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samedi 17 janvier 2015

(Vidéo) Niger : manifestation contre "Charlie Hebdo" à Niamey, plusieurs morts

 
Manifestation au Niger, le 16 janvier 2015 © STR

Le mouvement de colère contre la publication d’une caricature du prophète Mahomet par "Charlie Hebdo" s'amplifie au Niger. Après des violences vendredi à Zinder, il a gagné la capitale, Niamey, où au moins cinq personnes ont été tuées dimanche.

Au lendemain d’émeutes à Zinder, deuxième ville du Niger, où cinq personnes au moins ont été tuées et 45 autres blessées, le mouvement de colère contre "Charlie Hebdo" s’est étendu samedi à la capitale nigérienne, Niamey.
Au moins cinq personnes ont été tuées à Niamey dimanche, a annoncé le président Mahamadou Issoufou dans un message à la nation d'une dizaine de minutes. Il a précisé que quatre corps calcinés avaient été découverts dans des églises incendiées et que le corps d’une femme – probablement asphyxiée par les gaz lacrymogènes – avait été retrouvé dans un bar.
Le président nigérien a assuré que les coupables de ces "actes graves" seront identifiés et châtiés. "Ceux qui persécutent les chrétiens n'ont rien compris", a-t-il dit tout en reconnaissant que les caricatures du prophète par "Charlie Hebdo" constituaient une insulte pour la foi musulmane. Le président a enfin lancé un appel au calme en appelant les Nigériens à se désolidariser des "agitateurs" qui essaient de destabiliser le pays.
Plus de 20 églises détruites
Des manifestants réunis près de la principale mosquée de la capitale s’en sont pris à un commissariat et des véhicules de police. Selon Moussa Kaka, correspondant de France 24 à Niamey, 23 des 45 églises que compte la capitale ont été complètement détruites. Des drapeaux français ont également été brûlés.
Les heurts ont éclaté lorsque les autorités ont interdit une marche organisée à l’appel de dignitaires musulmans locaux. Les policiers ont tiré des cartouches de gaz lacrymogène contre des groupes de manifestants qui ont répliqué par des jets de pierres et de bouteilles incendiaires et érigé des barricades. Quatre prédicateurs à l’origine de l’appel à manifester ont été arrêtés.
Le calme est revenu dans l’après-midi mais des associations islamiques ont appelé à une nouvelle marche de protestation pour dimanche.

 
La France condamne les violences
D’autres manifestations ont été signalées à travers le pays de 17 millions d’habitants, à 80 % musulmans. À Maradi, à 600 km à l’est de Niamey, où deux églises ont été incendiées. Une autre église a été ravagée par les flammes dans la ville de Gouré (est), de même qu’une résidence appartenant au ministre des Affaires étrangères.
Le ministère français des Affaires étrangères a appelé les Français présents au Niger à "renforcer la vigilance, respecter les conseils de sécurité et éviter les rassemblements et les attroupements". L’ambassade de France à Niamey appelle pour sa part à "éviter toute sortie". "La France condamne le recours à la violence, aujourd’hui à Niamey, hier à Zinder", a déclaré Laurent Fabius dans un communiqué diffusé en début de soirée.
Un cinquième corps découvert à Zinder
Le bilan des violences de la veille à Zinder s’est alourdi à cinq morts après la découverte d’un cadavre calciné dans une église incendiée. Le centre culturel franco-nigérien de la ville a également été mis à sac.
D’autres rassemblements ont eu lieu après les grandes prières du vendredi dans des pays comme le Mali, le Sénégal ou la Mauritanie. À Alger, des heurts se sont produits à la fin d’une manifestation contre le journal. Des violences se sont également produites au Pakistan.



Avec Reuters 


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