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mercredi 3 décembre 2014

Le Courrier du Mercredi à son Altesse : Les pétards du missionnaire Affi sont mouillés

Après le sommet de l’Anglophonie de Dakar qui n’a fait que consacrer le clivage ou la désunion africaine, je m’étais promis cette fois de m’inviter à l’aéroport pour vous accueillir. Je tenais à vous féliciter pour avoir contribué à l’instar de vos pairs, à concéder l’OIF aux anglo-saxons.
L’élection de la canadienne Michaëlle Jean à la tête de la francophonie, montre haut combien les divergences entre africains sont profondes. Là où ailleurs on aurait assisté à un gentlemen agreement autour d’un candidat, ici chacun est venu avec ses idées, avec son Moi, avec ses ambitions hégémoniques, avec son agenda secret. Même des cancéreux en phase terminale sont allés jusqu’au bout. Résultat, le Canada avec sa minorité francophone, son français parlé dans les profondeurs des narines, s’est arrogé le fauteuil.
Les africains sont trop intelligents pour s’approprier ce qui leur revient de droit. Egocentrique que nous sommes, trop fiers de ce Moi ravageur et destructeur, nous venons de manquer là une autre occasion d’avoir l’un des nôtres à cette tribune internationale. J’en rage toujours, et c’est la raison pour laquelle je devrais être au bas de l’échelle. Mon seul regard aurait suffit pour vous rendre compte de mon état d’esprit. Sauf que là, je serai pris de court. Vous avez rejoint la France plutôt que le royaume, pour l’une de vos récurrentes et épisodiques visites privées.
J’aurai aimé faire comme vous, marquer une pause, prendre du bon temps en attendant votre retour. Mais ce plaisir, je ne saurai me le permettre eu égard au lourd fardeau que j’ai délibérément décidé de porter.

http://laregionale.com/1-politique/2014/11/19/5945/Le-Courrier-du-Mercredi-Les-Frci-un-boulet-au-pied-du-Roi
 
Majesté, ce jour c’est quartier libre. On parlera de tout sans tabou. On parlera de faits qui nous concernent tous.
Votre Altesse, il serait temps de rappeler à ces petits « Odienneka » d’Odienné, que la rébellion (cette page triste de notre histoire) est bien terminée. Il est bon de leur rappeler que ce pour lequel ils ont durant des années bafoué l’autorité de l’Etat n’existe plus. Vous êtes désormais Roi. Et ça devrait suffire. D’où vient le fait qu’un jeune homme, Comara, puisse se rendre dans un établissement scolaire, faire sortir de force sa petite amie de la classe et la battre publiquement. L’on se croirait sur une autre planète ou du moins dans le far West. Non ! Nous sommes bien dans le Nord-ouest de l’Eburnie, précisément à Odienné.
Nord-ouest, far west, en raison de ce « west » qui reste une similitude entre les deux territoires, Odienné a connu une grosse émeute en fin de semaine dernière (Ndlr : 28 novembre). Les symboles de l’administration publiques, préfecture, police, gendarmerie, seront pris à partie. Accourue en pompier, la maire de la ville, Nasseneba Touré, avait sa nette idée sur les fauteurs de trouble. « Il s’agit de petits drogués » qui ont profité de la situation pour vider un vieux contentieux avec les policiers. Or donc à Odienné, on fume la drogue au vu et au su de tous. Si cette information était plus officieuse qu’officielle, désormais il faut s’y faire. « A Odienné on fume la drogue et ya rien ».
Je rappelle au passage que ces émeutes d’Odienné, vous ont contraint à revoir vos plans. A l’effet d’éviter toute surprise, vous avez préféré ramener la « dame de fer » à Abidjan. S’il y a quelqu’un à qui ces événements d’Odienné ont profité, c’est bien à Simone. Cette présence de « Simone » à Abidjan, rime implicitement avec trois faits majeurs : sa sécurité, le procès en assises, mais surtout le congrès du Fpi.

http://laregionale.com/1-politique/2014/11/12/5680/Le-Courrier-du-Mercredi-a-son-Altesse
 
Majesté, je ne suis pas surpris par le débat hardi et nauséabond qui se mène actuellement chez les gens d’en face. Sur la mission confiée à Affi N’Guessan, le président sortant des « Bleu », celui-ci se retrouve esseulé sur un terrain miné par le discours ethnique. « Affi est une serviteur et non un disciple », entend-on dire. Le requiem a commencé pour l’intrus. Il doit se résoudre à déposer le tablier dans au plus deux semaines. Il ne fêtera pas la Noël dans ses habits de présidents du Fpi.
Je me frotte les mains. Bien fait pour notre démocratie. Notre démocratie si tribale, même trop tribale. C’est un fait, il faut l’admettre. Nos politiques, tous des intellectuels que vous êtes, avez toujours cherché à vous murer derrière vos groupes ethniques. Que ce soit chez l’ainé du PDCI, chez le prisonnier candidat du FPI et enfin chez vous-même au RDR, les fondamentaux du discours politique reposent sur des valeurs tribales.
Dans ce contexte majesté, la mission d’Affi qui est celle de vous légitimer en 2015 court droit vers l’échec, si ça ne l’est déjà. Si Affi doit se porter candidat, ce sera sans le soutien des « Bleu ». D’ailleurs hier (mardi), son chargé de com’ l’a lâché. Franck Anderson a préféré rejoindre la tribu. Le prisonnier avec l’aide de son groupe ethnique, garde la main sur sa chose, sur son parti. Je vous donne toutes ces informations en l’état, pour ne pas vous faire d’illusions.
Vous l’avez certainement réussi avec l’aîné du Pdci, en gros vous êtes sur que les hommes de Bedié rouspéteront en vain. Mais avec le Fpi la pilule ne passe pas. Du fond de sa cellule, le prisonnier a manœuvré serré pour se retrouver là. L’ombre de Gbagbo plane et il faut compter avec lui.
Sarkozy a retrouvé la tête de l’Ump, Gbagbo président du Fpi, vous Majesté Roi. Chacun garde la main. Les futures échéances seront rudes.
Dans ce contexte politique dominé par les candidatures de Gbagbo et d’Affi, le retour de l’opposition à la Cei, Commission électorale indépendante, apparait comme un non évènement.
Votre Majesté, les pétards sont mouillés avec Affi. Trouvez un autre plan, le plan B. En attendant votre retour, portez-vous bien. Renforcez les accus, des forces vous en aurez besoin.
Mercredi prochain, je serai encore là !
Jo Winner Saraka

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