« C’est au sein de cette
fédération qu’est née l’idée de fonder une banque panafricaine. Lawson
et moi avons pris en main le dossier d’Ecobank. Nous sommes partis de la
conviction qu’il fallait qu’elle naisse dans le cadre des pays de la
CEDEAO. Nous nous sommes fait le devoir d’aller rencontrer tous les
chefs d’Etat de la sous-région. Mais nous voulions que le projet soit
entièrement privé. Nous ne voulions pas l’argent des Etats. Lorsque nous
avons rencontré le président Houphouët-Boigny, il était tellement
enthousiaste qu’il nous a accompagnés sur le perron du palais et a
déclaré publiquement, devant la presse, que c’était la première fois
qu’il voyait des Africains qui venaient lui présenter un projet sans lui
demander d’argent »… Cet extrait est tiré du magazine Forbes Afrique
dans son édition de septembre 2013, dans laquelle le milliardaire
togolais Gervais Koffi Djondo relate la genèse de la création de la
banque panafricaine Ecobank qu’il a cofondée avec le nigérian Adeyemi
Lawson. Panafricanisme. C’est le maitre-mot de la philosophie de cet
octogénaire togolais dont la vie est assurément une success-story. Se
fondant sur sa conviction qu’il a alliée à de la rigueur, il a entamé sa
marche ascendante avec pour boussole, l’initiative privée. « Il a
installé une horloge pointeuse pour faire respecter la ponctualité et
s’est taillé une réputation d’homme exigeant et rigoureux » rappelle
Forbes Afrique soulignant le passage de Koffi Djondo à la tête de la
caisse d’allocations sociales de l’époque du Togo, du comme dans de
nombreuses institutions qu’il a dirigées mais qu’il a toutes délaissées
au profit de l’investissement privé. Confiants dans leur projet, et
s’étant assurés du caractère panafricaniste et égalitaire de leur
ambition, les deux partenaires sont allés à la rencontre des chefs
d’Etat de la CEDEAO avant de lancer leur « affaire ». Ils ont eu le nez
creux puisque Ecobank, présente aujourd’hui dans 33 pays-ce qui est un
record-, emploie 18000 personnes de 40 nationalités et est passée de
2007 à 2012, d’un chiffre d’affaires de 544 millions à 1, 75 million de
dollars. Le succès ne va pas s’arrêter en si bon chemin pour ce
panafricaniste convaincu dont les résultats vont lui attirer la
sympathie de certains chefs d’Etat soucieux de créer une autre compagnie
aérienne après la « mort » d’Air Afrique. « Je me suis plongé dans les
détails et j’ai vu qu’ils voulaient refaire Air Afrique, c’est-à-dire
une compagnie francophone. J’ai décidé de tout revoir et d’élargir le
projet aux anglophones, un projet, un projet CEDEAO et non sur des bases
linguistiques » poursuit Koffi Djondo dans Forbes Afrique. Et c’est de
là qu’est partie la création de la société de promotion d’une compagnie
aérienne régionale qu’il a mise sur les fonts baptismaux en partenariats
avec plusieurs institutions dont Ecobank et la Boad (banque
ouest-africaine de développement). Le succès est toujours au rendez-vous
comme le prouvent les 75 à 80% de taux de remplissage qu’a atteint 3
ans seulement après Asky qui couvre 22 destinations dans19 pays.
Assurément la foi de ce panafricaniste l’a guidé vers des horizons
porteurs, lui pour qui, il n’est pas normal qu’au moment où les grandes
compagnies aériennes dans le monde se regroupent, on veuille en Afrique,
des petites compagnies. « Cela, par égotisme national », conclut-il.
La Régionale / Touré Arouna
La Régionale / Touré Arouna
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