justement voté Bété, plutôt que Yacouba.
 
Hier enfin, c’est à cause de la violence verbale que Koulibaly a préféré aller créer son Lider, qu’Anaky avant lui, avait créé son MFA, que Wodié n’a jamais appelé à voter Gbagbo…
 
C’est vraiment dommage, mais certains militants et sympathisants du FPI perdent toute objectivité, quand il s’agit de Gbagbo. Et les conséquences risibles s’il en est, sont moins désastreuses pour ceux qu’ils insultent que pour eux-mêmes ou pour leur mentor. En effet, je n’ai jamais vu un homme digne se rallier à une cause parce qu’on l’insulte publiquement. Jamais ! Bien au contraire, soit il s’éloigne, soit il observe le silence. Et la conséquence immédiate actuelle des injures contre Affi et ses partisans est que le premier élargit la base des seconds et tous s’éloignent chaque jour un peu plus, de la cause Gbagbo.

 
Tous ceux qu’on lynche verbalement au FPI et dans les milieux pro-Gbagbo, parce qu’ils émettent des réserves sur le bien-fondé de la candidature par procuration de Gbagbo ; ne trouvent pas mieux que d’aller trouver protection chez Affi.
 
Et au congrès de décembre, les pro-Gbagbo passionnés auront encore une surprise. Comme un certain 29 novembre 2011, jour où Gbagbo a été transféré à la CPI. Je me rappelle que plutôt que de négocier avec Ouattara comme je le suggérais (comme je l’ai suggéré aux pro-Blé Goudé, les invitant à ne pas enfler une polémique inopportune), ils ont préféré insulter ce dernier, en disant qu’il verrait ce qui lui arriverait s’il osait transférer Gbagbo à la CPI. Il a transféré Gbagbo à la CPI et y’a toujours rien, trois ans après.
 
Insulteurs anti-Affi du FPI, ressaisissez-vous donc !"
 


Le titre est de la rédaction

André Silver Konan, Journaliste-écrivain
 

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