Au moins deux personnes ont été tuées, dimanche, dans la capitale burundaise, lors d'affrontements avec les forces de l'ordre au lendemain de l'annonce de la candidature du président sortant. L'opposition appelle à de plus grandes manifestations.
Après une journée de
violents affrontements avec la police dans les rues de Bujumbura,
l'opposition burundaise a appelé, dimanche 26 avril au soir, à de plus
grandes manifestations dès lundi pour contrer la candidature du président sortant.
"Nous
appellons les habitants de Bujumbura à venir manifester contre le
troisième mandat du président Pierre Nkurunziza en plus grand nombre
demain (lundi)", a déclaré devant des journalistes Vital Nshimirimana,
président du Forum pour le renforcement de la société civile au Burundi,
plate-forme d'ONG.
"La campagne contre le troisième mandat
appelle également les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l'école
et les magasins à fermer toute la journée, en signe de solidarité",
a-t-il dit, "pour éviter qu'ils ne soient victimes des policiers
burundais qui tirent aveuglement sur la foule".
Deux morts par balles dimanche
De
violents affrontements ont éclaté, dimanche matin, dans la capitale du
Burundi, entre de petits groupes de manifestants et des policiers. Au
moins deux manifestants ont été tué par balles : un dans le quartier de
Ngagara, un autre dans celui de Musaga, où la police a fait usage de
balles réelles pour disperser les manifestants. De nombreuses
arrestations ont également eu lieu dans les rangs des protestataires.
Dans
plusieurs quartiers de la capitale, des groupes de manifestants
s'étaient formés malgré l'interdiction de tout rassemblement décrétée
par le pouvoir. Dans le quartier de Cibitoke, un rassemblement a opposé
une centaine d’individus, qui cherchaient à se rendre dans le centre de
Bujumbura, à des policiers anti-émeute. Un des manifestants a expliqué
que les échauffourées avaient été provoquées par l'arrestation d'un des
leurs. "Nous avons tenté de libérer notre ami, c'est une manifestation
pacifique, nous ne faisions que chanter nos slogans quand la police nous
a chargés", a-t-il expliqué, sans vouloir être identifié. Au moins deux
policiers ont été blessés et deux jeunes manifestants arrêtés. Des
policiers ont tiré des coups de semonce en l'air pour disperser la
foule.
Le ministre burundais de l'Intérieur Edouard Nduwimana a condamné ce qu'il a qualifié de "soulèvement à l'appel de certains hommes politiques et responsables de la société civile".
Avec AFP
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