L’ Afrique, et particulièrement l’Afrique de l’Ouest ne devra son salut que dans les investissements dans les infrastructures. C’est le « diagnostic » de la BOAD qui à travers son vice-président, Bassary Touré, recommande de compter davantage sur soi-même que d’attendre de l’aide publique au développement.
Le développement rural, les technologies de l’information ou encore
l’environnement certes… Mais surtout les infrastructures de façon
globale. C’est la priorité du nouveau mandat de la banque
ouest-africaine de développement (BOAD) dont les instances viennent
d’être renouvelées. Invité le week-end dernier sur RFI, son
vice-président, Bassary Touré l’a souligné tout en rappelant la
nécessité pour le continent d’accéder à des taux de croissance à deux
chiffres. « Cela passe par les infrastructures…on est à 5 ou 6% de taux
de croissance sans les infrastructures, imaginez ce que ce sera avec les
infrastructures…note-t-il. Raison pour laquelle selon l’invité de RFI,
la BOAD injecte des financements dans des secteurs tels que le chemin de
fer, les autoroutes ou dans l’aménagement des aéroports. A ce sujet et
répondant à une question sur les projets en cours de la banque, il a
cité la construction de ponts en Côte d’Ivoire et un aéroport en cours
de réalisation au Sénégal. Pour le vice-président de la BOAD, les
dirigeants africains doivent faire preuve d’imagination et approfondir
les marchés financiers et notamment le marchés sous régionaux afin de
sortir de l’ornière. Et Bassary Touré de renchérir qu’il faut absolument
trouver des alternatives et approfondir les ressources domestiques et
compter sur soi-même. Il fonde sa théorie sur le fait que l’aide au
développement doit être considérée comme étant en voie de tarissement,
les pays nantis donnant de moins en moins aux pauvres. Aussi le
spécialiste prône-t-il entre autres aux leaders africains des créneaux
tels que les ressources des compagnies d’assurances, celles de la
sécurité sociale. Mais il recommande surtout la collaboration avec les
pays émergents que sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et
Afrique du Sud). Avec une mention particulière pour la Chine « qui
s’investit beaucoup en Afrique » a-t-il noté. C’est que pour Bassary
Touré, les partenariats public-privé, pourtant décriés en Europe,
s’apparentent à une alternative aux nationalisations. Lesquelles ont
montré leurs faiblesses à l’image des privatisations à outrance qui
n’ont pas produit les effets escomptés. « Dans tous les cas, il y a des
projets prioritaires où il faut que l’État essaie de susciter l’intérêt
du secteur privé » clame le vice-président de la BOAD pour lequel il
faut absolument désenclaver et intégrer l’Afrique.
La Régionale / Touré Arouna
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