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| Marie, actrice d’un jour du clip, n’en revient toujours pas : « On va même être cités dans une émission aux Etats-Unis ». PHOTO PHILIPPE PAUCHET |
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Le petit clip dure 2’32’’ mais la balade fut en vrai beaucoup plus longue. Les premiers plans sont consacrés à l’habillage de Marie. Ou du moins la seule peinture du bas de son corps couleur jean (elle porte tout de même un string). Unbodypainting dans les moindres détails, jusqu’à l’étiquette du (pseudo) pantalon. La jeune fille sort de l’appartement et on la suit, sillonnant Lille : on reconnaît la très commerçante rue de Béthune et la grand-place, mais dans les faits, la petite équipe a aussi arpenté la rue Nationale un peu du Vieux Lille. Marie est filmée de dos. Certains passants sont interpellés, beaucoup pas du tout.
La vidéo a été publiée mardi soir sur Internet. Quelque 85 000 vues en une nuit. Près de trois millions depuis. Le trompe-l’œil fait le « buzz ».
Aussi surprenant que cela puisse être, il s’agit à la base d’un exercice scolaire. David Lesage et Sarah Baboro sont étudiants en publicité à Saint-Luc à Tournai. « Nous ne devons pas être nombreux à recevoir un tel enseignement, mais nous avons un cours de buzz », explique la jeune fille, originaire de Lens. La note devrait être excellente. « Mon prof, qui avait validé l’idée, n’en revient toujours pas. Je pense qu’on a battu le record depuis que ce cours existe. » Les étudiants ont poussé le « vice » à titrer la vidéo : « Elle se balade cul nu dans la rue. » Le mot-clef est porteur. Pas de doute, les apprentis « pubards » ont compris comment fonctionnaient les arcanes du Web.
« On ne s’attendait quand même pas à un succès pareil ! », s’étonnait encore hier Marie, 20 ans, apprentie coiffeuse dans la métropole lilloise et actrice d’un jour. « Je n’arrête pas d’être appelée par des médias, des photographes... J’ai une explosion de demandes d’amis sur Facebook, j’ai reçu une centaine de commentaires. » Au départ, la jeune fille s’est lancée sans hésiter : « Je connaissais bien Sarah, le bodypainting m’intéressait et, pour moi, toute expérience est bonne à prendre. Et puis, en culotte simplement, on en aurait vu plus ! »
« Un peu stressée »
Bien sûr, elle a « un peu stressé » au début : « Après, il suffit de regarder devant soi. Au final, peu de gens se sont rendu compte de ce qu’il se passait. » Pour Marie, cette expérience est une première : « J’ai juste fait des photos comme mannequin plus jeune, ensuite ma taille a joué contre moi ! » Mais elle est déjà prête à recommencer : « Pas enbodypainting mais un autre projet, pourquoi pas. » Même si elle se dit très touchée par l’avalanche de commentaires haineux ou insultants que la vidéo a aussi suscitée : « Je lis tout et mardi soir, j’étais en pleurs. Même si mon nom n’apparaît nulle part, on le prend pour soi. J’en ai discuté avec mes proches qui m’ont soutenue. » Sinon, la belle étudiante s’amuse plutôt de sa célébrité toute neuve : « On me reconnaît dans la rue, au boulot et les gens sont toujours gentils, contrairement à ce qu’il se passe sur Internet. Moi, j’attends que la vague passe pour accepter ou non les projets que l’on me propose. »
Marie Przybylski, la maquilleuse et artiste, espère elle aussi que ce buzz lui ouvre des portes professionnelles, notamment dans la mode. « C’est un métier qui fonctionne beaucoup à la notoriété. » Le quart d’heure de célébrité qui pourrait compter.
nordeclair.fr
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