…On me fait dire du côté du palais que vous êtes toujours en voyage. Conséquence immédiate, il n’y aura pas de conseil des ministres aujourd’hui. On a fini par s’y faire dans tous les cas. N’empêche, le Conseil du peuple lui, ne peut attendre. Dans ce froid glacial du jardin public du Plateau, il s’est réuni jusque tard dans la nuit du mardi.
Trop de cacophonies au sommet de l’Etat. Pour une fois dans ce royaume, un ministre a eu le courage de débarquer un directeur général pour faute lourde. Salif Koné a été débarqué de la direction générale de l’Office nationale des sports pour mauvaise gestion. Une précieuse victoire pour les adeptes de bonne gouvernance (ils ne sont pas nombreux), qui ont célébré la décision du ministre, et même sablé le champagne. En voilà un qui veut véritablement changer les choses dans son département. Erreur ! La fête, aura duré juste le temps d’une nuit. A la surprise générale, l’on nous annonce qu’une décision venant du palais réinstalle Salif Koné dans ses fonctions avec plein pouvoir. Désormais il devrait assurément recevoir ses instructions directement du palais. Tant pis pour le ministre des sports. Il l’apprendra d’ailleurs à ses dépends. Le temps était venu de le lui rappeler. Lui, qui n’est ni de la fratrie, ni de la communauté, encore moins du sérail. Il urgeait de rappeler à l’adjudant Beugré, la place qui est la sienne.
Mais en fait, au-delà de ce scandale qui n’est autre que le prolongement de la guerre de succession entre (…), c’est le fonctionnement de l’Etat qui se trouve entamé. Tout le royaume est éclaboussé par l’incohérence de notre appareil administratif et s’enfonce davantage. Pour justifier le règlement de compte, on nous dira que Salif Koné a été nommé par décret présidentiel. Non, rétorque-t-on du côté des Sports. Salif Koné a été nommé par arrêté ministériel. Or donc, il y aurait des directeurs généraux qui seraient nommés par décret et d’autres par arrêté. Un deux poids, deux mesures qui ne dit pas son nom et que l’on veut bien comprendre. Ne sommes-nous pas dans un royaume émergent ? Alors…
Votre altesse, vos sujets ont appris dans la journée du mardi que Simone Gbagbo, l’épouse du célèbre prisonnier de Haye, passera en jugement à partir du 22 octobre. Je me souviens que vous l’aviez annoncé au terme de la visite « historique » de Daoukro. La justice du royaume, de notre royaume était désormais en même de juger l’ex-première dame. Jusque là tout est normal. Mais pour ce qui choque l’entendement, c’est la liste des jurés qui doivent prendre part à ces assises et qui peuvent influencer le verdict. Sur trente six (36) personnes tirées « au sort », on peut lire vingt six (26) noms à consonance nordiste. Ce tireur, il avait vraiment la pêche. Ça sent un peu trop le roussi tout de même. Dans la forme, on serait en droit s’inquiéter quant à la transparence du tout prochain procès. Comme je le dis toujours, les vaincus ne jugeront jamais les vainqueurs cela un fait, mais il faut œuvrer pour une justice juste et équitable. Ça y va de la paix sociale. Ce procès, le premier du genre dans le royaume est l’un des plus délicats. Nous y reviendrons.
Votre altesse, il y a malheureusement encore des gens ici qui ne savent pas que dans notre démocratie émergente, on ne proteste pas, on ne revendique pas, on n’organise pas de marche. « La coordination des indignés de Côte d’Ivoire » voulait s’entêter, peut être pour mesurer notre force de réaction. La marche programmée pour lundi dernier a été étouffée vite fait à Ficgayo. Les « Indignés » seront arrêtés puis relaxés 24 heures plus tard. C’est une imprudence qu’ils ne commettront certainement plus. Dans notre démocratie émergente, on ne fait pas ça. « Garde au prochain » !
Votre altesse, permettez moi de revenir sur le cas de Yapi Didier. Le Génie informatique du royaume, le seul inventeur dans le domaine informatique dont nous disposons à ce jour , se porte de moins en moins bien. Son père a même lancé pour la première fois un SOS pour sauver son fils. Yapi Didier, a plus que jamais besoin de votre soutien.
Je le vois encore venir le protocole. Bon je finis !
Après la Corée du Sud, vous avez atterri au Maroc. Là, vous serez accueilli à l’échelle de Coupet par l’un de nos célèbres officiers supérieurs. Celui qui a été envoyé loin des siens pour suivre « obligatoirement » dans le royaume cherifien des cours de perfectionnement. C’est vrai qu’il en avait besoin. Et Assurément ça devrait être beau les retrouvailles.
Mais visiblement sur les images,notre Commandant n’était pas très content ce, malgré son garde-à-vous sec. Pour le service rendu au royaume, le Commandant ne comprendrait pas le pourquoi de son éloignement. Loin d’Abidjan, il finira peut-être par comprendre ses excès.
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Mais visiblement sur les images,notre Commandant n’était pas très content ce, malgré son garde-à-vous sec. Pour le service rendu au royaume, le Commandant ne comprendrait pas le pourquoi de son éloignement. Loin d’Abidjan, il finira peut-être par comprendre ses excès.
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Revenons sur le voyage sud-coréen. Un fidèle de la communauté qui vous a vu brandir le verre pour le traditionnel kine-kine avec la présidente Coréenne s’est écrié, « Astafroulaye ». Bon je l’ai rassuré que c’était juste un verre d’eau.
A mercredi prochain !
Jo Winner Saraka
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