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vendredi 20 juin 2014

Coupe du monde : L’Afrique et le spectre de l’humiliation

C’est vrai que la traitre des hommes, la conquête par la soumission des voisins remonte à loin dans l’histoire et est, pour ce faire, propre à l’homme, on dira. Mais le cas de l’Afrique et davantage les séquelles de la traite négrière et de la colonisation, l’une de ses sécrétions, sont vivaces dans l’esprit des Africains. De génération en génération, comme un legs, l’on se transmet, presque jalousement, l’humiliation qu’a subie l’Afrique.
Le rapport avec le foot ?
Il y en a un. Il remonte à 40 ans. Depuis 1974, date de la première participation de l’Afrique à un mondial. Le Zaïre, son représentant, a encaissé une kyrielle de buts qu’aucune équipe (européenne, américaine) n’avait encaissés jusque-là. Battant du coup un record. Un autre. Après celui de l’endurance à la chicotte dont parle Aimé Césaire (1913-2008) dans « Le cahier d’un retour au pays natal », depuis 1939. Loin de la fiction, , ¾ de siècle plus tard, la réalité rattrape l’Africain qui a décidément peur de l’humiliation. A out le moins qui la craint Et ce mondial 2014, le montre bien. Tous les pays africains cherchent en entrant sur le terrain, la victoire. Dès qu’elle se fait désirer et nécessite des efforts et risques supplémentaires, ces équipes africaines rebroussent chemin, et révisent à la baisse leurs ambitions.Une seul exemple. Le Cameroun pour son match d’entrée était offensif. Quand il a encaissé le premier but. Il a préféré brandir la carte de la prudence. Et ce n’est pas le seul cas. Une équipe africaine menée 1-0, préfère jouer la prudence. Pourquoi ? Pour éviter l’Humiliation. On préfère la défaite à l’humiliation. Cette dernière a un contact étroit avec la colo, la traite qu’on a du mal à évacuer.
Combien sont-elles les équipes africaines qui aimeraient gagner le trophée. Aucune nation n’y pense. On veut tous passer le premier tour et ceux depuis 40. Un continent qui nourrit le même timide projet, la même effarouchée ambition depuis 40 sans jamais passer à autre chose.
L’Afrique doit chercher à gagner la coupe du monde et non à y participer. Si elle s’expose, dans son élan de conquête, mieux de conquérance,(c’est un néologisme mais qui sied à notre situation. La conquérance est l’ambition de conquérir) à des raclées humiliantes, ce n’est pas grave. Le chemin de nombreux champions qui brandissent aujourd’hui des trophées est poinçonné d’humiliations dont ils se souviennent même plus, couvertes qu’elles sont, par l’océan de bonheur qui inonde leur vie.

La Régionale/ MIKE SAPIA

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