
© Ivan Lieman, AFP | Selon des chercheurs, le virus du sida a été transmis à l'homme par les grands singes.

Des chercheurs ont remonté la piste de deux souches du virus du sida, jusqu'à des gorilles du Cameroun. On sait désormais que les grands singes ont transmis le virus à l'homme, puisque les deux autres souches existantes provenaient de chimpanzés.
On savait déjà que des chimpanzés avaient transmis deux souches du virus du sida
(VIH) à l'homme. On connaît désormais l'origine des deux autres souches
existantes du virus : des gorilles du sud-ouest du Cameroun. Les
origines de toutes les souches virales (nommées M, N, O et P) de
l'infection chez l'homme sont désormais élucidées.
Une équipe internationale de chercheurs, dont les travaux ont été publiés lundi 2 mars,
a identifié ces gorilles comme l'origine des souches O et P du virus,
jusqu'alors inconnues. D'autres études avaient révélé il y a plusieurs
années que les souches M et N avaient été transmises par des chimpanzés,
également au Cameroun.
Le VIH est donc issu d'une transmission du virus de
l'immunodéficience simienne (VIS) infectant naturellement les grands
singes du sud du Cameroun. Le virus aurait franchi la barrière des
espèces lors de chasses, par morsure d'un singe infecté, par des
écorchures lors du dépeçage de ces animaux, ou lors de la consommation
de viande de brousse, selon les chercheurs.
Le groupe M du VIH, la souche la plus répandue, est responsable de la pandémie de sida
avec plus de 40 millions de personnes infectées dans le monde. Alors
que le groupe P n'a été détecté que chez deux individus jusqu'à
présent, le groupe O s'est propagé chez les humains dans plusieurs pays
en Afrique centrale et occidentale, infectant près de 100 000 personnes
selon les estimations.
L'équipe de chercheurs, dirigée par Martine Peeters, une virologue de
l'Institut français pour la recherche et le développement (IRD) et de
l'université de Montpellier, a analysé les déjections de chimpanzés et
de gorilles au Cameroun, au Gabon, en République démocratique du Congo
et en Ouganda.
"Cette étude montre que, comme les virus de l'immunodéficience
simienne infectant des chimpanzés, ceux des gorilles sont aussi capables
de traverser la barrière des espèces et peuvent provoquer des
épidémies", a souligné Martine Peeters.
Mieux comprendre l'origine de cette maladie peut permettre de "mieux
évaluer les risques futurs pour les populations humaines", a-t-elle
ajouté.
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