Pour dire non à l’appel de Daoukro, Tiburce Koffi n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Dans
son livre, le directeur général de l’Insaac, assène ses vérités et
assomme presqu’Alassane Ouattara.
« Si la Côte d’Ivoire de la sécurité
militaire et des espoirs de relance économique est réelle, celle de la
qualité de vie, de la paix des cœurs et des esprits est loin de l’être. A
l’observation, la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui se résume à la prospérité
et à l’arrogance des membres du Rhdp et leurs seuls alliés sous un fond
ethnique aussi inconfortable qu’inquiétant.
C’est le temps du chef infaillible
qui, jamais, n’a pu se tromper, ni ne saurait se tromper et ne pourrait
même se tromper !» [L’appel de Daoukro] est une option suspecte, peu
saine, et indiscutablement maladroite qu’il nous faut dénoncer et
refuser, ne serait-ce que pour des raisons éthiques : n’hésitons pas à
le dire, cet «Appel» aux fondements douteux est une invite insidieuse à
la tricherie ! Oui, c’est tricher que de chercher à se faire élire sans
adversaire de poids- par conséquent, de manière hautement
anti-démocratique. C’est tricher que de se lancer dans de sombres
combines appelées réglages avant le scrutin (…)
Les faits disent qu’en Afrique, qui
détient le pouvoir exécutif, détient ou détiendra le législatif, toute
la superstructure et le système de production et de distribution des
richesses nationales. Alors, que gagne le Pdci-Rda à renoncer à
conquérir le pouvoir d’Etat ? Rien. Rien d’autre que le spectre de son
extinction future et programmée (…). Dans le contexte historique actuel,
renoncer à reconquérir l’exécutif (perdu à la suite d’un coup d’Etat,
donc, d’un acte antirépublicain) revient pratiquement, outre valider et
légitimer ce putsch, à céder définitivement (ou pour un très long temps)
au Rdr la place de leader historique qu’il avait occupée. Il est fort à
parier que le Rdr fera tout pour maintenir à jamais cet ascendant sur
le Pdci-Rda (…)
La trouvaille Pdci-Rdr à laquelle
aucun vrai militant du Pdci-Rda ne croit d’ailleurs- je ne pense pas
qu’elle satisfasse même le Rdr- tombe tout simplement sous le coup du
mauvais humour, sinon du hors-jeu politique ! (…)
Les présidents Bédié et Ouattara sont
libres d’envisager de créer un nouveau parti mais non de s’atteler à
créer un pseudo-parti nouveau sur le fumier du Rda dont l’auréole
historique aura donné au Pdci, poids, valeur, respectabilité et fidélité
des militants de la cause anticoloniale à son combat et à sa
trajectoire (…)
L’appel de Daoukro porte dans ses
soubassements ce désir inconscient et humain, qui habite son auteur,
d’être réhabilité par les siens ; d’où sa forte dimension religieuse,
pathétique et cathartique : il traduit un pathos du rachat des fautes !
C’est un double acte de contrition et de piété déguisée, mais plus
certainement un besoin tyrannique de se réconcilier avec les enfants du
Nord qui s’étaient sentis offensés et brimés par les maladresses,
imprudences et méchancetés de sa mauvaise gouvernance. (…)
Oh, comme j’aurais voulu, président
Ouattara, que vous ne vous présentassiez pas à ce scrutin ! Laurent
Gbagbo en prison, Henri Konan Bédié mis hors course par les textes, vous
restez le dernier du trio infernal qui a conduit la Côte d’Ivoire dans
la fournaise.
Votre départ à la «retraite politique»
aurait sans doute sonné la fin du cycle maléfique – les temps de
tornade, de feu et de plomb qui ont sérieusement abîmé ce pays ! Et la
Côte d’Ivoire entamerait ainsi un cycle nouveau, avec des hommes
nouveaux et de nouvelles espérances pour une nouvelle histoire nationale
sans cette culture de la violence qui nous a tant divisés ».
Le titre est de la rédaction
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