Au total, 23 Africains figurent dans le classement général, dont un dans le top 50.
Les préparatifs vont bon train pour l’édition 2014 du Forum économique Forbes Afrique, qui se tiendra le 25 juillet, à Brazzaville au Congo. Avec pour thème: «Les défis de la bancarisation: construire le modèle Africain». La Régionale qui offre un zoom sur l’actualité de demain, bien entendu, y sera pour faire partager sa vision d’un afro-optimisme de bon aloi. Mais, à deux semaines de ce rendez-vous attendu par le continent et la planète, il importe de situer nos lecteurs sur les enjeux de ce Forum qui se présente, désormais, comme déterminant pour changer le visage et l’âme de l’Afrique. Prospective journalistique.
Dans l’argumentaire du choix de cette thématique fort volontariste et, un tantinet pragmatique, le magazine étasunien affirme qu’aujourd’hui en Afrique, seule une personne sur dix est bancarisée. «Insuffisance ou irrégularité des revenus, déficit des infrastructures et des réseaux bancaires… les freins à la bancarisation africaine sont nombreux. Elle constitue pourtant un processus clé dans le développement économique et social : pour les individus en droit de sécuriser leurs avoirs et d'accompagner leurs projets de vie, pour l’État qui vit en large partie des recettes fiscales générées par les revenus de l'économie formelle, et pour l'ensemble des acteurs privés qui bénéficient directement ou indirectement d'une plus grande fluidité des échanges financiers», pose comme problématique, le news magazine économique. Dont le forum se déroulera, comme ce fut le cas les trois précédentes années, à l’auditorium du ministère congolais des Affaires étrangères et de la Coopération. Et, dans le droit fil de la pertinence au niveau de ses thèmes, à l’instar de la question énergétique en 2013, celui de cette année revêt un enjeu majeur voire vital pour l’émergence et le développement du Continent.
L’innovation, un levier indispensable
Si l’intérêt de tous converge, en effet, dans le processus de bancarisation, celui-ci demeure tributaire de deux leviers indispensables: la confiance, qui conditionne tout échange financier, et l’innovation, qui transcende les mentalités et les pratiques. Les avancées remarquables du « mobile banking » en Afrique, consacrent les bienfaits de l’innovation, et peut être la construction d’un « modèle africain », mais de nombreux obstacles restent à dépasser pour développer l’inclusion financière, et sa promesse d'une société plus cohésive, d'un développement plus équilibré.
En mettant cette année la bancarisation au cœur de son programme, en regroupant les volontés politiques et privées autour de la question, le Forum Forbes Afrique 2014 se dote d’une ambition : contribuer à construire les conditions de la confiance et de l’innovation, pour accélérer l’émergence du Continent.
État des lieux et perspectives
Au-delà des discours protocolaires avec la dizaine de chefs d’État annoncés aux côtés du Président Denis Sassou-Nguesso, ainsi qu’un panel de personnalités du monde des affaires et de la haute finance, des institutions de micro finance et des Tic, une étude menée par un pool de cabinets présentera une étude sur l’état des lieux et les perspectives de la bancarisation en Afrique.
Celle-ci s’attèlera à opérer un retour sur la définition de la bancarisation, ses conditions, ses freins et ses avantages pour l’État, le secteur privé et l’individu. Quel lien existe-t-il entre la bancarisation et le développement économique et social d’une société ? État des lieux et panorama de la bancarisation en Afrique : Existe-t-il des disparités géographiques, sociologiques ? Si oui à quoi sont-elles dues ? En quoi la bancarisation et l’accès à des services financiers, favorisent-ils le passage de l’économie informelle à l’économie formelle ?
Trois table-rondes opératoires
Trois table-rondes de haut vol ponctueront le Forum pour rendre opératoire la notion de bancarisation en Afrique, aux fins qu’elle porte l’émergence amorcée.
La première est intitulée: «Développer la confiance : quelles solutions politiques pour favoriser la bancarisation ?». La confiance sociale est la condition préalable à la bancarisation de l’Afrique: confiance des banques envers les individus, en dépit de revenus modestes ou irréguliers, confiance des individus envers les banques dont ils ne maitrisent pas toujours les codes, et enfin, confiance de tous envers l’Etat, qui doit garantir la stabilité du cadre politique et juridique, et le règlement juste et transparent des litiges commerciaux et financiers. Comment améliorer le climat des affaires et mettre en place les cadres politiques et juridiques favorables au développement de la bancarisation ? Quel type de programmes/campagnes les acteurs institutionnels peuvent-ils promouvoir pour faire évoluer les mentalités des Africains vis à vis de la banque ? Est-il possible / souhaitable / nécessaire d’harmoniser les réglementations au niveau régional ?
Table-ronde 2:«L’innovation, catalyseur de la bancarisation africaine : le cas du «mobile banking». Au sens large, le concept de « mobile banking » désigne l’ensemble des services financiers pouvant être offerts via le mobile (sur un Smartphone ou simplement par sms, avec ou sans compte bancaire). L’essor remarquable de la technologie cellulaire en Afrique et le développement conjoint d’applications bancaires innovantes, ont fait du téléphone mobile un puissant instrument d’inclusion financière des populations ; car il permet de palier à la fois le déficit d’infrastructure et des réseaux bancaires et l’irrégularité des revenus des particuliers (commission faibles, à la transaction).La guerre fait rage entre les opérateurs télécoms, -car le « mobile banking » fidélise les clients tout en participant à l’image sociale de l’opérateur, mais également entre les banques et les opérateurs qui se substituent à elles…
Comment ces solutions sont-elles en train de révolutionner les pratiques financières en Afrique ? Les opérateurs vont ils se substituer aux banques ? Y a-t-il des limites au modèle «mobile banking» ? Quid de l’interconnexion des systèmes ? L’Afrique évolue-t-elle vers une bancarisation « parallèle » au système bancaire ?
La Table-ronde 3 portera sur l’item «Bancarisation et financement d’entreprise : un modèle africain en construction ?». Parmi les principales raisons d’ouvrir un compte bancaire en Afrique, on trouve le besoin d’emprunt pour répondre à des situations d’urgences personnelles. Pour créer leur petite et moyenne entreprise, les africains ont encore très souvent recours aux financements traditionnels informels (solidarité familiale, tontines etc.), aux instituts de micro-crédit qui ont su développer des programmes adaptés à l’échelle et au profil de risque des projets de ces nouveaux clients ; ou pour les projets de plus grande envergure, aux fonds d’investissement, de plus en plus nombreux à se spécialiser sur l’Afrique.
Les banques n’ont-elles pas vocation, en Afrique comme ailleurs, à investir le créneau du financement d’entreprise? Quelles solutions bancaires développer alors pour coller aux profils des projets entrepreneuriaux en Afrique ? Et inversement comment faire basculer dans l’économie formelle les systèmes solidaires traditionnels ? Quel rôle les instituts de micro-crédits peuvent-ils jouer pour faciliter la bancarisation de leurs clients ? Quel rôle pour les fonds d’investissement, de plus en plus nombreux à se spécialiser sur l’Afrique ?
Des 23 milliardaires africains !
In fine, le Forum Forbes Afrique vise à être un incubateur de richesses, globale, sociale, individuelle. Ainsi, comme c’est le cas depuis 2011, le magazine Forbes publie, chaque année, en mars, le classement et la liste des plus riches au monde. Au total, 23 Africains figurent dans le classement général, dont un dans le top 50.
Le Nigérian Aliko Dangote occupe la 23e place de ce classement. Sa fortune est estimée à 25 milliards de dollars. Trois autres Nigérians figurent dans le classement général, dont une femme : Folorunsho Alakija (2,5 milliards de dollars). La femme la plus riche d’Afrique et l’investisseuse angolaise Isabel Dos Santos, à la tête de 3,7 milliards de dollars.
En Afrique du Nord, le plus riche est l’Egyptien Nassef Sawiris, le PDG d’Orascom Construction Industrie. Classé à la 205e place du classement général, il dispose d’une fortune estimée à 6,7 milliards de dollars. Il est suivi par l’industriel Issad Redrab, PDG du groupe Cevital et dont la fortune s’élève à 3,2 milliards de dollars. Il est suivi par le marocain Othman Benjelloun dont la fortune est estimée à 2,8 milliards de dollars.
La première place du peloton revient à Bill Gates qui est redevenu, après 4 ans d’absence, l’homme le plus riche au monde, avec une fortune estimée à 76 milliards de dollars. Le roi mexicain (d’origine libanaise) des télécommunications, Carlos Slim, qui retourne à la 2e place avec ses 72 milliards de dollars.
La Régionale / ADAM SHALOM
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