« Vous jouez avec le feu ! Vous jouez avec le feu ! », chantait, en visionnaire, Alpha Blondy. Qui avait écouté en ce temps-là ce « fou » sur cette terre ivoirienne qui préparait les ingrédients qui allaient faire éclater la cohésion sociale, à cause d’un trop plein de discours de la suffisance, des rejets systématiques, de la haine réciproque, des diabolisations inutiles ?
On sait ce qui arriva. Et, aujourd’hui, petit à petit, se remettent en place les mêmes recettes : on a le pouvoir, on fait ce que l’on veut. Nous seuls avons raison sur tout. Dans la rhétorique des tenants du pouvoir déchu, on aurait hurlé comme Blé Goudé : « Y a rien en face ! » Aujourd’hui, on entend « Ya fohi ! ». Entendez, il n’y a rien. C’est du pareil au même.
On sait ce qui arriva. Et, aujourd’hui, petit à petit, se remettent en place les mêmes recettes : on a le pouvoir, on fait ce que l’on veut. Nous seuls avons raison sur tout. Dans la rhétorique des tenants du pouvoir déchu, on aurait hurlé comme Blé Goudé : « Y a rien en face ! » Aujourd’hui, on entend « Ya fohi ! ». Entendez, il n’y a rien. C’est du pareil au même.
M. Le Président de la République vous entamez votre tournée dans l’Iffou, l’antre de votre « frère aîné, Henri Konan Bédié », votre Nyéréré, le conseiller précieux assis au fond de son tabernacle qui donne les conseils avisés. Il a exercé, avant vous, les hautes fonctions de la Nation. Il sait ce que les erreurs d’hier lui ont coûté - son pouvoir -, à force de s’entêter à croire que seuls ce que ses « suiveurs » lui disaient étaient bien et bon pour la République, bien pour la cohésion sociale. Il en a eu pour son compte.
L’histoire, surtout celle de ce pays, construit par Félix Houphouët-Boigny, lui a montré que l’on ne gouverne pas dans la division en ne comptant que sur sa majorité sociologique, politique au mépris des autres dont les discours sont vite rejetés. Surtout quand ils en viennent à afficher leur désaccord qui va pourtant dans le bon sens.
Cette tournée qui coïncide avec la rentrée des classes de manière générale, va se dérouler sur un fond de crise lié à la question de la Commission électorale indépendante, la fameuse CEI de toutes les convoitises. Je ne sais même pas la raison pour laquelle on l’a qualifiée « d’indépendante », alors que, à moins d’être de mauvaise foi, elle n’a rien d’indépendante. Elle aurait été indépendante qu’elle n’aurait pas suscitée tant de palabres dont on aurait pu faire l’économie.
Mais, pris dans le filet des appartenances politiques et des regards borgnes, prisonniers qu’ils sont tous de leurs intérêts à défendre vaille que vaille même quand ils ont grandement tort, les acteurs politiques semblent se parler sans s’écouter, sans mettre les intérêts supérieurs de ce pays au premier plan de leurs préoccupations. Sinon, M. le Président de la République, était-il nécessaire de maintenir le Sieur Youssouf Bakayoko à la tête de la CEI ? Même pas. Son nom même rappelle trop de tristes souvenirs. Ce n’est pas de son fait, soit ; mais à part lui, aucun autre Ivoirien ne mérite ce poste ? Je ne le crois pas.
Hier au pouvoir, Gbagbo Laurent avait récusé sous un fallacieux argument Beugré Mambé, alors président de la CEI, actuel gouverneur du District autonome d’Abidjan. Pour éviter les suspicions ou les palabres à venir, il a été remplacé par Youssouf Bakayoko. Aujourd’hui, c’est ce dernier que l’opposition ne veut plus voir à la tête de cette CEI dite indépendante. D’ailleurs, le Comité central du Fpi, la branche significative de cette opposition, a retiré son représentant au sein de cette Commission. Tout est bloqué, quoiqu’en disent des militants de votre bord. Dans les chancelleries, ce passage sans « consensus » fait partie des conversations et écorne l’image que vous voulez donner à la démocratie ivoirienne, après nos moments de folie d’enfants gâtés ; celle faite de concession.
Vous êtes le Président de tous les Ivoiriens. Dans la case où vous voulez rassembler tous les fils et filles de ce pays, vous avez l’impérieux devoir de régler cette question qui pourrit la vie politique. Il faut liquider, dans le consensus, ce problème avant l’arrivée des autres problèmes inévitables avant l’élection présidentielle.
Dans les positions tranchées, antagonistes, le Chef sait prendre de la hauteur pour apaiser son peuple. Dans le consensus. Votre responsabilité est grande. Vous le pouvez si vous le voulez sans écouter tous ces va-t’en guerre qui braillent à longueur de journée, justifiant tout, analysant tout, commentant tout dans le prisme déformant de leur chapelle politique.
M. le Président, il faut dégager Youssouf Bakayoko. L’on dit, vrai ou faux, que c’est « Nyéréré » qui vous a dit de le maintenir comme président de la CEI. J’en doute. Mais si c’est vraiment « Nyéréré », il faut avoir la force de dire à l’aîné que le come-back de Bakayoko crée problème. Ne jouons pas avec le feu.
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