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mercredi 25 juin 2014

Economie: Ecobank, Asky… Le parcours victorieux d’un panafricaniste

« C’est au sein de cette fédération qu’est née l’idée de fonder une banque panafricaine. Lawson et moi avons pris en main le dossier d’Ecobank. Nous sommes partis de la conviction qu’il fallait qu’elle naisse dans le cadre des pays de la CEDEAO. Nous nous sommes fait le devoir d’aller rencontrer tous les chefs d’Etat de la sous-région. Mais nous voulions que le projet soit entièrement privé. Nous ne voulions pas l’argent des Etats. Lorsque nous avons rencontré le président Houphouët-Boigny, il était tellement enthousiaste qu’il nous a accompagnés sur le perron du palais et a déclaré publiquement, devant la presse, que c’était la première fois qu’il voyait des Africains qui venaient lui présenter un projet sans lui demander d’argent »… Cet extrait est tiré du magazine Forbes Afrique dans son édition de septembre 2013, dans laquelle le milliardaire togolais Gervais Koffi Djondo relate la genèse de la création de la banque panafricaine Ecobank qu’il a cofondée avec le nigérian Adeyemi Lawson. Panafricanisme. C’est le maitre-mot de la philosophie de cet octogénaire togolais dont la vie est assurément une success-story. Se fondant sur sa conviction qu’il a alliée à de la rigueur, il a entamé sa marche ascendante avec pour boussole, l’initiative privée.  « Il a installé une horloge pointeuse pour faire respecter la ponctualité et s’est taillé une réputation d’homme exigeant et rigoureux » rappelle Forbes Afrique soulignant le passage de Koffi Djondo à la tête de la caisse d’allocations sociales de l’époque du Togo, du comme dans de nombreuses institutions qu’il a dirigées mais qu’il a toutes délaissées au profit de l’investissement privé. Confiants dans leur projet, et s’étant assurés du caractère panafricaniste et égalitaire de leur ambition, les deux partenaires sont allés à la rencontre des chefs d’Etat de la CEDEAO avant de lancer leur « affaire ». Ils ont eu le nez creux puisque Ecobank, présente aujourd’hui dans 33 pays-ce qui est un record-, emploie 18000 personnes de 40 nationalités et est passée de 2007 à 2012, d’un chiffre d’affaires de 544 millions à 1, 75 million de dollars. Le succès ne va pas s’arrêter en si bon chemin pour ce panafricaniste convaincu dont les résultats vont lui attirer la sympathie de certains chefs d’Etat soucieux de créer une autre compagnie aérienne après la « mort » d’Air Afrique. « Je me suis plongé dans les détails et j’ai vu qu’ils voulaient refaire Air Afrique, c’est-à-dire une compagnie francophone. J’ai décidé de tout revoir et d’élargir le projet aux anglophones, un projet, un projet CEDEAO et non sur des bases linguistiques » poursuit Koffi Djondo dans Forbes Afrique. Et c’est de là qu’est partie la création de la société de promotion d’une compagnie aérienne régionale qu’il a mise sur les fonts baptismaux en partenariats avec plusieurs institutions dont Ecobank et la Boad (banque ouest-africaine de développement). Le succès est toujours au rendez-vous comme le prouvent les 75 à 80% de taux de remplissage qu’a atteint 3 ans seulement après Asky qui couvre 22 destinations dans19 pays. Assurément la foi de ce panafricaniste l’a guidé vers des horizons porteurs, lui pour qui, il n’est pas normal qu’au moment où les grandes compagnies aériennes dans le monde se regroupent, on veuille en Afrique, des petites compagnies. « Cela, par égotisme national », conclut-il.

La Régionale / Touré Arouna

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