La jeune génération nourrie aux mamelles du tonitruant Couper décaler,
et à bien de musiques urbaines, ne le connaît point. Elle rate quelque
chose et il s’offre à elle, une belle occasion de découvrir, la plus
belle voix de Côte d’Ivoire et certainement l’une des plus belles
d’Afrique.
Depuis mercredi 18 Juin 2014, en effet, il est en Côte d’Ivoire, son
pays. Pour présenter son tout dernier album. Le neuvième de sa carrière
qu’il mène partout dans le monde, faisant la navette entre Paris et
Marrakech (Maroc). Pour cet album baptisé « Soul Triumph »
celui qui a jusqu’ici répondu au nom de Wognin Pedro et que tous les
amoureux de bonne musique connaissent, a choisi de changer de nom. Il se
nomme Soul Ayom. Soul pour l’une des musiques qu’il pratique et Ayom,
diminutif de Ayémou, son nom de chaise clanique.
L’album ‘‘Soul Triumph’’ qui sort ce mois-ci comprend 16
titres. On pourrait conseiller tous les titres, mais certains ne peuvent
s’écouter moins de deux fois. Tant ils continuent, par le refrain, ou
la voix cuite de l’artiste, l’orchestration, l’audace d’Accapela, ou
même le transport de joie, de nous hanter. Ainsi, ‘‘Living withyou’’
(titre 4) s’ouvre sur une mélodie Salsa, invite à la danse avant que ne
se pose la voix suave de Soul Ayom que relayent des Chœurs Gospel. Un
Solo de trombone (et non de sax comme il est ordinairement fait, ou même
de flûte traversière propre à la Salsa), repose les voix par son jeu
majestueux et céleste. Suit Koura, le titre 5, du nom d’une personne
rencontrée furtivement mais dont le souvenir court la mémoire de
l’artiste. L’équivalent existe en littérature : ‘‘A une passante’’ de Charles Pierre Baudelaire extrait des ‘‘Fleurs du mal’’. Pour couronner de fleurs, ce bien sonore, le joli et intelligent ‘‘Hope for better times’’
Une relecture vocale de la 6e symphonie de Beethoven. Un Abouré qui re lit sans complexe et avec succès, du Beethoven.
Puis Soul Ayom se met en scène dans le titre éponyme. C’est une fable
dans laquelle il est un personnage qui parvient dans la brousse, sur
conseil su singe et du lion à faire alliance avec sa meilleure moitié.
Inutile de dire un mot sur chacun des titres. On évoquera « Rio », une
chanson qui sied, bien qu’écrite sans cette intention, avec le mondial
Une Samba enlevée où Favela (architecture de seconde zone), Féjoada, le
repas principal brésilien sont à l’ordre du jour.
La jeune génération ne le connait. Elle n’a pas raison mais elle a l’occasion de découvrir ce globe singer via son album « Soul Triumph » et de la découvrir lui-même qui ne retourne dans l’hexagone que dans la dernière semaine du mois de juin.
La Régionale / SAPIA MIKE.
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